Pour s’attaquer à la politique, les scénaristes d’Homeland avaient besoin de temps et donc, la série n’a pas fait sa rentrée habituelle de septembre préférant commencer la nouvelle année avec une nouvelle saison (et laisser passer les élections américaines).
Il semblerait qu’Homeland, pourtant une série avant-gardiste, ait mal calculé son coup en saison 6 en imaginant une présidente à la tête des États-Unis. Sans rancune, il y avait une chance sur deux et pour l’histoire, on fera avec cette utopie « homelandienne ». Une saison 6 plus politique ou du moins pour Carrie et Saul qui s’approchent du pouvoir sous un angle propre à chacun. L’épisode 1 et le deuxième que j’ai eu la chance de voir en avant-première grâce à Canal + laissent entendre que la série prend un virage politique. La guerre contre le terrorisme est toujours d’actualité mais cette fois-ci, la politique est représentée et un personnage l’incarne. Auparavant, Saul exécutait des décisions issues des politiques de son pays comme faisant foi. D’après les premières images, Homeland prévoit une entrée dans la politique plus en profondeur.
Pas d’explosion pour ce début de saison 6
Homeland nous a habitué à des entrées en matière explosive revendiquant son côté « action » mais ce season premiere reste correct et ne fait pas dans le spectaculaire. Le fil rouge de la saison s’installe tranquillement sans scènes d’action notables. La politique est établie d’un côté et de l’autre, l’histoire de Sekou Bah qui donne du fil à retordre à Carrie reconvertie dans la défense des personnes accusées de terrorisme à tort. Même si Sekou fait office de caricature du jeune converti au terrorisme. La preuve, le premier échange avec sa soeur à qu’il dit de se couvrir, Sekou a un cas intéressant à défendre pour notre experte de la C.I.A qui semble rester sur le territoire cette saison.
Mais un miracle
Même si Alex Gansa, producteur de la série, n’avait pas pu tenir sa langue, en confirmant que Quinn est en vie, le voir de ses propres yeux est encore mieux. Peter Quinn est un personnage clef de la série depuis l’épisode 4 saison 2 quitte à parfois voler la vedette d’un certain Brody. Étrangement, j’ai tendance à penser que les scénaristes n’ont pas voulu répéter l’erreur qu’ils ont faite en mettant fin à la vie de Brody trop rapidement. Un événement qui a tout de même casser la dynamique de la série. En effet, combien de fois, j’ai entendu des gens me dire depuis que Brody est mort, ils avaient lâché la série et malheureusement, je les comprends. Même si la saison 5 a ravivé un peu la flamme, Homeland a perdu de sa superbe depuis la mort du traître numéro 1 et l’enjeu majeur de la série.
Selon moi, Quinn devait mourir en saison 5… Qui revient à la vie suite à une attaque au gaz sarin ? Quinn un surhomme ? L’explication vaseuse est donnée dans l’épisode 2 comme quoi la vie se joue à quelques minutes. Certes, Quinn est vivant mais Quinn est mal en point. Pas tendre avec Carrie, c’est un nouveau Quinn que l’on découvre et un chemin intéressant à explorer. Quand il demande à Carrie « Pourquoi » ? a-t-elle décidé de le sauver, cette scène est touchante et révèle un autre homme, un homme brisé.
Ce premier épisode de saison 6 est honorable, il assure l’entrée en politique de Homeland et l’épisode 2 installe certains complots qui semblent assez intriguants pour donne envie de mener l’enquête. Un début de saison 6 correct sans étincelles mais qui fait le job.
Comptez sur Carrie Mathison encore deux pur une saison 7 et 8 car Homeland s’est assurée les deux prochaines années à venir de quoi laisser le temps aux scénaristes de construire l’histoire qu’ils veut nous raconter tout en restant au plus proche de l’actualité.