Vu les 12 épisodes de la saison 5 d’Homeland et j’ai l’impression de ne pas avoir vu la même série que les saisons précédentes. Pourtant, les personnages sont les mêmes, la thématique générale autour du terrorisme reste présente mais j’en suis quasi persuadée, ce n’est pas la même série. Déjà dans la saison 4, j’avais des doutes mais là, la saison 5 conforte mon impression.

Hommage aux attentats de Paris

Alors, oui, c’est positif car la série a su se réinventer au fil des saisons et affirmer sa volonté d’être actuelle proche du quotidien du téléspectateur. En effet, la menace terroriste fait partie de nos vies. Paris en a lourdement payé le prix en 2015. C’est pourquoi avant de démarrer l’épisode 7 intitulé « Oriole », la chaîne Showtime rappelle qu’Homeland étant proche de la réalité peut être une série difficile à regarder. Un message de prévention accompagné d’un hommage à Paris qui ne manque pas de nous toucher Français (personnellement, ça était mon cas).

C’est surtout l’épisode 11 intitulé « Our Man in Damascus » qui peut rappeler les horreurs des attentats de Paris. Même si Carrie est héroïque en se rendant sur les rails et qu’on nous en met plein la vue avec des effets spéciaux comme le métro qui frôle l’héroïne, cet attentat déjoué dans une gare de Berlin évoque des souvenirs douloureux. Le plus difficile à supporter : voir ses hommes avec leurs sacs à dos fermés des portes de la gare et la scène où Qasim ne parvient pas à fermer cette porte par remords envers les gens à qui il ferme la porte.

La folie de Carrie

Dans l’ensemble cette saison 5 est ennuyeuse. Dès le début pas évident de rentrer dans l’histoire et de se sentir concerné par les enjeux. D’autant plus que les personnages que l’on connaît Carrie, Saul, Dar et Quinn en deviennent irritants. De plus en plus difficile de croire que Carrie peut être une super agent que sans ses médicaments comme si c’était son secret de super-héroïne comme une Hulk en puissance. Puis, cela devient trop  redondant de saison en saison. Autant dans la saison 1, c’était intéressant car sa bipolarité laissait émettre un doute sur la fiabilité de notre héroïne mais maintenant, ça fait vieux disque rayé. De toute façon, Carrie arrêtera son traitement, elle passera pour une folle mais mènera a bien sa mission. D’ailleurs, elle prononce son laïus habituel sur son état mental dans l’épisode 3 étrangement intitulé « Super Powers » :

Carrie: The point is that the meds have saved my life, literally, but something is lost, too.
Jonas: The elation.
Carrie: It’s more than that. There’s this window, when you’ve got all this crazy energy, but you’re still lucid, you’re still making sense and that’s always when I did my best work.

Carrie : Le fait est que mes médicaments m’ont sauvé la vie, littéralement, mais quelque chose est perdu aussi.
Jonas : L’euphorie.
Carrie : C’est bien plus que ça. Il y a cette fenêtre, où tu as toute cette folle énergie, mais tu restes lucide, tu fais toujours sens et c’est toujours à ce moment-là que je fais mon meilleur travail.

Saul, l’enragé

Aux côtés de Super Carrie, il  y a Saul, l’enragé ! Il n’y a pas d’autre mot pour décrire son comportement dans cette saison 5 presque plus fou que Carrie avec qui il est en froid parlant même de « mur » entre eux et pourtant, il fait tout pour elle au détriment de la femme avec qui il est : Allison. C’est elle qui a le meilleur mot pour décrire l’état mental de Saul :

Allison : you’re angry by nature. One of the angriest men I’ve ever known, actually.
Saul : Is that right?
Allison : It’s one of the things that made me curious about you. All that rage.

Allison : Tu es en colère par nature. Un des hommes les plus en colère que je n’ai jamais connu à vrai dire.
Saul : Est-ce vrai ?
Allison : C’est une des choses qui m’a intrigué chez toi. Toute cette rage.

Allison : héroïne de la saison 5 ?

Allison est le personnage fascinant de cette saison 5 ! Double agent, rousse (comme Brody), russe, élégante, séductrice (au point d’avoir Saul l’enragé dans son lit), ce personnage énigmatique est passionnant. Miranda Otto, son interprète, a fait un travail remarquable au point que son sort nous concerne plus que celui de Carrie Mathison. L’actrice est souvent très bien filmé par les différents réalisateurs. Les moments troublants quand elle se met à angoisser à chaque fois, on pense qu’elle va flancher et il n’en est rien. Ces instants d’humanité, de conscience des enjeux qu’elle porte sur ses épaules sont splendides à voir. L’épisode 9 qui est le plus réussi de la saison 5 car il y a enfin de l’action et c’est là que le personnage d’Allison signe un épisode captivant. Dommage que son sort soit scellé en fin de saison 5 car c’était un beau personnage et incroyable comme le rappel, son chef Ivan :

Ivan : Allison, you represent the greatest penetration of American intelligence in fucking history.

Ivan : Allison, tu représentes la plus importante intrusion au sein de l’Intelligence américaine de l’histoire.

Les profondeurs de Quinn

Quant à Quinn, on suit sa vie en parallèle de Carrie pour mieux retrouver la jeune femme même si ce n’est pas en bon état. Quinn a fréquenté les terroristes malgré lui mais tous ces passages sont soporifiques, en plus, mieux vaut être attentifs car ce sont des passages traduits. Une scène marquante sont exécution au gaz sarin lente et émouvante. Mais, les scénaristes ont fait une erreur en faisant vivre après cette épreuve ce qui fait perdre de la crédibilité au scénario. Le but était clair : réunir Carrie et Quinn, un dernier fois avant son dernier soupir. Voici les derniers mots de Quinn, les dernières répliques de la saison 5 :

Quinn : I always felt there was something kind of pulling me back to darkness. Does that make sense? But I wasn’t allowed a real life or real love. That was for normal people. With you, I thought, « Ah, maybe, just maybe » But I know now that was a false glimmer. I’m used to those, they happen all the time in the desert but this one got to me. And here’s the thing, this death, this end of me is exactly what should have happened. I wanted the darkness. I fucking asked for it. It has me now. So don’t put a star on the wall for me. Don’t say some dumb speech. Just think of me as a light on the headlands, a beacon, steering you clear of the rocks. I loved you. Yours, for always now, Quinn.

Quinn : J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose me tirant vers l’obscurité. Est-ce que cela fait sens ? Mais, je n’étais pas autorisé a une vie réelle ou un véritable amour. C’était pour les gens normaux. Avec toi, j’ai pensé « Ah, peut-être, tout simplement peut-être ‘ Mais, je sais que c’était une fausse lueur. Je suis habitué à celles-ci, elles arrivent tout le temps dans le désert mais celle-ci m’a eu. Et la voici, cette mort, cette fin de moi, c’est exactement ce qui devait arriver. Je voulais cette noirceur. Je l’ai voulu putain. Elle est là maintenant. Ne mets pas une étoile sur le mur pour moi. Ne fais pas un discours idiot. Juste pense à moi comme une lumière sur un cap, un phare, te guidant à travers les rochers. Je t’aimais. À toi, pour toujours et maintenant, Quinn.

Cette saison 5 reste confuse et bien différente des précédentes. Cette impression d’être dans une série différente est troublante. Déjà je regrette Brody mais encore plus cette saison. Puis, le contexte des attentats de Paris a sûrement desservi à mon visionnage même en période de Noël se voir rappeler les atrocités bien réelles et non fictionnelles des attentats. Homeland a toujours été une série au coeur de l’actualité mais peut-être un peu trop malgré elle…

 Rendez-vous en saison 6 pour la nouvelle mission de Carrie Mathison !

Disponible sur Canal + Séries