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Le Parfum la série : une enquête à l’odeur de Grenouille ?

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Le Parfum, ce titre vous évoque peut-être le roman de Patrick Süskind ? Ce best-seller de l’auteur allemand a fait un malheur  et il a été adapté au cinéma. ZDF a imaginé la série et Netflix l’a fait découvrir au monde. Attention, ne vous méprenez pas il ne s’agit pas d’une adaptation en série du roman de Patrick Süskind et vous ne verrez pas le personnage de Grenouille en action. Le Parfum, la série c’est un polar inspiré du livre Le Parfum.

En effet, les crimes que la détective Nadja Simon essaie d’élucider ont un rapport avec l’odorat. La première victime Katharina Läufer est une jeune femme rousse, chanteuse, assassinée et dont le corps a été mutilé afin de capter son odeur. Vous voyez le délire comme dans le roman, on enlève les parties du corps avec les poils et les cheveux. Katharina fait partie d’une bande de six résidents d’un pensionnat des années 90 et qui avait développé un fort intérêt pour le personnage de Grenouille, héros du roman de Patrick Süskind. Le meurtrier serait à la recherche de l’odeur parfaite pour séduire les autres humains.

J’ai eu la chance de voir le premier épisode en avant-première et j’attendais la suite sur Netflix pour poursuivre. Ma première impression était bonne un polar travaillé avec un esthétique magnifique et une histoire complexe et crue.

 

Le Parfum : Quel rapport entre le roman et la série ?

La série parle ouvertement du roman de Patrick Süskind. Il fait office de référence pour les protagonistes. Le personnage de Grenouille est une idole en quelques sortes et les six adolescents connaissent le roman par coeur. Ils ont alors appris à devenir comme Grenouille, savoir reconnaître dans les odeurs. Mais l’un d’eux ira trop loin… Reste à savoir lequel et comment surtout ? On retrouve des éléments propres au livre avec cette fascination pour la chevelure rousse et cet art autour de l’odorat.

Un polar léché

Ce n’est pas un polar tout simple avec une résolution évidente. Les scénaristes parviennent à vous embrouiller suffisamment pour vous proposer une affaire complexe. Les fausses pistes sont nombreuses mais savamment étudiées. Puis, pour ceux qui ont lu le roman de Patrick Süskind vous retrouvez assez rapidement cette ambiance si particulière du roman avec le roux flamboyant qui détonne sur une atmosphère plutôt grise. Il y a un véritable effort sur l’esthétique de la série qui fait que l’on se fait assez rapidement emporté par l’histoire oubliant qu’il s’agit d’une simple enquête pour meurtre. On est comme enivré par cette atmosphère étrange.

Une odeur de gore

Âmes sensibles s’abstenir, Le Parfum la série fait dans le gore. Les crimes sont atroces, les scènes de sexe sont écœurantes et la violence est crue. Mais, en même temps c’est un peu l’esprit du livre donc au final, ça ne choque pas tellement pour un lecteur averti. En fait, on sent que les allemands, en bons européens qu’ils sont, ne se sont pas encombrés  de la bienséance américaine. Tout est brut dans cette série rappelant des descriptions que l’on peut lire dans le livre.  Le meilleur exemple est le sort qu’Elena a réservé à un de ces camarades plus jeune qu’elle, c’est atroce et c’est pour obtenir ce qu’elle a toujours recherché l’amour d’une mère. Il y a également l’épisode 3 avec la petite Elsie et la situation horrible de sa mère incompétente. Les premières minutes avant le générique ne sont pas très ragoutantes. Le Parfum ne fait pas dans la dentelle à défaut d’avoir l’odorat titillé, votre sens de la vue en prend un coup. Mais, c’est aussi le style et l’ambiance de la série.

Des personnages travaillés

Les principaux protagonistes de cette affaire sont notre héroïne Nadja Simon (Friederike Becht, son interprète a joué également dans la série The Same Sky) et cinq pensionnaires (Elena, Thomas, Roman, Daniel et Moritz) plus ou moins encore amis adultes. Le téléspectateur rentre dans leurs vies et voient leurs travers comme la relation complexe de Nadja et de son supérieur le procureur avec qui elle entretient une relation aussi passionnelle que tumultueuse. Mais, il y a aussi une autre femme clef c’est Elena, qui fait partie du groupe des pensionnaires. Cette femme est bien compliquée qu’elle en a l’air et ce que vous allez découvrir sur elle et son passé au fur et à mesure de l’avancée des épisodes, peut vous faire changer d’avis sur l’éventuelle compassion que vous avez pu lui attribuer…. Nadja et Elena sont deux femmes piliers de la série et elles sont clairement maltraitées mais pas pour autant blanches comme neige. Les autres protagonistes masculins sont plus pervers, plus violents ou bien plus ingénus pour certains. Mais tous ont un passé sombre évoqué. En dehors de l’enquête, le téléspectateur peut se prendre de passion pour les personnages et ne pas être bloqué dans du polar pur et dur mais il y a cette dimension émotionnelle capitale.

Personnellement, je fais partie de ces rares personnes qui ont détesté la lecture du Parfum de Patrick Süskind (oui, c’était imposé à l’école ?). Mais, je reconnais que cette série allemande qui s’inspire de l’univers du roman est bien construite. Toute de suite, on se retrouve dans l’atmosphère du roman avec une intrigue bien ficelée et bien gore. Il y a un côté attirant dans ce polar. La complexité des personnages de Nadja et Elena ainsi que cette histoire autour des pensionnaires et de leur secret permettent d’attirer un public pas si accro au style du polar. La fin interpelle laissant supposer une suite ?

 

Ma note :

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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