En France, on connaît peu les séries allemandes en dehors de ce bon vieux Derrick et pourtant, nos fidèles alliés ont de belles séries sur leur Histoire à nous faire découvrir. SFR Play qui continue son exploration du monde après l’Italie avec Les Médicis, maîtres de Florence et Israël avec Sirènes, direction l’Allemagne à l’époque de la Guerre Froide avec The Same Sky. J’avais déjà vu un gros extrait de l’épisode 1 de cette série de six épisodes lors du MIPCOM où la série avait été projetée en avant-première.
En visionnant les six épisodes d’une traite, j’ai pu réellement apprécié la qualité de la série. En effet, je vous recommande plus un binge-watching des 6 épisodes afin de vous rendre compte du potentiel de la série et de vous assurer une plongée complète dans l’atmosphère de la série. Dès l’épisode 2, le téléspectateur est réellement embarqué dans cette saga familiale au cœur des tensions de la Guerre Froide.
The Same Sky raconte le destin de deux familles de chaque côté du mur. Un point commun ? Elles partagent le même ciel même séparé par un mur d’où le choix du titre. En effet, la série veut montrer que même si le ciel est le même pour tous, ces deux Allemagnes sont totalement différentes. Au final, c’est un simple mur qui les sépare. Un mur physique mais aussi un mur idéologique. Des deux côtés, deux mentalités différentes pourtant un même peuple au départ…
Opération Roméo
Dans The Same Sky, il est question d’espionnage. C’est bien souvent le cas dans les séries autour de la Guerre Froide qu’elles soient américaines comme The Americans ou allemandes comme Deutschland 83, le contexte s’y prête très fortement. Ici, nous avons un espion en mode « Roméo », il s’appelle Lars est sa mission séduire une femme Lauren en Allemagne de l’Ouest et lui soutirait des informations. Bien évidemment, Lauren travaille au renseignement britannique de l’Allemagne de l’Ouest d’où l’objectif de la mission.
Comme tout Roméo qui se respecte, Lars découvre les mystères de la drague et le fonctionnement des femmes afin de mener son opération séduction à bien. La première scène où l’on voit Lars en cours de biologie féminine où on lui explique qu’il faut viser l’œil gauche d’une femme quand on s’adresse à elle car celui-ci est relié au cerveau droit celui des sentiments et soi-disant la partie du cerveau prédominante chez la femme. Un cours de biologie magique et qui fait sourire pour une introduction. Certainement issue de la réalité mais ça donne tout de suite le contexte. Lars s’en sort plutôt bien dans cette mission que ce soit avec Lauren ou Sabine, le plan B. Lars, une sorte d’espion romantique ? A vrai dire, on voit davantage Lars et ses techniques de drague que Lars faire du réel espionnage et tant mieux ça change. C’est une autre forme de pratique de l’espionnage.
Mais, il y a une règle essentielle dans cette mission : ne pas tomber amoureux. Cela risque de compromettre la mission. Le mentor de Lars n’a cessé de lui répéter mais parfois le coeur est plus fort que la cause.
Les jumeaux
Si les deux familles observaient à la loupe n’ont à première vue aucun lien. Il y a cette histoire de jumeaux séparés par le mur. Comme un fil conducteur, cette histoire se détricote tout doucement au fil des épisodes. La légende veut que des jumeaux un garçon et une fille auraient été séparés à la construction du mur. La petite fille serait partie avec sa mère en Allemagne de l’Ouest et le petit garçon restait avec son père en Allemagne de l’Est. Or, Lars sait qu’il a eu une sœur jumelle et que celle-ci est morte avec sa mère dans un incendie. Une histoire qu’il a apprise par son père qui lui a inventé cette histoire pour cacher le fait que la mère s’est enfui avec sa fille. Or, la mère de Sabine possède une photo d’elle avec des jumeaux qu’elle garde précieusement dans une boîte fermée à clef. Cette photo ressemble étrangement à celle qu’il trône dans le salon du père de Lars à côté des autres photos de famille.
Mais à moins que j’ai loupé une phrase clef dans les sous-titres français de cette série vue en allemand mais je comprends qu’en fait Sabine et Lars sont les jumeaux séparés. Or, ils entament une relation amoureuse qui se concrétise de façon charnelle dans le dernier épisode. Donc, si ma théorie est bonne, il s’agit d’un inceste mais de deux individus ignorant leurs relations de consanguinité. Peut-être plus acceptable ainsi. La Guerre Froide a peut-être engendré ce genre de situation, c’est possible. Et cette fin appelle à une suite. En tout cas, moi j’ai envie de savoir comment Lars et Sabine vont découvrir la vérité d’autant plus que le fatal « Je t’aime » a été prononcé !
Compétition à outrance
Il a été prouvé que la RDA n’hésitait pas a doper ses athlètes afin de remporter les compétitions sportives et assurer son rayonnement international. Dans The Same Sky, c’est le cas de Klara qui est étudié, la cousine de Lars. Une jeune fille, nageuse professionnelle qui subit un entraînement drastique pour être qualifiée aux Jeux Olympiques. Un entrainement qui implique la prise de « vitamines » aux effets secondaires étranges : absence de règles et pousse de poils comme un homme. Est-ce que Klara serait dopée à la testostérone sans le savoir ? Une pratique malheureusement courante à cette époque du côté de la RDA. Une tricherie et surtout un danger pour la santé de ces athlètes. Mais elle est prête à tout pour rendre fière ses parents. Une mère qui accepte pour les privilèges et un père qui trouve cela révoltant pour au final, se ranger.
Le tunnel de la liberté
Enfin, il y a aussi l’histoire d’Axel, professeur de science et homosexuel qui ne supporte plus l’oppression du parti en place et entreprend de construire avec des amis un tunnel pour passer sous le mur en Allemagne de l’Ouest. Peut-être un monde meilleur pour exercer sa science et vivre son homosexualité au grand jour. Un autre témoignage des contradictions entre les deux Allemagnes et du désir de liberté criant de certains individus coincés en RDA.
A travers des thèmes clefs comme le sport, l’amour, l’espionnage, l’éducation, The Same Sky montre les différences de traitement entre les deux Allemagnes. Une savante étude de l’histoire allemande à voir.
Degré de Lubie