Après Le Village Français et The Strain, Richard Sammel revient dans une mini-série et pas n’importe laquelle Le Nom de La Rose, adaptation du livre d’Umberto Eco Une histoire célèbre au cinéma également avec le film de Jean-Jacques Annaud. Dans la version série, Richard Sammel est Malachie, le bibliothécaire. Pour rappel, la bibliothèque est le lieu interdit de l’abbaye, personne à part Malachie et son aide Bérenger, y pénètrent… Lors de l’avant-première, Richard Sammel m’a accordé une interview pour m’expliquer pourquoi il a accepté de jouer un moine avec un costume de 30 kilos sur le dos « Vous ne courrez pas avec ». Le nom de La Rose, la série est à découvrir sur OCS.
Richard Sammel est le personnage de Malachie
Comment êtes-vous arrivé dans la peau de Malachie ?
Richard Sammel : « On m’a appelé pour ce rôle ? C’est la directrice de casting que je connais qui m’a appelé. Je connais Giacomo Battiato, le réalisateur depuis une dizaine d’années. Cela fait des années que l’on essaie de travailler ensemble. Il semblait que cette fois-ci, c’était la bonne. Alors, on m’a proposé ce rôle et après l’étude du projet, j’ai dit oui ».
Qui est Malachie ?
Richard Sammel : « Malachie est le chef de la bibliothèque et tant que tel il tient, au sens propres du terme, les clefs du savoir. Il a les clefs avec lesquelles, il ferme la fameuse tour. Il protège l’accès à ce savoir contre quiconque veut entrer. C’est lui qui filtre, il est le censeur. Il est bénédiction donc, il fait partie du groupe fondamentaliste qui voit d’un mauvais oeil, ces esprits éclairés prêcher plus de tolérance. Il fait partie d’un clan installé, au pouvoir depuis des décennies et il fait en sorte que ce pouvoir ne lui échappe pas. Et il a son talon d’Achille qui est sa tendance sexuelle et ça rend le jeu autour de ce personnage extrêmement intéressant ».
Avez-vous rencontré l’acteur Volker Prechtel qui jouait Malachie dans le film ?
Richard Sammel : Non. Je connais cet acteur. C’est un acteur allemand connu. Mais, je ne l’ai pas rencontré. Pour moi, l’intérêt de faire la série, c’est justement de proposer autre chose que le film. Je ne peux m’inspirer du film pour être prisonnier de quelque chose dont je vais m’éloigner. J’ai, d’ailleurs, évité de regarder le film. Par contre, je me suis replongée dans la lecture du livre qui est fantastique. Coller au plus près du livre était aussi pour moi cet intérêt au projet. Parce que je me suis posé la question : pourquoi refaire Le Nom de La Rose alors que ça a déjà été fait ? C’était un peu une vision simpliste que j’avais au début et donc, il fallait que je comprenne que l’on refait pas quelque chose qui a été déjà fait mais on va a faire autre chose ».
La série Le Nom de la Rose, une autre version de l’histoire
Trouvez-vous que le format de la série apporte quelque chose de différent à cette histoire ?
Richard Sammel : Absolument ! Il apporte toutes les solutions à ce que l’on pouvait reprocher au film d’Annaud. Le film d’Annaud est un film et il dure 2h et vous êtes censé raconter un livre. Donc, ça se réduit un peu à une histoire policière : énumérer des meurtres et savoir qui est le coupable. Qui a tué Virginia Wolf ? 😀 Mais, les meurtres, ce n’est qu’un prétexte pour plonger d’une manière un peu plus dramatique dans l’antre d’une abbaye et le centre du savoir, d’Internet de l’époque médiévale. A l’intérieur de ce centre se rencontre des fondamentalistes et des esprits éclairés pour savoir comment désormais on va guérir le monde. C’est un peu comme ça. C’est comme si aujourd’hui dans la centrale de Google ou Microsoft, vous réunissez tous les fondamentalistes islamiques et tous les philosophes des pays occidentaux pour discuter sur comment faire en sorte de ne pas s’entretuer 😀 Donc, le propos est beaucoup plus virulent et existentiel que juste découvrir qui est le coupable de quelques meurtres ».
Que diriez-vous aux téléspectateurs qui n’a ni vu le film ni lu le livre ?
Richard Sammel : « C’est un drame et un thriller historique médiéval qui est traité de manière complétement contemporaine. Ce sont des personnages qui sont proches de vous. Vous pouvez vous identifier avec beaucoup de personnages ».
Pensez-vous que près de 30 ans après le film de Jean-Jacques Annaud, c’était le moment de faire revivre cette histoire en série ?
Richard Sammel : « Au niveau de la thématique développée, on ne pouvait mieux tomber. Le format de la série, parce qu’on est dans l’âge d’or de la série. Pour moi et je crois que je ne suis pas la seule dans cette situation, on fait deux-trois séries et de longue durée. On rechigne à signer pour sept année sachant que là c’est une année et basta, ça enlève une certaine angoisse. Signer son âme au diable, vous voyez ? C’est surtout au niveau de sa thématique de l’utilisation de la religion a des fins politiques. La religion qui motive des meurtres, on est en plein de dedans ».