The Spy comme son titre anglais l’indique par d’un espion. Mais pas n’importe quel espion, le célèbre espion israélien, Eli Cohen. Dans les années 60, l’homme rejoint le Mossad (service secret israélien) et parvient à s’infiltrer en Syrie sous couverture. Il réussit à gagner la confiance des plus hauts dignitaires du régime avant d’être démasqué et pendu sur la place publique à Damas. Eli Cohen, le destin d’un héros et le sujet parfait pour une mini-série de 6 épisodes sur OCS.
Pour créer une légende et rendre le héros accessible à tous, il fallait un créateur de série de génie. C’est Gideon Raff (co-écriture Max Perry) qui imagine cette mini-série sur Eli Cohen. Gideon Raff, l’homme qui a imaginé la brillantissime série israélienne Hatufim, celle qui a très fortement inspiré la mondialement connue Homeland. Pour incarner, cet espion si particulier, un membre de sa famille éloigné (c’est véridique), l’acteur Sacha Baron Cohen. Loin de son personnage excentrique de Borat, l’acteur adopte le style de l’époque avec une chevelure bien rangée et une moustache fine nickel chrome. Dans la peau d’un espion, Sacha Baron Cohen a un air dramatique…
THE SPY : Sacha Baron Cohen est Eli Cohen
Grâce à OCS, j’ai eu l’opportunité de voir les deux premiers épisodes de The Spy. Autant vous dire que quand j’apprends que le créateur de la série est Gideon Raff, je suis tout de suite aux aguets. Depuis Hatufim, je vénère son travail même si Dig n’est pas une franche réussite, il faut croire quand il s’associe aux américains, c’est pas toujours bon. Parenthèse fermée. J’avoue j’ignorais le destin d’Eli Cohen et cette mini-série permet de resituer l’homme et l’importance qui a donné à sa mission pour son pays.
Mais est-ce que Sacha Baron Cohen était le bon choix ? En fait, même après deux épisodes, l’image de Borat (et pourtant, je n’ai pas vu un seul film) reste en tête, limite, on se demande le moment où l’acteur va laisser tomber l’armure. En professionnel qu’il est, il ne le fait jamais mais ce personnage loufoque lui colle tellement à la peau que le voir dans un rôle dramatique est très perturbant. En plus, Sacha Baron Cohen prête ses traits à quelqu’un au destin terrible et qui a compté pour son pays d’origine. Alors, même si on rentre assez facile dans l’histoire avec un scénario plutôt bien mené, l’image de Borat ne parvient pas totalement à se dissimuler. Peut-être que Sacha Baron Cohen est condamné à la comédie ?
Ce n’est peut-être pas la meilleure œuvre de Gideon Raff avec des effets prévisibles et des raccourcis, mais The Spy à le mérite de raconter comment un homme doit changer d’identité et abandonner celle qui lui a été donnée à la naissance afin de réaliser un plus grand dessein pour servir sa nation. Dans une sorte de huis clos, le téléspectateur vit la solitude de l’espion qui doit renier sa famille afin d’accomplir son destin. The Spy participera, sûrement, à peaufiner encore davantage la belle légende d’Eli Cohen.