C’est l’histoire d’UNE ÎLE qui est frappée par une pénurie de pêche sans précédent et une série de morts suspectes. Ces événements coïncident avec l’arrivée d’une mystérieuse inconnue, Théa, qui va bouleverser la vie de la jeune Chloé. Une Île vous propose de revisiter le mythe des sirènes. Une série à découvrir sur Arte qui a été récompensée au Festival Séries Mania comme meilleure série française. C’est d’ailleurs lors du festival que j’ai pu rencontré Laetitia Casta qui joue le rôle de Théa, Noée Abita dans le rôle d’Ava, le réalisateur Julien Trousselier et la productrice Nicole Collet pour discuter de la série autour d’une table ronde.
UNE ÎLE : le mythe de la sirène dans tous ses états !
Pourquoi faire une série qui revisite le mythe de la sirène ?
Nicole Collet : « La mythologie, c’est finalement une inspiration qui n’est pas tant revisité que ça. ça parle de femmes, du pouvoir des femmes, ça parle d’être différent, ça parle de sexualité, ça parle de la nature de la manière dont on peut la préserver ou pas la préserver. Puis, c’est une histoire de ma vie, j’aime bien la littérature et la mythologie. ça nous permet de rêver, c’est assez atypique comme problématique. On n’est pas dans un polar, ça permet d’aborder un genre différent, d’être dans un genre hybride. C’est ça que l’on a tous essayé de tenir, un genre hybride ».
Laetitia, qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce rôle de sirène ?
Laetitia Casta : « Quand j’ai entendu parler de ce projet sur une île en Corse, ma première réaction a été ‘ouais’ et quand on m’a dit il faut vraiment que tu lises le projet et que tu rencontres le metteur en scène. D’abord, j’avais vu le travail de Julien. La série qu’il a faite au Brésil. J’ai trouvé sa manière de filmer, de regarder les personnages… J’ai trouvé ça très intéressant. C’est une chose qui m’a convaincue. Ensuite, j’ai retrouvé l’idée écologique, l’animalité, l’instinct féminin, les femmes sont mises au centre. Puis, la singularité de la série. Ce n’est pas une série mignonnette. Il y a quelque chose de puissant, animal, de violent, de meurtrier et ça me plaisait de faire un personnage comme ça assez fort ».
Le rréalisateur Julien Trousselier ajoute aux propos de Laetitia Casta : « C’est de revisiter le mythe de la sirène et sortir des pamphlets et du coté gnian-gnian de la petite sirène et d’être dans quelque chose de beaucoup plus sulfureux, d’ambigu, rugueux, âpre. Jouer sur cette dualité entre bestialité, animalité et cette éveil de la sensualité du pouvoir de séduction des femmes ».
Laetitia Casta rebondit de nouveau et dit : « Thea elle vient venger la nature. Pour Théa, c’est la fin du monde, c’est la fin de son monde et elle veut sauver son monde. Donc, elle va récupérer la dernière petite sirène pour lui reconnaître ce qu’elle est et pouvoir lui faire continuer la protection de la nature ». Puis, l’actrice poursuit en ajoutant : « Moi, ce qui m’a plu dans cette série, c’est le côté fantastique. Moi, je suis une grande fan des films à la fois d’horreur, des films de genre. ça me plaisait de partir dans ce projet. A la fois, il y a un discours profond dans ce que ça raconte, un discours à la fois sensible et émotionnel et ce côté de film de genre ».
La contrainte d’un tournage dans l’eau
Julien Trousselier dit que la première question qu’il posait en casting, c’était : « Est-ce que tu sais nager et combien de temps tu restes en apnée. Pour moi, c’était très important. Puis, aussi de ne pas être sur le corporel et les silhouettes mais aussi sur le jeu. Le gros défi ça était de faire jouer les filles sous l’eau et d’être serré et d’être capable de leur faire exprimer de l’émotion, la peur, la joie. On revenait à des choses élémentaires du domaine du cinéma muet. Il fallait vraiment avec le faciès exprimer tout ça ».
Le saviez-vous, Une Île, c’est la première expérience série de Laetitia Casta ?
Laetitia Casta : « Je n’ai pas tellement pensé à la série mais à ce qui se racontait, le scénario, l’histoire, le personnage, son univers. Mais, c’est vrai que travailler un personnage comme ça avec un laps de temps un peu différent, dans le suivi c’est très intéressant puisqu’on est sur la recherche, l’évolution. C’est très intéressant pour un comédien ».
Quand on regarde Une Île, il ne faut pas avoir à l’esprit comme moi, l’excellente série israélienne Sirènes qui propose une véritable réinvention du mythe de la sirène. Dans Une Île, il y a une tentative mais quelque chose de pas réellement abouti. C’est très lent, sans rythme mais à défaut joliment filmé. En revanche, Laetitia Casta est vraiment parfaite dans ce rôle de sirène sauvage, animale et dangereusement sensuelle. Elle a quelque d’hypnotisant chez elle dans ce rôle de femme poisson mais tout la série ne parvient pas reposer uniquement sur son seul personnage et malheureusement, l’actrice Noée Abita est un peu trop jeune pour donner la réplique à une Laetitia Casta féroce et intrigante, le duo est alors déséquilibré. Une Île veut trop intellectualiser le mythe de la sirène à tort même si la proposition reste originale et comme le dit Nicole Collet change du genre du polar, une initiative pour laquelle je milite activement.