Jésus reviens, Jé-ésus reviens. Jésus reviens parmi les tiens !
Et si Jésus revenait sur terre ? Sauf qu’il s’appelle José et cette fois-ci, il doit sauver l’humanité de l’Apocalypse ? Un évangile totalement fou mais qui est pourtant le pitch de la série OCS Signature appelée José.
Sur un fond d’apocalypse, je m’étais rendue sur le tournage du dernier épisode de José le temps d’une matinée. Par la suite, j’ai pu reconnaître les scènes auxquelles j’ai assisté et apprécier les 10 épisodes de cette création de Frank Bellocq, Jean-Luc Cano, Gaël Toto Brocchi et Jean-Michel Ben Soussan (aussi réalisateur de la série).
Un épisode, un péché
Chaque épisode s’intéresse à un des sept péchés capitaux. Un bon concept qui commence avec l’Orgueil et Kev Adams dans le rôle du pécheur. Un bon épisode d’ailleurs, préférable à celui de la Luxure qui tombe trop rapidement dans le vulgaire avec des allusions sexuelles vite lourdes. L’épisode sur l’Envie est également bien réussi avec un délire dans un supermarché bien trouvé pour illustrer un des sept péchés pas évident à dépeindre. Les épisodes sont inégaux à cause du traitement du péché mis en avant, certains épisodes vont aller trop facilement dans l’attendu sur le péché (exemple : la luxure et le porno, la colère et le terrorisme) et d’autres vont montrer un aspect créatif sur le péché décrit (exemple : l’envie ou la paresse).
Jésus et le 21 ème siècle
Les choses ont bien évolué de plus de 2000 ans et pas forcément dans le bon sens… La série commence modérément dans le vulgaire mais malheureusement s’enfonce dedans sans mauvais jeu de mots. Piotr et Judas s’en donnent à coeur joie à tel point que ça en devient écoeurant surtout dans les épisodes de la fin. José Chris (c’est tout simplement génial comme nom :)) et heureusement le bienvenu pour modérer tout ça et ça fait du bien. Pas du tout moralisateur, le personnage recadre ses troupes en remettant du sens dans leurs propos. D’ailleurs, à souligner le jeu d’acteur de Frank Bellocq qui est remarquable dans ce rôle de messie, José. Un petit tic de remise en place de la perruque qui donne du charme à ce Jésus des temps modernes. Quant aux autres acteurs, ils assurent dans leur rôle d’apôtre même si William Lebghil propose un Piotr qui reste dans son style de personnage déjà vu dans la série SODA par exemple (avec Kev Adams, les compères se retrouvent toujours au cinéma Aladin comme dans les séries). L’acteur est plus original dans son alter ego Saint-Pierre. Mention spéciale à David Salles qui joue Loïc dit Le Croisé très juste dans ce rôle de méchant annonciateur.
Piotr : « ça m’arrange pas trop de sauver le monde car j’ai plein de trucs à faire cette semaine ».
Parmi le langage fleuri, des répliques vraiment drôles avec des allusions à l’histoire de Jésus. Les scénaristes jouent avec les vices des apôtres comme Judas qu’on accuse de mentir, Jean qui se réjouit de l’Apocalypse ou bien Thomas qui croit que ce qu’il voit. Des travers exploités avec humour qui font appel à des références connues par tous les téléspectateurs.
En parlant d’humour, la série a un ton particulier qui peut en offenser certains. Le second degré est de rigueur car certains blagues sont très tendancieuses et sans un certains degré d’humour peuvent être prises comme raciste. José est une série à ne pas prendre au premier degré, une série qui fait dans la dérision et il ne faut pas l’oublier. Toutes les religions en prennent pour leurs grades. Une volonté des auteurs de pousser l’humour jusqu’au vice.
Dans l’ensemble José tient sa mission. La série propose de rire d’un second retour sur terre du Messie et de réaliser un évangile jusqu’à présent pas encore accompli : l’Apocalypse. Tout commence par l’apparence de Dieu qui montre le genre de cette comédie. Les scénaristes ont su puiser dans les péchés de cette Histoire qui a plus de 2000 ans tout en l’adaptant à un contexte actuel. Péché de rire garanti avec José !