You are currently viewing [VIDEO] Olivier Rabourdin révèle les secrets de ce CIMETIÈRE INDIEN !

[VIDEO] Olivier Rabourdin révèle les secrets de ce CIMETIÈRE INDIEN !

Si l’Amérique c’est construite sur un Cimetière Indien, quel est celui de la France ? La série CIMETIÈRE INDIEN s’interroge sur la question à travers un polar noir imaginer par Thomas Bidegain et Thibault Vanhulle et réalisé par Stéphane Demoustier et Farid Bentoumi. Mouna Soualem (Oussekine) et Olivier Rabourdin (Kaboul) sont les héros de cette série à double temporalité.

1995. Lidia, jeune recrue ambitieuse de l’anti-terrorisme, est envoyée à Peranne – petite ville du bassin marseillais – pour enquêter sur le scalp d’un imam aux côtés de Jean, gendarme désabusé hanté par ses souvenirs de la guerre d’Algérie. Temps présent. L’ancien maire de Peranne est assassiné. Et alors que Lidia est au faîte d’une carrière en apparence irréprochable, Jean disparaît du jour au lendemain. Le passé que tous croyaient définitivement enterré refait surface…

Afin de révéler les secrets enfouis du Cimetière Indien, j’ai eu la chance d’échanger avec Olivier Rabourdin en tête à tête mais aussi de participer à une table ronde virtuelle avec l’ensemble de l’équipe de la série. Je vous livre les secrets de la série…

Interview Olivier Rabourdin alias Jean Benefro

 

Les mystères du CIMETIÈRE INDIEN français !

Pourquoi ce titre de série CIMETIERE INDIEN ?

Thibault Vanhulle : « Le cimetière indien fait vraiment référence à l’idée de la dépossession des territoires amérindiens lors de la conquête de l’Amérique. C‘est l’idée symbolique de ce qu’on décide d’enterrer, de ce qu’on décide de ne plus voir, de ce qu’on pense avoir conjuré. Et lorsqu’on pense avoir conjuré les fantômes, parfois ils ressortent venir hanté les vivants. C’est cette idée du refoulé collectif […] C‘était le fait de dire que quelque part, le moteur dramatique contemporain tire ses racines dans une histoire beaucoup plus large, beaucoup plus collective, géographique, territoriale, voire spirituelle et d’ancrer le moteur du drame et du crime à travers quelque chose qui nous concerne collectivement. C’est ça pour moi, le cimetière indien, c’est le retour du refoulé et les choses qu’on a voulu conjurer et qui viennent nous hanter aujourd’hui. »

Quelle relation unit Jean et Lidia ?

Mouna Soualem : « Avec Olivier, on a beaucoup discuté autour de nos deux personnages parce que dans le scénario original, leur relation, elle était beaucoup plus froide et dure. Mais un peu comme tous les personnages autour de Lydia en 95. Elle est quand même dans un milieu très masculin qui ont un regard sur les femmes particulier, en plus, sur une femme d’origine arabe. Et en fait, il y a quelque chose d’assez naturel qui s’est créé entre Olivier et moi ou il y a eu une sorte de relation un peu de maître à sa disciple ou de mentor à sa disciple. Et ça, ça nous a plu. Parce que malgré des moments de désaccord, il y a une vraie forme de tendresse qui est née aussi entre les deux, qui est importante et qui a nourri plein de choses, surtout le retour en 2023 quand elle laisse tout tomber pour retrouver cet homme, c’est qu’il devait y avoir un lien vraiment fort à l’intérieur d’entre eux qui ne leur appartiennent qu’à eux. C’est ce que moi j’ai même raconté. C’est presque. C‘est comme si Jean voyait un peu le jeune flic qu’il était à travers Lydia, donc tête brûlée, assez scolaire, mais qui a envie d’apprendre et qui a envie de faire. Et elle part son désir et c’est son fond, sa quête de justice et de vérité à travers ce métier. Elle a envie d’apprendre auprès de cet homme. Donc il y a quand même une vraie complicité entre deux détectives et en plus de ça, une vraie tendresse, un vrai regard tendre. »

Olivier Rabourdin : « C’est la manière dont je le formulerais, c’est qu’il y a quelque chose qui commence par on commence par se renifler un petit peu. Et puis, il y a une estime qui naît, une estime mutuelle. Ce qui à un moment les sépare en 95, c’est que moi, je m’engage dans une partie de l’enquête solitaire, secrète et très dangereuse dont je veux la protéger. Donc il y a des silences, je me détache d’elle pour la protéger, Je l’écarte et je garde le silence sur ce que je suis en train de faire, de trouver et de déduire. Puis, en 2023, je sais pas qu’elle me cherche, je le découvre vraiment au dernier moment, à un moment je suis vraiment dans un état très critique. Tout d’un coup, elle réapparaît et c’est comme si au fond, le personnage est comme un enfant devenu fou et il y a une relation de mentor, peut être presque une relation qui pourrait être paternelle.« 

cimetière indien série canal plus
OLIVIER RABOURDIN (JEAN), MOUNA SOUALEM (LIDIA)
© Ulrich Lebeuf/Mintee Studio/CANAL+

 

Vous l’aurez compris Cimetière Indien joue sur deux époques 1995 et 2023. Le co-créteur Thibault Vanhulle a été interrogé sur le choix de l’année 1995, il dit : « Parce que c’est une époque qui pouvait dialoguer avec notre époque contemporaine. 95, c’est aussi une partie de mon adolescence. Une époque marquée par un certain nombre de promesses : on était dans la France Black-Blanc-Beur, on nous promettait l’avènement du numérique pour remplacer les vieilles industries et on nous disait un certain nombre de choses sur le fait que c’était la fin de l’histoire. Et quelque part, ces promesses n’ont peut-être pas été tenues. » Cimetière Indien, c’est un retour dans le temps et aussi un territoire peu filmé à l’écran comme l’explique le réalisateur Stéphane Demoustier :« Ce qui m’a beaucoup intéressé, c’était de filmer un territoire qu’on n’a pas forcément vu, et de donner vie à ce village, cette ville de Péronne qui n’existe pas mais qu’il fallait construire. C’est un mix de Gardanne, Vitrolles, Marignane, autour de l’étang de Berre. Ce territoire est rarement filmé, voire jamais. Il est extrêmement cinégénique : industriel, minier, en reconversion mais encore en activité. C’est aussi un territoire qui a subi une certaine déshérence sociale et politique. Ces paysages-là, presque de western, avec leurs terres rouges, donnent du caractère. Ils sont très présents à l’image.Filmer ce territoire, c’était aussi filmer les gens qui habitent ce territoire. » Tous ces éléments participent à proposer un polar différent. Stéphane Demoustier évoque l’esthétique du polar : « Ce qu’on aimait, c’était l’idée de faire un thriller caniculaire. De sortir du polar classique, avec ses images bleutées, nocturnes, froides. On voulait embrasser une réalité lumineuse, solaire, ancrée dans la chaleur, la poussière, les terres rouges. Le genre polar donne une structure, mais on voulait l’utiliser pour mieux parler du réel. Créer une atmosphère. Quelque chose de pas forcément réaliste, mais profondément enraciné dans une vérité. » Avec ses airs de True Detective à la française, Cimetière Indien apporte une touche singulière au genre du polar français.

Cimetière Indien (8×52′) est à voir sur Canal Plus !

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

Laisser un commentaire

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.