Comme quoi un pilote mitigé peut donner une bonne saison ! C’est le cas de Kingdom, quand j’ai vu le pilote, mon avis était plutôt mitigé ce qui signifie qu’il me fallait plus d’épisodes pour me laisser convaincre et ce fut le cas. Je me suis découverte une fascination pour la M.M.A (en anglais Mixed Martial Arts traduisible en Arts Martiaux Mixtes ou connu sous d’autres noms comme Combat Libre ou Free-Fight). Compétition interdite en France.
À l’occasion de la sortie DVD de Kingdom chez Koba Films, j’ai pu enchaîner en un week-end la saison 1 et je me suis bien prise au jeu. Je me souvenais d’un pilote trop long et assez violent et la suite des épisodes descend d’un cran ce qui est encore mieux pour créer une réelle addiction à la série.
La famille Kulina
En dehors du free-fight, Kingdom c’est une histoire de famille où l’on nous raconte le royaume des Kulina. Une famille où la M.M.A est une religion et elle règne en maître dans le secteur du moins par le passé c’était le cas.
Alvey : Most guys run from fights. ‘Cause they don’t want the answer to the inevitable question that they whisper to themselves « Am I one of the weak? « Am I one of the strong? Where do I line up in the pecking order of it all? » Fighters need that.Alvey : La plupart de ces gars carburent pour le combat. Parce qu’ils ne veulent la réponse à la question inévitable celle qu’ils se chuchotent à eux-mêmes : »Suis-je l’un des faibles ? Suis-je l’un des forts ? Où je me trouve dans l’échelle de tout ça ? Les combattants ont besoin de ça.
King Kulina était le nom de scène d’Alvey Kulina. Un nom choisi par son père et celui qui a fait sa gloire. Maintenant, le champion est gérant d’un club d’entraînement mais certainement pas un businessman et pour la partie sportive, il doit passer la relève à ses fils. Jay, l’aîné fou-fou et pas assez assidu pour suivre un entraînement et assurer une compétition sérieusement. Et surtout le meilleur personnage de la série ! Il est complètement barré et très loyal envers sa famille mais tellement drôle et sympathique. Rien n’est sérieux avec lui et son interprète Jonathan Tucker semble s’éclater dans ce rôle et ça ressent à l’écran. Je suis officiellement fan de Jay Kulina.
Puis, Il a le plus jeune introverti, Nate, qui parle peu. Plus enclin à suivre les pas de son père. Malheureusement, certains adversaires voient d’un mauvais oeil l’ascension du plus jeune des Kulina et lui font sentir avec des coups hors du ring. En plus, d’être gravement blessé, Nate cache un secret qui le pèse. Pas besoin d’attendre le dernier épisode pour comprendre que le jeune homme est plus attiré par les hommes. Mais dans un milieu très masculin, les réticences de Nate a annoncé la nouvelle sont compréhensibles. Peut-être pas le milieu le plus ouvert d’esprit à première vue. Quoi qu’il en soit, Nate le vit mal et se renferme comme une huître. C’est Nick Jonas qui a pris une carrure impressionnante pour le rôle de Nate Kulina et qui signe par ailleurs, son premier rôle récurrent dans une série en dehors de l’univers des frères Jonas (Nick Jonas jouait son propre rôle dans la série de Disney Channel Jonas L.A). Passage Disney oblige, quand on pense à Nick Jonas, on pense chanteur pour midinettes et là dans Kingdom, c’est clairement un autre Nick Jonas. Une autre personnalité et performance d’acteur dans la série et en plus, il s’améliore d’épisode en épisode. Nate est moins déconneur que son grand frère, mais il a tout aussi son charme dans ce rôle de garçon replié sur lui-même.
Bien sûr, il n’y a pas que des hommes dans cette famille, il y a une femme, la mère des garçons et l’épouse de 26 ans de vie commune avec Alvey. Christina, elle s’est vue embarquée dans le monde de la M.M.A malgré elle, obligée d’accepter le destin de ses fils guidé par la volonté de leur père. Mais, Christina n’a pas supporté et elle a plongé dans la drogue au point de devoir se prostituer pour se payer sa dose. Christina a abandonné sa famille. Mise à l’écart de ce monde du combat libre pour lequel elle n’a jamais véritablement adhéré, elle a choisi une autre destinée peut-être encore plus violente. Néanmoins Jay aime les réunions de famille et il va tout faire pour réunir la sienne lors d’ un diner de famille improvisé qui devient si étrange dans l’épisode 6. Cependant, un moment appréciable de les voir tous réunis. Un bonheur de courte durée car il semble bien que malgré tous les efforts de Jay réalise pour que sa mère s’en sorte, elle n’est jamais complètement satisfaite auprès de ses enfants. Que cherche Christina ? On se le demande bien…
Le cas Ryan Wheeler
Avec ce charmant surnom de « destroyer » tatoué sur son torse et que l’on peut traduire en « le destructeur », Ryan Wheeler concrétise à la fois les espoirs sportifs d’Alvey Kulina et en même temps, son désespoir amoureux. Point de situation : Alvey Kulina n’est pas officiellement divorcé de Christina Kulina mais il a refait sa vie avec Lisa Prince, qui lui donne un sérieux coup de main pour gérer son business sauf que Lisa, c’est aussi l’ex-fiancée de Ryan Wheeler. Donc, quand Ryan sort de prison et veut s’entraîner au centre de gym Navy St, cette situation engendre quelques tensions. Alvey voit une opportunité pour son business d’avoir un champion dans les parages et aussi, c’est un combattant tout comme Ryan. C’est dans son sang, comme Nate est K.O, Alvey a besoin de cette adrénaline que lui ancien champion a connu mais étant trop âgé pour reprendre le chemin de la compétition alors que Ryan ne l’est pas. En acceptant d’entraîner Ryan, il fait entrer aussi le loup dans la bergerie. Un véritable test de résistance pour le couple Lisa et Alvey. Contrairement à ce que l’on peut penser la plus faible n’est pas Lisa. Certes, elle ne peut pas admettre qu’elle n’a plus de sentiments pour Ryan mais elle repousse ses tentatives alors qu’Alvey cède pour Christina le temps d’un bref moment intime…
Matt Lauria, interprète de Ryan Wheeler, est méconnaissable dans ce rôle bien loin de l’adolescent Luke Cafferty de Friday Night Lights. Non seulement physiquement, l’acteur a pris du muscle de façon impressionnante et au niveau du jeu, il propose un personnage plus mature et plus violent. Tout comme Nick Jonas, c’est une autre personnalité de l’acteur dans ce rôle clef. Il faut dire que Ryan cumule les mauvais points entre le passage en prison, la perte de sa fiancée et la responsabilité d’avoir mis son père dans un fauteuil roulant, le destroyer n’a pas démérité son nom concernant son destin. La scène où il revoit son père pour la première fois depuis sa sortie de prison est poignante et juste, monsieur Wheeler prononce ces mots dévastateurs :
I do forgive you.But there’s no relationship coming out of this. There’s nothing for us to do together. No understanding to be had.
Je te pardonne. Mais il n’y aura aucune relation entre nous qui en sortira. Il n’y a rien à faire pour nous ensemble. Aucune compréhension à avoir.
Le royaume du mâle
Alors même si Lisa est la femme la plus couillue de cette série et qu’elle rivalise avec plusieurs de ces machos qui l’entourent, il ne faut pas se le cacher Kingdom est loin d’être une série féministe. Bien au contraire, la misogynie est de rigueur. Il est vrai que la M.M.A attire davantage les hommes que les femmes. Je ne connais pas assez bien cet art martial pour me lancer sur un essai sur la M.M.A au féminin mais à première vue, la popularité est moindre que la version masculine. En fait, il faut accepter que Kingdom n’est pas une série qui fait dans le féminisme. Son intention première est de parler d’une famille qui vit la M.M.A comme une religion et malheureusement, la réalité veut que les femmes en soient exclues. La preuve Christiana a préféré fuir.
Un coup d’humour
Croyez-le ou non mais on rigole un peu dans l’univers de la M.M.A ou du moins dans celui de Kingdom. Jay y est pour beaucoup avec ses frasques déjantées mais il n’est pas le seul petit rigolo de la bande. Les passages entre Ryan et son colloque loufoque Keith sont mémorables. Même quand il tue un des colocataires du centre, il en devient tellement risible qu’on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. Sûrement pour contre-balancer la violence de la série, des notes d’humour ou coups d’humour si on veut rester dans le jargon du combat, viennent attendrir la série d’autant plus que ce n’est pas de l’humour forcé. L’épisode 9 intitulé « Cut Day » où Jay et Ryan doivent perdre du poids pour atteindre celui réglementaire pour combattre est juste le plus drôle de la saison. En particulier, la scène où Ryan est très sceptique par rapport à la combinaison argentée qu’il doit enfiler pour le faire transpirer un maximum. Ces petits moments humouristiques mettent un peu de légèreté dans ce monde de brut.
C’est un véritable coup de poing en pleine figure que j’ai reçu avec Kingdom. Cette série est ma nouvelle addiction alors qu’au premier abord, le monde de la M.M.A ne m’a jamais attiré. En fait, la force de Kingdom c’est la puissance du drama, ces personnages intenses interprétés par des acteurs véritablement talentueux et une histoire qui tient la route. Une agréable surprise cette série et je suis partante pour le deuxième round de 20 épisodes !
10 épisodes de 43 minutes
Interdit -12 ans Langues : Français et Anglais
Sous-titres : Français
Disponible chez KOBA FILMS
Degré de Lubie
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