32 millions de foyers dans le monde ont vu cette mini-série dans les 28 jours qui ont précédé sa diffusion sur Netflix. Pourquoi ? Sûrement que cette mini-série est ce que l’on appelle un must-see. UNBELIEVABLE est une mini-série de 8 épisodes qui est inspirée d’une enquête sur un violeur en série qui agissait entre l’état de Washington et du Colorado aux États-Unis. Pour raconter cette histoire, les créateurs Susannah Grant, Ayelet Waldman, et Michael Chabon se sont appuyés sur un article de presse de 2015 intitulé « An Unbelievable Story of Rape » (« L’incroyable histoire d’un viol ») écrit par T. Christian Miller et Ken Armstrong publié dans ProPublica et The Marshall Project. Unbelievable raconte l’histoire de Marie Adler, une jeune fille placée de famille d’accueil en famille d’accueil qui vit en centre pour jeune adulte émancipée et qui, une nuit, se fait violer. Traumatisée, elle va voir la police qui ne parvient pas à la croire. Elle sera, alors, accusée d’avoir menti à la police et elle sera condamné pour cela. Mais Marie a-t-elle menti sur ce viol ? Le doute s’installe. En parallèle, une enquête est menée par les détectives Grace Rasmussen (Toni Collette) et Karen Duvall (Merritt Wever) sur un violeur en série qui sévit dans plusieurs états. Est-ce que Marie s’est inspirée de cette enquête pour inventer son viol ? Unbelievable commence…
Unbelievable : incroyable histoire d’un viol ignoré
Tout d’abord, quand vous voyez la mention « inspiré par des événements réels » au lancement de la mini-série sur Netflix et quand vous savez que le viol est le sujet de ce programme, vous savez dès le début que vous vous lancez dans une histoire difficile émotionnellement. Dès le premier épisode, Unbelievable vous accroche avec ce personnage de Marie Adler qu’on a envie de croire mais une partie de nous hésite quand même. Mentir sur un viol qui fait ça ? Puis, Marie n’est pas le personnage le plus fiable. Cette jeune fille trainée de famille d’accueil en famille d’accueil n’a pas vécu toujours des jours heureux et elle a subi des traumatismes, enfant, qui peuvent justifier un comportement étrange. D’ailleurs, Marie est un personnage défaitiste et ne croit pas en la possibilité qu’elle soit heureuse un jour. Ce viol, elle le vit comme une autre épreuve de la vie. Comme si ce n’est pas pire que tout ce qu’elle a vécu. Un personnage difficile à saisir et donc fascinant car le téléspectateur qui est décontenancé. La scène où elle revient voir les policiers pour avouer son mensonge est incroyable. Kaitlyn Dever, son interprète, fait un travail merveilleux puisqu’on n’arrive vraiment pas à saisir si elle avoue un véritable mensonge ou si elle opte pour la solution de dire que c’est un mensonge afin de ne plus avoir à faire à la police.
Puis, les actrices Merritt Wever et Toni Collette entrent en piste. Dans le rôle de deux détectives qui vont s’allier pour trouver ce violeur en série, les deux actrices proposent des performances remarquables. Toni Collette, on connaissait déjà son talent (United States of Tara, je ne citerai que cette série) et Merritt Wever (Nurse Jackie), elle se révèle tout aussi à l’aise dans le drama que la comédie. Merritt Wever m’a même plus impressionnée dans sa performance parce qu’on arrive à vraiment à s’attacher à son personnage que l’on suit avec grand intérêt dans son enquête.
Néanmoins, en dehors d’un casting trois étoiles, d’un scénario bien ficelé et d’une réalisation propre, Unbelievable pointe du doigt cette justice américaine défaillante. Pourquoi Marie Adler n’a pas eu le droit à l’écoute qu’elle méritait de la part des deux policier Parker et Priutt qui ont pris en charge son affaire ? Pourquoi le viol n’est pas pris au sérieux par ces policiers ? Pourquoi Marie n’est pas aidée quand elle fait face à la justice pour son mensonge considéré comme un délit ? Pourquoi les détectives Grace Rasmussen et Karen Duvall ne sont pas assez écoutées par leur hiérarchie ? Unbelievable montre aussi que les femmes ne sont pas considérées avec l’importance qu’elles méritent dans cette affaire qu’elles soient victimes ou policières. Unbelievable montre les failles d’un système américain.
À lire seulement si vous avez vu la fin de Unbelievable…
Unbelievable et tout comme Dans leur Regard (When They See Us) sont des mini-séries nécessaires. Ces histoires doivent être racontées au grand public et Netflix l’a bien compris puisque la plateforme peut se permettre de raconter l’indicible sans avoir les barrières que les chaînes traditionnelles imposent de peur de choquer l’opinion. Dans cette histoire, la police américaine est en faute. Les détectives Parker et Priutt n’ont pas su croire Marie Adler et l’aider quand elle en avait le plus besoin. Cette scène du détective Parker qui se rend compte de son erreur est magistrale. Puis, la confrontation avec Marie Adler dans l’épisode 8 m’a glacée le sang, elle dit :
Marie : You know what I never got ever from anybody? An apology. Even I know, when you mess up, you apologize. And when you mess up so bad, when your one stupid mistake ruins a person’s entire life, you apologize more.
Détective Parker : I’m sorry. I’m very, very sorry.
Marie : Next time do better.Marie : Vous savez ce que je n’ai jamais eu de la part de personne ? Des excuses. Même moi, je sais que quand vous vous foirez quelque chose, vous vous excusez. Et quand vous vous foirez tellement quelque chose, quand votre seule erreur stupide ruine la vie entière de quelqu’un, vous vous excusez encore plus.
Détective Parker : Je suis désolé. Je suis vraiment, vraiment désolé.
Marie : La prochaine fois, faites-le mieux.
Unbelievable à voir sur Netflix.