A quoi rêvent les adolescents de la campagne ? Des Jours Meilleurs à la ville ? Réponse en 3 minutes 30 chrono !
Ce programme court relate l’histoire de Charlie et ses copains Néon et Al qui vivent à la campagne et qui aspirent à Des Jours Meilleurs. Une invitation à découvrir la vie de la famille Reynaud en province dans ce décor naturel à Beautiran en région Nouvelle-Acquitaine et aussi une plongée dans l’adolescence autour de l’univers du Skateboard. Comme l’explique son créateur Frank Bellocq : « Chaque épisode se décline en trois actes sur un thème, déroulant une petite histoire dans laquelle se croisent jeunes et adultes. L’épisode se conclut par la pensée de Charlie, sa “note du jour”, sa morale de la journée, comme un journal intime, qu’elle enregistre sur son smartphone en selfie vidéo… »
Interview de l’équipe
Lors de la conférence de presse organisée par France 4 pour le lancement de la série, j’ai pu voir 6 épisodes et discuter avec les membres de l’équipe en présence : Frank Bellocq (créateur, auteur Des Jours Meilleurs et déjà rencontré sur José son autre série), Marylin Lima (actrice dans le rôle de Charlie), Léon Plazol (acteur dans le rôle de Néon), Edouard Damestroy (acteur dans le rôle d’Al et skateur professionnel), Baptiste Lorber (acteur dans le rôle de Mathieu et youtubeur).
Pourquoi le choix du programme court pour Des Jours Meilleurs ?
Frank Bellocq : « Il y a beaucoup de formats en France pour les fictions. Il y a le 26 minutes mais c’est assez rare. J’ai fait du 13 minutes mais c’est assez rare aussi c’est sur Canal avec Working Girl. Plus, il y a les 3.30 où on peut les compiler et ça permet d’avoir des fenêtres de diffusion un peu plus facile dans une grille de programme. Le défi sur ces 3.30 c’est de raconter des toutes petites histoires et essayer de mettre une petite fraîcheur sans que ce soit des petites scènettes arrêtées en essayant de faire un petit thème dedans. J’aime bien ce format. ça se regarde, ça se consomme. Puis, j’ai l’impression qu’on a un petite empathie pour les personnages. C’est vraiment une chronique. On finit chaque épisode par le journal de bord de Charlie mais ça pourrait être ça tout le temps. Je pense que quand on aura bien installé les personnages, c’est une série qui pourra être étirée sur un format plus long ».
Est-ce que vos personnages s’inspirent de votre adolescence ?
Baptiste Lorber : « J’ai grandi à Noirmoutier en Vendée et c’est la même chose, les mêmes problèmes. ça me parlait énormément quand Frank m’a proposé le projet car j’ai vécu ça la vieille mobylette,, aller casser les carreaux des usines, je l’ai fait. Du coup, ça me touchait beaucoup de participer à un projet qui met en avant ce côté rural que beaucoup de personnes en France ont connu mais qui n’est jamais mis à l’écran ».
Edouard Damestoy : « Al, il me ressemble beaucoup pour le côté branleur et faire des conneries. Pareil, j’ai grandi dans un petit village un peu pommé. Il y avait un peu rien à faire et le seul truc que je trouvais à faire c’était embarqué mes potes avec moi pour aller faire des conneries ».
Léon Plazol : « Moi, je suis parisien en fait 😀 Vous allez vous dire ça n’a rien à voir. Néon dessine et je dessine un petit peu pas très bien mais un petit peu. J’ai ce côté un petit peu timide que Frank sait très bien exploité depuis trois projets maintenant. Finalement, je ne suis pas très éloigné du personnage même pas du tout, ce n’est même pas de la composition ».
Marilyn Lima : « Moi, aussi j’ai grandi à la campagne bien pommée et je me faisais bien bien chier. J’avais qu’une hâte partir à habiter à la ville ce que j’ai fini par faire. Mais adolescente c’est quelque chose qui me parlait. S’ennuyer terriblement avec ses potes, se retrouver tout le temps et écouler le plus vite la journée. C’est vraiment quelque chose que j’ai vécu. Après le côté garçon manqué de Charlie et le fait qu’elle traîne tout le temps avec des garçons, c’est un peu moi aussi ».
Léon Plazol : « Je trouve que ce sont des histoires assez universelles. Ce n’est pas parce que ce sont trois personnages qui vivent province que nous en tant que citadin, on ne peut pas s’identifier et même en tant que personne qui ne vivent pas en France et qui ne connaissent pas toute cette culture. ça reste des histoires assez universelles. Le monde de l’adolescence, des doutes et des questionnements. Finalement, c’est un prétexte pour raconter une histoire que tout le monde connaît ou peut vivre ».
Avez-vous écrit la série autour du skateboard ou le skateboard est devenu un élément de la narration ?
Frank Bellocq : « Ce n’était pas une série sur le skate. C’était dans l’ambiance de Wassup Rockers, le deuxième de Larry Clark, dans une banlieue de Los Angeles où il y avait des petits chicanos qui traînent ensemble. Bon, ils sont plutôt branchés héroïne même si c’est pas tout ça ».
Edouard Damestoy, c’est votre premier rôle ? Racontez-nous votre expérience ?
Edouard Damestoy : « Au départ, j’étais un peu effrayé quand Frank m’a proposé son projet. Après sous ses encouragements, il m’a beaucoup soutenu et il m’a beaucoup aidé. Il m’a fait travaillé les textes avant les autres. ça m’a beaucoup aidé et quand j’ai fait les premiers essais avec Marilyn et Léon, le fait d’être en groupe et je travaillais avec des acteurs qui eux connaissent bien leur métier, ça m’a aidé. C’est une sorte d’adaptation. Je pense que ça a pris une bonne semaine et à force, on s’adapte. Mais, c’est pas encore ça, il faut que je travaille encore. Tout le monde a été aux petits soins avec moi sur cette série ».
France 4 croit beaucoup en ce projet et la chaîne a déjà commandé la saison 2 qui est en cours d’écriture actuellement. D’après le créateur, Frank Bellocq, Al va s’inscrire dans une compétition de skate et ses amis seront ses premiers soutiens.
Avis sur Des Jours Meilleurs
Sans être adolescent, on accroche bien dans cette série à la fois cool et familiale. L’effet chronique fonctionne bien ainsi que la petite pastille finale de Charlie via son Smartphone.L’empathie avec Charlie, ses potes Néon et Al et leur univers se fait assez rapidement. Presque envie de faire du skate en regardant la série. En fait, c’est une proposition fraîche sur le monde de l’adolescence avec des personnages subtils et qui raconte une réalité de la vie à la campagne pas toujours évidente pour les jeunes qui rêvent bien souvent de plus d’opportunités ce que sacralisent bien souvent la ville.
L’écriture de Frank Bellocq et son pôle d’auteurs est tout en finesse et juste du vrai parlé d’ado loin des clichés. Cette écriture de qualité est accompagnée par une réalisation soignée qui donne une véritable identité à la série. Le décor naturel y est sûrement pour quelque chose, en tout cas, le jeu avec la lumière du jour est assez remarquable.
Cependant, 3 minutes 30 c’est bien court ! Le développement des personnages en souffrent car à la fin de l’épisode se crée un effet de frustration causé par la volonté d’en savoir plus.
Degré de Lubie