GERMINAL, monument de la littérature française que l’on doit au célèbre Emile Zola. Si ce chef d’oeuvre a inspiré le cinéma et l’illustre Claude Berri, Germinal n’avait jamais existé sous le format de la série télé. Une grave erreur que l’auteur Julien Lilti à l’aide de son réalisateur David Hourrègue se sont empressés de corriger. La série Germinal voit le jour grâce à l’Alliance de France Télé et c’est donc une coproduction entre la France et l’Italie. Sur nos écrans, elle peut se voir en avant-première sur Salto et sur l’antenne de France 2 à raison de deux épisodes par soirée. La série a déjà conquis le public lillois qui lui a donné le prix du public lors du festival Séries Mania. Maintenant, c’est au reste de la France de découvrir Germinal, la série !

GERMINAL : l’heure des révisions !

Pour ceux où la lecture de Germinal d’Emile Zola est un lointain souvenir, voici un petit résumé de l’histoire :

Après avoir dû fuir Lille, Etienne Lantier se réfugie à Montsou où il est engagé comme mineur. Il rencontre les Maheu et tombe amoureux de leur fille Catherine mais celle-ci est courtisée par Chaval et semble lui donner sa préférence. Au contact des mineurs, Etienne se révolte contre la misère dans laquelle ils sont tenus par la Compagnie des Mines. Quand cette dernière décide de baisser les salaires, Etienne pousse à la grève et prend la tête de la contestation. Les semaines s’écoulent, les grévistes affamés luttent, mais sont victimes d’une répression violente. Etienne ne peut cependant renoncer à son idéal ; il sait qu’un jour la force ouvrière, encore en germination, viendra à bout des injustices.

Le roman a été publié en 1885 et d’abord sous la forme de roman-feuilleton disponible dans la parution le Gil Blas. C’est le treizième roman de la série des Rougon-Macquart.

 💡 Comme je l’ai toujours, on peut apprendre avec les séries. Donc, mon conseil, ami collégiens, lire le roman puis compléter sa compréhension des enjeux de celui-ci avec un visionnage de la série par la suite.

Interview Louis Peres, un héros de GERMINAL

J’ai eu la chance de rencontrer Louis Peres à la fois à Lille et à Cannes dans le cadre de Séries Mania et Canneseries. Mais dans ce dernier, j’ai réalisé une interview vidéo de l’acteur. Louis Peres s’est confié sur ce rôle emblématique d’Etienne Lantier et sur la modernité de Germinal, la série.

Quand GERMINAL devient une série !

En revanche lors du festival Séries Mania, mes camarades de la presse et moi-même étions face à une grosse partie de l’équipe de Germinal dont Julien Lilti, créateur et auteur de la série, David Hourrègue, réalisateur et les comédiens Guillaume de Tonquédec (Philippe Hennebeau), Alix Poisson (La Maheute), Rose-Marie Perreault (Catherine Maheu), Louis Peres…

À ma question sur l’incarnation de personnages aussi emblématiques et connus de tous et le poids sur les épaules d’un comédien, Guillaume de Tonquédec a une réponse très intéressante :

Guillaume de Tonquédec : « Si on est trop dans le respect. On est mort. C’est à dire que ce pauvre Zola quand il a écrit, j’espère, qu’il ne devait pas être hanté par l’idée d’être étudié par des universitaires poussiéreux. Pardon pour eux ! Vous savez, vous avez tous eu les petits classiques avec Molière. Pourquoi le personnage d’Arnolphe dans la scène 3 est-il si drôle? Trouvé dans le texte les éléments de langage qui font que la comédie cesse. C’est terrifiant ! Un auteur comme Zola, quand il a écrit il voulait toucher les gens de son époque. Peut-être qui sait qu’il y avait une haute estime de lui même en se disant je vais traversé les âges ou je ne sais pas. En tout cas, nous, on en a décidé qu’il traverserait les âges parce que c’est un génie. Et donc, il faut s’emparer, comme l’ont fait Julien, la production et David de cette œuvre. Parce que le type quand il a écrit. J’aime bien dire qu’il a pris une plume d’oie, il a piqué dans ses veines. Il a écrit le truc pour qu’il y ait une épaisseur humaine, une résonance, quelque chose de touchant et de toucher les autres. Il voulait faire passer un message, donc c’est ce qu’ont fait toutes les personnes qui ont travaillé en amont de l’œuvre et pour l’adapter dans la façon dont David nous a embarqués. Parce qu’il fallait quand même le faire : d’embarquer des équipes techniques et artistiques comme ça, en respectant profondément l’oeuvre, mais en ne respectant pas l’idée de ce qu’est la culture correcte qui nous fait tellement chier. Mais il fallait que ce soit de chair et de sang et de sentiments. Et je pense que c’est pour ça que c’est réussi. C’est que c’est comme Zola à l’époque, qui espérait toucher ses contemporains. Nous, modestement, en participant à ça, c’était pour toucher nos contemporains. Non pas arriver. En ayant peur de la culture, il faut justement prendre à bras le corps. C’est vraiment ce qu’a fait David. Je sais ce que je dis toujours son côté passionné et passionnant dès la première rencontre pour moi, parce que ça fait déjà un moment qu’il bossait dessus. Il m’a fait écouter des musiques du film avant même qu’on a avant même le premier rendez vous pour me convaincre que ça a été un des éléments pour essayer de convaincre ses comédiens. C’est pour ça que c’est pour ça qu’il faut avoir peur tout en ayant en n’ayant pas peur du tout. Il faut y aller pour convaincre les autres. Voici ce que c’est, ce qu’on a tous essayé de faire. Je crois. »

Alix Poisson ajoute aux propos de Guillaume de Tonquédec : « Moi, je trouve que c’est des cadeaux. De pouvoir jouer des personnages comme ça, et particulièrement à l’image, parce que parfois, ça peut vous arriver au théâtre de jouer des personnages qui deviennent presque allégoriques, qui ont une espèce d’ampleur. qu’on ne voit nulle part. Ils ont presque une dimension shakespearienne. Moi, je trouve que c’est une grande chance ».

Germinal – France 2