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[VIDEO] Lindsay Duncan nous raconte l’importance du TRUELOVE !

L’amour peut-elle aider la mort ? Une vaste question ! TRUELOVE est un thriller de type jeu du chat et de la souris, centré sur une bande d’amis très âgés qui ont conclu un pacte selon lequel, le moment venu, plutôt que de se laisser aller à un terrible déclinement, ils organiseront une mort plus digne, en signe de « TrueLove« . Mais lorsqu’un jeune policier intrépide découvre que ce groupe de retraités ne se limite pas à ce que l’on croit, les événements prennent rapidement une tournure surprenante et dangereuse… Un pacte mortel qui a des conséquences insoupçonnées !

La série britannique de la BBC était présentée en avant-première lors du festival Séries Mania, c’est à cette occasion où j’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec la merveilleuse actrice Lindsay Duncan ainsi qu’avec les créateurs de la série Charlie Covell (et productrice exécutrice) et Iain Weatherby (et scénariste et producteur exécutif).

 

Interview de Lindsay Duncan, notre héroïne !

Phil est Philippa Leach, inspecteur de police principal à la retraite. Elle a eu une longue et brillante carrière dans la police. Elle est maintenant à la retraite depuis treize ans et s’ennuie à mourir. Elle déteste être traitée comme une vieille dame et se sent invisible. Le pacte « Truelove » donne à Phil un rôle, un sens et un but. Mais il réveille aussi des émotions profondes et longtemps refoulées… surtout en ce qui concerne Ken. Afin de tout savoir sur le personnage Phil, rencontre avec Lindsay Duncan :

 

Comment on imagine la série TRUELOVE ?

Discussion passionnante avec les créateurs de la série Charlie Covell (et productrice exécutrice) et Iain Weatherby (et scénariste et producteur exécutif).

Comment vous est venue cette idée de la série Truelove ?

Iain Weatherby : « Nous avons tous assisté à des funérailles difficiles où la personne décédée a terriblement souffert à la fin. En Angleterre, nous avons une sorte de dicton où les gens réunis lors de funérailles se disent, si jamais je deviens comme ça, prenez-moi par surprise de dos et tirez-moi dessus. Et nous avons tous entendu cela de nombreuses fois, et Charlie, sa grand-mère avait dit la même chose… »

Charlie Covell : « …pour plaisanter. Elle aurait dit : ‘Je vais me laisser prendre par surprise de dos et tirez-moi dessus’. Et nous avons pensé à une blague, mais elle le pensait. C’était évidemment absurde. Et nous en avons tous ri. Mais ensuite, nous en avons parlé un jour au déjeuner et l’idée a germé. Il y a quelque chose dans le fait de faire une promesse, en particulier une promesse sous alcool à quelqu’un, et de se voir demander de la faire. Tout le monde peut le dire, mais peut-on vraiment le faire ? C’est ainsi que l’idée a germé. Mais nous en avons parlé pendant une dizaine d’années et nous avons finalement réussi à le faire. »

 

La loi sur le droit à mourir dans la dignité fait débat en France et on imagine aussi au Royaume-Uni où ce n’est pas non plus encadré par la loi. Avec votre série, avez-vous envie d’ouvrir des discussions sur le sujet ?

Iain Weatherby : « Le débat est en cours en ce moment, et je pense que le nouveau gouvernement britannique, qui sera probablement en place dans le courant de l’année, en parlera. Je crois qu’il y a un État américain où c’est légal, l’Oregon. Il y a aussi le Canada, la Hollande et la Suisse. Il y a quelques endroits. C’est très bien qu’il y ait une résonance émotionnelle profonde, mais nous n’essayons pas de dire quelque chose de didactique parce que, eh bien, je ne sais pas ce que je pense. C’est vraiment compliqué et il y a un noyau de tension qui tire dans les deux sens, alors vous avez un personnage qui se dit, oui, je peux comprendre que c’est une bonne chose à faire, mais c’est contraire à la loi. Mais est-ce que cela devrait l’être ? Et si je me faisais prendre ? Et ainsi de suite. La richesse du sujet est bonne, mais nous essayons simplement de raconter une bonne histoire parce que ces personnages sont dans une position vraiment intéressante, pour laquelle vous pouvez ressentir quelque chose ».

Charlie Covell : « L’écriture de Iain, elle pose des questions, elle ne vous dit pas comment vous sentir à propos de quelque chose, ou vous fait rentrer un message dans la tête. En fait, Si vous avez seulement regardé peut-être les deux ou même trois premiers épisodes, vous pourriez penser que la série va dans une direction et je vous conseille vivement de la regarder en entier. Elle vous emmènera à un endroit inattendu. Je ne pense pas qu’elle puisse être considérée comme une œuvre polémique ou une œuvre didactique. La série devrait soulever des questions et je ne sais pas ce que j’en pense. J’oscille tellement que je ne comprends pas pourquoi les gens veulent changer la loi. Je comprends pourquoi certains groupes sont très effrayés à l’idée que la loi soit modifiée. Est-ce que je voudrais que quelqu’un le fasse pour moi si j’étais dans une situation terrible ? Probablement. Pourrais-je le faire pour quelqu’un d’autre ? Je ne sais pas, vous savez, c’est ce genre d’hypocrisie. Je ne sais pas ».

Comment vous avez mis dix ans à faire la série, peut-être c’est justement parce que c’est un sujet sensible et encore plus ancré dans le débat à présent ?truelove lindsay duncan

Charlie Covell : « C’est un bon point. Peut-être. C’était étrangement juste avant que la série ne sorte au Royaume-Uni, il y a une femme appelée Esther Rantzen qui est une sorte de célébrité de la télévision britannique, et elle mène une campagne très vigoureuses pour légaliser l’euthanasie. Elle a d’ailleurs pris rendez-vous avec Dignitas*, en Suisse. Il s’agit donc clairement d’un intérêt personnel pour elle. On en a parlé récemment. La conversation a changé au cours des dix dernières années. Je ne pense pas que quelqu’un aurait voulu mettre cela à l’écran il y a dix ans ».

Est-ce une coïncidence que les personnages principaux aient des professions qui sont très souvent les héros de nos séries ?

Iain Weatherby : « Nous y avons pensé ! Ne serait-il pas intéressant que notre personnage principal, Phil, ait été une policière parce qu’elle a les compétences nécessaires pour dissimuler tout ce qu’elle fait ? Notre autre personnage principal, Ken, était un soldat. Et comme elle le lui dit, à un moment donné, la chose devra quand même être exécutée. Peux-tu le faire ? Ainsi, tous deux, d’une certaine manière, font appel à leurs anciennes compétences. Et, vous savez, un soldat est quelqu’un qui tue quelqu’un dont le travail est de tuer quelqu’un. Ken apporte cela et puis, bien sûr, David est le médecin, et cela entre en jeu dans l’épisode trois. Et puis, comme le dit Charlie, il y a un certain nombre de rebondissements dans les épisodes quatre, cinq et six ». 

 

Qu’est-ce que vous aimeriez que le public retienne de la série ?

Charlie Covell : « Je pense que les personnages et leurs dilemmes, la façon dont ils se sentent les uns les autres. J’espère que  c’est une affirmation de la vie plutôt qu’une dépression. Je ne pense pas que ce soit une série déprimante. En fin de compte, c’est une célébration de la vie. C’est ce que j’espère ».

Iain Weatherby :  » les personnages, quelques bonnes scènes, quelques grands moments et quelques bonnes blagues et quelques images, vous savez, tout ce qu’il y a d’habituel ».

*une association suisse fournissant des services d’aide au suicide

True Love (6×45′) une série BBC à découvrir un jour en France !

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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