L’histoire de Liar, elle est simple peut-être malheureusement trop banale dans la réalité et c’est terriblement triste que ce soit le cas. Liar, c’est l’histoire de Laura qui accepte un rendez-vous galant avec Andrew. Tout se passe bien et Laura invite Andrew chez elle. Or, quand elle se réveille le lendemain, elle accuse Andrew de viol mais ce dernier nie ses accusations. Alors comment fait-on ? C’est parole contre parole ! Qui dit la vérité ? Qui joue la carte du mensonge ? Et surtout comment prouver qu’il y a eu viol dans ce genre de situation ?
Comme Joanne Froggatt l’a mentionné en interview à maintes reprises, cette série est un moyen d’ouvrir une discussion sur une situation qui arrive à des gens et qui est bien réelle. Liar, c’est une discussion ayant pour thème principal le viol mais la série aborde d’autres sujets tout aussi importants comme se faire justice soi-même ou la difficulté de la justice à répondre à ce genre de crime. Le tout est habilement enrobé dans un thriller haletant parce qu’il faut le dire cette histoire de mensonge rend dingue !
Personnellement, une fois le premier épisode lancé, je n’ai pas pu m’arrêter jusqu’au sixième et en plus, le cliffhanger final est tellement splendide que je rêve d’être en 2019 pour connaître la suite.
Liar : se faire justice soi-même
Laura ressent une injustice profonde qui la pousse à la limite de la folie. On voit la jeune femme de nature calme au premier abord devenir quasi hystérique et surtout obsédée par son envie de justice. Laura est persuadée qu’elle a raison et elle se sent victime. Face à la réponse trop légère de la police, elle choisit de se faire justice soi-même. Elle commet des actes répréhensibles et des erreurs mais ô combien humaine comme par exemple, quand elle dénonce Andrew sur les réseaux sociaux. Elle cause du tort à Andrew sans preuves et à sa famille et en particulier, Luke qui subit les répercussions de son action au lycée. Mais, Laura est tellement aveuglée par ce besoin légitime en soi d’obtenir justice. Sa descente aux enfers est assez bien amenée et tout à fait crédible parce que nous, téléspectateurs, on ressent cette injustice autant qu’elle et on comprend son combat aussi peu judicieux soit-il…
Liar : la complexe équation de la preuve du viol
La série met le doigt sur un sujet important : l’extrême difficulté pour la police de traduire en justice une affaire de viol. Bien souvent, c’est une affaire entre deux individus où les témoins sont rares. Comment savoir si l’acte sexuel est consenti ou non ? Sans preuves tangibles du type ADN, sperme, violence ou autres, seul la parole compte. Mais dans notre cas Laura accuse Andrew qui nie les faits. Comment savoir que Laura n’accuse pas à tort un innocent ? C’est tout un travail d’enquête minutieux et périlleux où l’hypothèse est bien souvent la seule preuve. La série montre bien les difficultés de la police dans cette affaire et le choix d’un duo de policier homme/femme est bien trouvé d’autant plus d’impliquer indirectement la policière dans l’enquête. Cette enquêtrice, Vanessa Harmon, est un peu notre témoin interne à la police, un moyen aussi de voir ces difficultés à rendre justice aux victimes.
Liar : deux acteurs qui mentent à la perfection !
Joanne Froggatt et Ioan Gruffudd, on ne pouvait pas rêver mieux pour former ce duo de menteurs ! Elle dans Downton Abbey, elle nous avait bouleversé avec l’histoire d’Anna Bates et son viol et lui, c’est de nombreux films et une série mythique Forever annulée peut-être trop tôt. L’alchimie a l’écran entre les acteurs se voit et tous les deux jouent parfaitement à tel point que le doute est constant au moins pendant trois épisodes. Même une fois les masques tombés, le jeu de qualité est toujours au rendez-vous et l’empathie avec ces personnages est complète. Pour raconter, cette histoire poignante de Liar, il fallait de têtes d’affiches puissantes et c’est le cas avec Joanne Froggatt et Ioan Gruffudd. Hâte de les revoir pour la saison 2.
Liar a réellement été un coup de coeur. Déjà pour avoir vu le travail des frères Williams (créateurs de la série) et les avoir rencontrés, je ne cesse d’être époustoufler par leur travail. Dans Liar, ils délivrent un scénario minutieux, réaliste et bien mené du début jusqu’à la toute dernière fin. En plus, le final est surprenant et il pose de nouvelles questions déjà passionnantes.
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