Quand la force de l’art et de la culture permet d’abolir les frontières et de réunir tous les talents en devenir, c’est 9.3 BB ! Une série écrite par Wallen et réalisée par Abd al Malik. Deux artistes de la chanson qui créent leur première série ensemble et en couple ! Leur série suit Leila, 19 ans, qui vient d’entrer à la faculté de droit. Son destin est tout tracé, jusqu’à la révélation Bertolt Brecht : une représentation d’Antigone dans le théâtre de sa cité la bouleverse. Sa vocation trouvée, elle décide de convaincre ses amis d’enfance de jouer dans la pièce de théâtre qu’elle va mettre en scène.

Lors du festival de la fiction de La Rochelle, la série 9.3 BB était présentée en avant-première et j’ai pu discuter plus en détails de la créatrice et scénariste Wallen, le réalisateur Abd al Malik et avec la comédienne Luiza Benaïssa que j’ai interviewé en vidéo !

Interview de la chanteuse Wallen devenue créatrice et scénariste de série !

Interview Luisa Benaïssa, interprète de Leïla, héroïne de la série !

En plus, des entretiens vidéos avec Wallen et Luisa Benaïssa, j’ai pu discuter avec le réalisateur Abd Al Malik sur son processus d’appropriation du texte de Wallen pour le mettre en images à l’écran.

Abd Al Malik : « Au départ, c’est mon épouse,  la chanteuse Wallen, qui était en train d’écrire depuis quelques années. Elle était en train d’écrire un roman social. Et puis, un jour, on a eu une discussion. On est arrivé ensemble à la conclusion que, d’une certaine manière, les séries, sont les romans d’aujourd’hui. On avait envie d’être pertinent, de parler au public à qui on avait envie de parler et une série, c’était l’outil parfait. À partir de là, elle a transformé ce qu’elle était en train d’écrire donc 9.3 BB en série. Et ce qui a été intéressant, c’est que elle a vraiment travaillé seule dans son coin. C’est quelque chose de très intime, très personnel. Elle fait tout le scénario, elle fait tout, toute seule.Et c’était d’autant plus important pour moi parce que c’était sa première série et je voulais être le plus juste possible dans la lecture et le fait de ne pas être impliqué, je pouvais garder mon esprit critique entier. C’était important pour moi et pour elles aussi. Quand j’ai lu le scénario, j’ai été bouleversé par ce que je lisais. Je trouvais que c’était magnifique, c’était un regard de femme qui est écrit sur les femmes, parce que c’est un regard de femme,  c’est vrai, quand on parle des quartiers populaires, souvent on prend de l’angle masculin. J’ai trouvé ça d’une beauté et d’une complexité. On a le personnage principal, mais il y a sa maman et elle a un nom, elle a un prénom, elle a sa histoire propre. J’ai trouvé ça vraiment fabuleux et je lui ai dit, c’est moi qui réalise. C’était tellement imagé, tellement bien écrit, je voyais les choses. C’est comme ça que je suis rentré dans cette aventure ».

Quel a été votre principal défi en tant que réalisateur sur la série ?

Abd Al Malik : « Le défi, c’était de donner une identité esthétique singulière à la série, c’est-à-dire quelque chose où on se dit ça, c’est 9.3 BB. Pour ça, j’ai travaillé aussi beaucoup avec mon directeur artistique (Fabien Coste) avec qui je travaille régulièrement, qui est un photographe, et on a vraiment travaillé sur l’aspect pictural, très précisément la composition, faire des choses assez belles, assez simples, des photos, et c’était important pour moi, qu’il y ait une identité propre, c’est-à-dire dès les premières images, on se rendre compte qu’on est dans un univers singulier, dans  dans une écriture visuelle singulière. C‘était mon exigence la plus importante si on parle de l’aspect purement esthétique […] On a eu huit semaines de tournage et ça a été très rapide. Par contre, on a fait un travail en amont, très important. J’ai fait un travail très important, avec les actrices et les acteurs. On a fait beaucoup de lectures. Je suis aussi metteur en scène de théâtre. J’ai travaillé beaucoup à la manière du théâtre et il y a beaucoup d’acteurs d’ailleurs qui sont là, qui sont des gens que j’ai dirigé déjà au théâtre, notamment Luiza, qui a le rôle principal, Horya Benabet , qui a le rôle de Charlotte, Matteo Falkone (Baptiste), c’est des gens que j’ai dirigé au théâtre. On creusait le sillon de notre relation, et ce travail là, pour nous,  c’était hyper important de pouvoir faire tout ce travail en amont. Du coup, on a tellement bien travaillé à ce niveau-là qu’ensuite on a tracé ».

C’est votre première série ?

Abd Al Malik : « C‘est ma toute première série, c’est la première série de mon épouse également, et c’est passionnant. On a vécu une expérience tellement puissante. C’est le monde de l’image mais c’est une grammaire totalement différente . Pour nous, c’est très proche de la littérature. Il y a quelque chose de très cousin avec le théâtre et la littérature, et comme j’écris aussi pour la littérature. Je fais également ce travail de mise en scène de théâtre. J’ai trouvé quelque chose de passionnant ».

Qu’est-ce que vous aimeriez que le public retienne de la série ?

Abd Al Malik : « J‘aimerais que le public soit inspiré, c’est qu’en sortant de là, ils se disent: ok, moi, j’ai telle passion, j’ai envie d’aller jusqu’au bout, moi, de ma propre passion. Que ce soit le maître-mot de cette série. Si on devait juste dire un mot, c’est l’inspiration. Ça serait tellement merveilleux de pouvoir inspirer ceux qui ont vu la série. En sortant de là, ils se disent: j’ai envie de faire ça de ma vie, je vais y aller« .

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