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LA JEUNE FILLE ET LA NUIT : interview de l’équipe avec Ioan Gruffudd !

Depuis plus de 10 ans, Guillaume Musso est l’écrivain le plus lu en France. Son roman La Jeune fille et la nuit a été vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans la monde et traduit dans 36 langues. Il s’agit de la première adaptation télévisuelle d’une de ses œuvres. En coproduction avec l’Alliance Européenne (France Télévisions, Rai et ZDF), la série La Jeune fille et la nuit (6×52′) est produite par Make it Happen Studio.

Côte d’Azur, hiver 1997. Un campus prestigieux figé sous la neige. Une jeune fille emportée par la nuit. Trois amis liés par un secret tragique.Printemps 2022. Autrefois inséparables, Fanny, Thomas et Maxime ne se sont plus jamais parlé depuis la disparition de Vinca cette nuit d’hiver 1997.Lorsque, 25 ans plus tard, Thomas décide de rompre ce silence en se rendant à une réunion d’anciens élèves du lycée Saint-Exupéry, il va, sans le savoir, mettre en péril la vie de tous ceux qui l’entourent, à commencer par celle de Maxime. Car cette nuit de décembre 1996, Thomas et Maxime ont commis un meurtre et emmuré le cadavre dans le gymnase du lycée qui va être détruit dans les prochains jours.Comment les deux amis parviendront-ils à affronter la situation ?Tout semble être lié à la disparition de Vinca. Disparition à laquelle Thomas ne veut toujours pas se résoudre.

Entre Monaco (Festival de Télévision de Monte-Carlo) et Paris, j’ai eu la chance de rencontrer l’équipe de la série : les comédiens Ioan Gruffudd (Thomas), Grégory Fitoussi (Maxime) et Vahina Giocante (Fanny). L’écrivain Guillaume Musso et son producteur Sydney Gallonde.

 

Comment avez-vous travaillé sur cette adaptation de votre roman en série ?

Guillaume Musso : « Alors à la base, il y a vraiment rencontre avec Sydney, venu me voir avant d’aller voir par Harlan Coben. C’était il y a 1000 pour me proposer effectivement d’adapter un de mes romans. Finalement ça s’était pas mais on était resté en contact et on est devenus amis au fur et à mesure. Je m’étais toujours dit que la première série adaptée de mes romans. J’aimerais bien la faire avec Sydney et on s’était dit tous les deux on aimerait que ce soit quelque chose de bien. Et à partir du moment où il y a eu ce roman, La jeune fille et la nuit, qui était mon roman, la fois le plus personnel, celui qui se passait dans l’endroit où j’avais grandi. Là on s’est dit voilà, là, c’est le moment. Et moi, j’avais cette envie là, l’envie de le faire en anglais et l’envie de le faire avec des talents sur lesquels j’aurais eu mon mot à dire, de le faire vraiment main dans la main et c’est ce qu’on a fait. Sydney au départ m’a demandé de l’écrire, mais moi, je ne suis pas scénariste. J’écris un roman par an. Je suis romancier. Ma mère était bibliothécaire. J’adore la forme du roman et donc je n’étais pas prêt à franchir le pas de l’écriture. Je pense que pendant, pendant deux ans, on a parlé une fois tous les deux jours, plusieurs heures. Parfois, tu me faisais remonter les les textes. On a collaboré sur le choix des acteurs, des diffuseur. La quête, finalement, était aussi belle que là où on était arrivé. Et le faire aussi dans ce contexte là, avec de la COVID, avec au pire moment du moment où les frontières étaient fermées avec l’Angleterre. Donc c’était une belle aventure humaine. Au départ, j’ai ces trois critères là, à savoir que ce soit tourné en anglais dans le Sud-Est et avec des talents sur lesquels j’aurais eu mon mot à dire. Et on a eu, je crois, un ping pong verbal sur absolument tout de la couleur des cheveux de Vinca. Le choix des costumes, des robes, des bijoux…. Et on est restés amis et on a l’intention de travailler encore ensemble. Dès le départ. L’idée, c’était vraiment de respecter l’esprit. Moi, j’avais déjà eu des adaptations ciné de mes livres et je ne suis pas un auteur interventionniste dans le sens je ne me considère pas comme étant le gardien du temple, Je ne veux pas que les adaptations soient de simples mises en images. Je suis assez curieux de voir ce que ce qu’un autre créateur peut faire à partir du matériau original et et l’esprit et les rugosités du roman ont été respectées. Donc pour moi, c’était mission accomplie par rapport à ça. »

Sydney Gallonde : «  Je voulais juste rajouter une chose par rapport à la question que tu as posée, c’est sur l’aspect international qu’il est évoqué. C’est le lieu de son enfance, mais aussi un lycée international. Donc ça veut dire que lorsque le livre est sorti pour nous, c’était presque une évidence de se dire que ce projet là peut cocher les cases. D’où j’en suis moi, dans ma vie de producteur, à savoir d’exporter le savoir faire français et à la fois où il en est lui et ce qu’il a envie de faire avec cette œuvre, à savoir de la montrer au plus grand nombre.« 

 

Est-ce que le roman était une force pour vos rôles ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans vos personnages ?

Vahina Giocante : « C’est toujours intéressant parce que tous les personnages viennent de la tête d’un auteur, que ce soit un roman. Et c’est vrai qu’il y a plus de pression quand c’est un roman qui a été lu, adoré par des millions de lecteurs. Donc il y a une espèce de pression et en fait, on aborde ça toujours de manière assez différente. C’est à dire que moi, sur ce projet là en particulier, j’ai lu le roman après avoir tourné. Quand on lit un roman, on se fait son propre film. Donc il y a autant de films que de lecteurs qui lit le roman. Et je me suis dit si je me fais un film et que finalement ça ne colle pas vraiment au scénario ou à la vision, ça va être compliqué. Et puis après, il y a un réalisateur aussi qui a lui même sa propre vision. Il y a un producteur qui a sa propre vision, mais il y a plein de visions différentes. Être un acteur, c’est un peut être une sorte de pâte à modeler, donc il faut quand même rester assez souple, assez malléable. Et c’était un peu compliqué pour pour moi parce que c’est un rôle qui est partagé sur deux périodes. Donc c’est la première fois que je vis ça parce qu’en temps normal. On s’approprie les rôles et puis voilà, c’est notre rôle. On sait, on l’emmène de A à Z. Là, il y avait une temporalité différente, donc il fallait travailler en accord avec une autre actrice. Et puis après, il y avait aussi cette donnée qui, moi, à la question pourquoi ça m’intéressait ? Ça m’intéressait parce que c’est des rôles qui sont un peu comme des oignons, avec énormément de couches complexes. On croit qu’ils sont comme ça. Et puis finalement, non, ils ne sont pas comme ça. Et puis finalement, on a. Et donc c’est ce que j’aime aussi dans cette série, c’est que dès le départ, on a l’impression tout savoir et tout connaître. Et en fait, c’est une série qui vous prend, qui vous retourne, qui, vous qui vous manipule presque pour vous emmener à chaque fois encore dans une couche. Et j’ai été la première donnée pour accepter un rôle, c’est d’être touché par le personnage. Et Fanny, elle a quelque chose à la fois de désespéré et de touchant, deperturbant aussi. C’est à dire que même au début, je me suis dit je ne la comprends pas, je n’arrive pas à comprendre. Mais comment je vais réussir à percer qui elle est ? Et en fait, c’était presque onjoue avec ça parce que des fois, on ne se comprend pas soi-même. Donc, et en essayant d’être le plus honnête possible, en essayant d’être le plus sincère possible, en tout cas dans la fragilité, Je ne vais pas révéler, mais c’est une grande amoureuse. C’est une grande blessée et donc c’était intéressant de pouvoir mettre ça en. »

Grégory Fitoussi : « Moi ce qui m’a plu, c’est qui est un très bon signe, évidemment. C’est que j’ai lu le scénario, j »ai pas réussi à m’arrêter. Je trouvais que les twists et les rebondissements très efficaces et pas clichés, pas fabriqusé, mais toujours très intéressants et très crédibles. Et puis, d’un point de vue plus personnel, sur mon personnage, ça m’intéressait de jouer ce gars qui a un secret terrible depuis 25 ans.ça me parle, ça. Je me suis demandé comment on pouvait vivre et construire sa vie sur des bases aussi fragiles, en sachant qu’à tout moment quelque chose peut arriver et tout détruire. Et c’est un petit peu ce qui arrive à mon personnage. C’est à dire que ce cette réunion va chambouler tout ce qu’il a construit. Il peint, il a construit sa vie. C’est un politicien qui est respecté, établi. Il a une famille avec deux petites filles magnifiques. A priori, tout va très bien pour lui. Et puis voilà, tout va être remis en cause. Et et au risque de voir sa vie complètement détruite. Je trouvais ça très intéressant à jouer, d’autant plus pour quelqu’un qui fait de la politique et qui donc a l’habitude de mentir aux gens. De porter ce masque devant, devant les gens et de cacher quelque chose de très intime et de très profond et très risqué pour sa vie, quoi. Donc voilà, je trouvais ça très intéressant à jouer dans chaque scène parce que dans chaque scène, il est en panique intérieure totale et il faut qu’il reste calme. J’ai lu le roman après, je ne voulais pas ou je ne sais pas. Alors ça, pour le coup, j’ai pas de raison. C’était instinctivement,j’ai voulu me faire une opinion du personnage sur la base du scénario, puisque c’est ça qu’on allait tourner et pas le et pas le roman. Donc voilà. »

 

Ioan, avez-vous rencontré Guillaume Musso et travaillé avec lui votre personnage ?

Ioan Gruffudd : « J’ai pu le rencontrer sur le plateau. Il y a une responsabilité. Il y en avait une, parce que je pense que Guillaume a créé Thomas en tant qu’écrivain. C’est presque comme si Guillaume se représentait lui-même dans Thomas. Il y a définitivement des aspects de Guillaume, qui sont ceux  de Thomas dans le livre. Donc quand vous représentez le romancier et que vous jouez un romancier, vous voulez essayer d’adhérer aux petites subtilités qu’il a écrites dans ses romans, par exemple, je ne sais pas si on le verra dans le film, mais,  il écrivait dans son cahier à  grands carreaux et c’était très important pour moi. Et j’étais légèrement obsédé par ça, parce que c’est ce qu’il a écrit dans le roman. Alors vous discutez avec le département des accessoires pour vous assurer que nous avons un cahier à grands carreaux. C’est un subtil petit hommage à lui. Donc j’espère qu’il le verra quand il regardera la série. Je suis sûr que Guillaume lui-même à ce carnet particulier dans lequel il écrit. Et n’oublions pas non plus le travail de Marston Bloom, notre scénariste, qui a transposé ce magnifique roman en un arc cohérent de six épisodes, sur plusieurs époques. Et je pense qu’il a fait un travail incroyable, vraiment, parce que c’est une chose de lire un roman parce que vous pouvez créer toutes sortes de mondes, mais c’est un autre défi d’en faire un monde que vous regardez à la télévision. Alors, chapeau bas à lui aussi. »

 

La Jeune Fille et La Nuit en série, c’est sur France 2.

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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