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Séries Mania S7 jour#4

Un plus de sérieux pour ce quatrième jour à Séries Mania, c’est l’heure de la première conférence !

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Table ronde professionnelle : « Comment mieux accompagner les auteurs dans l’innovation » ?

Un sujet imaginé par la SACD, autour de la table ronde Marie-Pierre Thomas (SACD), Fabienne Aguado (Moulin d’Andé), Vincent Poymiro (scénariste , Ainsi soient-ils), Claude Scasso (scénariste Caïn et Transfert), David Robert (collectif The Dirty Dozen) et la discussion est menée par Laurent Levy (SACD).

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D’un sujet sur l’innovation la débat à vite dérivé sur la place des femmes dans l’audiovisuel puis, par la suite la question de la diversité. Le passage sur l’innovation fut bref et quelques aides financières aux auteurs ont été évoqués même si elles ne sont pas évidentes à décrocher. À noter : le diffuseur est souvent le plus difficile à convaincre très craintif et l’importance d’une collaboration réelle entre scénariste, producteur et réalisateur est essentielle pour convaincre les chaînes.

Rencontre avec Toni Grisoni

Cela fait trois ans que Toni Grisoni est un habitué de Séries Mania, la première fois, il était venu présenter Southcliffe qui avait reçu le prix du public. Cette année, Toni Grisoni a accepté de parler de son travail lors d’une rencontre avec le public. L’occasion d’en savoir plus sur sa carrière cinématographie et télévisuelle et sur l’homme.

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Ainsi, on découvre un auteur qui aime rentrer tout de suite dans le vif du sujet et après, voir où ça va le mener. Disons qu’il n’est pas dans l’anticipation. Côté série, Toni Grisoni a plusieurs projets à venir :

  • The Young Pope avec Jude Law où il a participé à l’écriture des 8 épisodes
  • In The Wolf’s Mouth : un projet qu’il a pitché l’année dernière à Séries Mania et qui lui tient à coeur sur la libération de la Sicile en 1943
  • Un série 4×60 minutes pour la BBC2 intitulée The City and The City sur deux villes qui vivent en parallèle sans jamais communiquer.

Capital

capital sérieSorte de métaphore sur la ville de Londres et de cet immobilier trop cher. Capital met l’accent sur les inégalités au sein d’une même communauté et avec un humour british délicieusement drôle.

smileMini-série de 3×60 minutes
Pays : UK ??

Suite à la projection, Derek Wax est venu discuter de la mini-série avec le public. Tout d’abord, il s’agit de l’adaptation du roman de John Lancaster et le sujet est une rue de Londres.

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Est-ce que Capital est une série uniquement sur l’immobilier ?

Derek Wax : « L’immobilier c’est là où ça commence mais c’est plus une métaphore de Londres. Cela montre l’écart entre les riches et les pauvres. Ce que j’aime beaucoup dans cette série, c’est que c’est particulier à cette décennie, cette époque, on n’aurait pas pu l’imaginer cinquante ans plus tôt une rue de ce niveau. Le mix culturel, le mix social correspond à Londres de maintenant. Si vous mettez cette histoire en 1989, 1999  ça ne serait pas la même chose. L’enjeu c’est de capturer la ville comme elle est maintenant avec l’immigration dans la ville, l’augmentation considérable du prix de l’immobilier comme on le voit avec ces prix qui atteignent des sommets . Bien sûr, ça traite aussi de cette communauté, cette communauté particulière qui n’est pas vraiment une communauté, en fait, ils se rencontrent par hasard. J’aime le fait que Roger rencontre madame Kamal vers la fin, un bref instant quand elle demande à ce que la pétition soit signée. Il a l’impression de voir un lien car il se voit comme une victime d’une injuste et il n’a réellement aucune idée de ce qu’elle vit. Cela ne parle pas de l’humanité ordinaire, c’est sur ces petits moments. Pour moi, ça me semble réel quand tout le monde s’unit comme cette famille contre les accusations de terrorisme ou la lutte contre les cartes postales. Je me souviens que le scénariste Peter Browker disait aimer le livre à cause de ces voyages. Géographiquement, Quentina a fait ce long voyage des Zimbabwe et Maschinko de venir à Londres pour travailler dans la rue, Bogdan qui vient de Pologne et Roger qui se rend tous les jours au boulot dans ce métro bondé. On commence par le voyage de cette vieille dame, un voyage pour lequel elle n’est pas préparé et qu’elle devra affronter seule car sa relation avec sa fille n’est pas bonne. Il y a rien d’articuler dans tout cela. C’est simplement des personnages que Peter a reconnu dans ces différents voyages ».

Difficile de croire au happy ending entre Arabella et Roger ?

Derek Wax : « La raison vient du réalisateur qui pensait que nous devions finir avec un sentiment d’espoir dans cette histoire. C’est une fin mitigée car Quentina est déportée et Simity et sa mère ssont devant le tableau. Il y a des événements heureux et d’autres tristes. Je crois que le réalisateur pense que le dernier regard entre Roger et Arabella devait être celui qui suggère un happy ending, malgré le fait qu’elle est odieuse envers lui et qu’il l’est aussi envers elle. En fin de compte, et ça était beaucoup discuter avec les acteurs, il y a un lien fondamental entre ces deux personnes malgré le fait qu’ils ne disent jamais des choses gentilles entre eux, ils sont connectés profondément et c’est pourquoi Arabella est très contente que Roger se rende à ce diner caritatif avec la jeune fille au pair car elle ne pense pas une seconde que Roger aura le courage ou la capacité ou même le désir de la tromper ».

Quels ont été les principaux défis de l’adaptation du livre en mini-série ?

Derek Wax : « La premier défi, c’est de créer du dialogue. Les cent premières pages du roman, il y a très peu de dialogues. Si on prend Roger et Arabella, toutes leurs pensées sont des monologues intérieurs. Roger pense à toutes ses dépenses : le jardinier, la nounou, les week-ends à la campagne… Il ne le dit pas en face à Arabella. C’est un de ses nombreux exemples où Peter Browker a dû créer une scène où Roger donne une liste dans l’épisode 1 de toutes les dépenses et que sa prime ne sera pas assez importante pour lui. C’est un exemple des nombreuses scènes que les scénaristes ont dû créer. La plupart d’entre elles sont les pensées des personnages et non des dialogues ».

Pourquoi avoir choisi de montrer de la montée des prix par des vignettes au lieu d’avoir pris un personnage par exemple ?

Derek Wax : « on voulait faire quelque chose de ludique qui fasse un effet cartoon et que ce ne soit pas trop sérieux. De même que les maisons apparaissent en rose, orange pour donner un caractère plus amusant. C’est la même choix que l’on a fait avec la musique qui fait l’effet d’une petite danse ».

Que faut-il penser sur la dernière carte postale reçue ?

Derek Wax : « On a beaucoup débattu sur cette dernière carte postale : est-ce que c’était la bonne manière de terminer la série. Je pense que le thème de Capital est cette envie des riches et des pauvres. On ne dit pas qu’il y a quelqu’un qui fait ces cartes mais c’est une suggestion que cela ne finira jamais et s’en est loin. Ce n’est pas parce qu’on a trouvé qui c’était que c’est la fin de cette idée ‘nous voulons ce que vous avez’. Ça sera toujours comme ça. Peut-être que c’est cliché ou c’est peut-être un petit rappel du thème. Je ne sais pas ».

L’actrice indienne Sabana Azmi qui joue la mère madame Kamal est une célébrité en Inde à tel point que lors du tournage, l’actrice était constamment arrêtée par des fans.

Les audiences de la mini-série en Angleterre ont été bonne malgré une concurrence sévère avec une télé-réalité qui a réunit 8 millions de téléspectateurs.

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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