Peut-on résister à l’amour quand il vous tombe dessus sans crier gare ? Vous savez cet amour IRRÉSISTIBLE ! Comme l’est Arthur pour Adèle ? Cette question, la scénariste Clémence Madeleine-Perdrillat se l’est posée dans sa série Irrésistible pour Disney +. La créatrice de la série s’approprie les codes de comédie romantique pour en faire une série moderne et pop. D’ailleurs, j’ai échangé sur le sujet avec elle et sa réalisatrice, Laure de Butler, qui a réalisé les épisodes 4 à 6 pendant le festival de la Fiction de La Rochelle. Mais aussi avec les acteurs de la série : Théo Navarro-Mussy (Arthur), Zoé Schellenberg (Solange), Marion Séclin (Dina), Salomé Dewaels (Joséphine), Simon Ehrlacher (Laurent) et Corentin Fila (Trésor). On a évidement parlé d’amour
Le Pitch : Adèle (Camélia Jordana), créatrice d’un podcast à succès, a un coup de foudre réciproque pour Arthur (Théo Navarro-Mussy), mathématicien. Mais dès qu’elle est en sa présence, elle fait des crises de panique et risque même le malaise. Le diagnostic est simple : Adèle est atteinte d’un syndrome de stress post-traumatique, conséquence directe de sa précédente histoire d’amour qui s’est mal terminée. Adèle n’a alors pas d’autre choix que de se tenir éloignée d’Arthur. Mais l’attraction est trop forte…
Interview des comédiens de la série
Comment fabriquer une série Irrésistible ?
Avec Clémence Madeleine-Perdrillat, on se connait depuis quelques années car on se croise depuis longtemps à Séries Mania de l’époque parisienne. Clémence Madeleine-Perdrillat, c’est une vraie sériephile qui a une vraie culture de la série notamment américaine et anglaise. Maintenant, scénariste chevronnée passée par En Thérapie, Nona et ses Filles, Nox, Ovni(s) ou Les Gouttes de Dieu, Clémence Madeleine-Perdrillat avec Irrésistible créé sa propre série de A à Z et en devient la productrice artistique. Un joli parcours pour une autrice de séries convaincue. Lors du festival de la fiction de La Rochelle, j’ai échangé avec elle et sa réalisatrice Laure de Butler qui était également au jury du festival. Toutes deux révèlent leurs secrets de fabrication pour faire une série aussi irrésistible que celle-ci !
Avec IRRÉSISTIBLE, on dépoussière la série comédie romantique ?
Clémence Madeleine-Perdrillat : « Ce qui est sûr, c’est que j’avais la sensation d’un manque, c’est-à-dire que je venais de voir Starstruck, je venais de voir la saison 2 de Fleabag, je venais de voir Catastrophe. Je me disais: mais comment c’est possible que les anglo-saxons arrivent à faire des RomComs tout le temps, qu’on adore regarder, qu’on adore regarder vite, on a envie d’être avec eux et pourquoi nous, on n’a pas ça ? Et et je pense qu’il y a des endroits de comédies romantiques dans Dix Pour Cent, certains personnages, des agents et le personnage de Camille Cottin, qui avait une grande histoire d’amour mais qui n’était pas une RomCom, il y avait des éléments là-dedans. Je pense qu’Agnès Hurstel a aussi essayé de mettre des éléments de RomCom dans Jeune et Golri. Et moi, j’avais vraiment envie d’embrasser complètement le genre et, à la fois, de garder, d’une certaine manière, les balises de la RomCom, la rencontre, le premier baiser, la course sous la pluie, le train en gare, et tout ça, et en même temps, la-dedans, d’aller raconter des récits contemporains, d’aller parler notamment d’une femme qui a fait une fausse couche, d’une femme qui a eu une histoire d’amour avec une autre. Et là de casser les choses, est d’arriver à raconter d’autres récits emboîtés dans un récit. C’est comme ça que j’ai essayé de composer cette série. »
Les personnages de la série sont totalement irrésistible comment avez-vous travaillé les personnages ?
Clémence Madeleine-Perdrillat : « On travaille tellement pour les caractérisés qu’ils existent en moi, j’ai mis énormément de moi dans le personnage d’Adèle Elle vit quasiment le même quartier que moi, je fais du vélo tout le temps, j’ai eu des chagrins d’amour dont je me suis inspiré pour travailler, pour parler d’elle. J’ai travaillé sur beaucoup de séries en tant que scénariste, donc j’étais vraiment au service des créateurs, au service de ces fictions là, voire même des adaptations dans le cas, En Thérapie. Là, j’avais vraiment envie que ça me ressemble, j’avais envie que ce soit une série aussi qui parlent de cette période 30/35 ans, où on se repose la question du couple, la question de l’engagement la question de la famille. J’ai l’impression que c’est central dans mes amis, autour de moi, on se pose la question de ça et on commence à avoir des petits bagages amoureux. Qu’est-ce qu’on fait de ces bagages? Parce que quand on arrive dans une histoire, on arrive avec nos bagages. C’est pas vrai que ça n’existe pas, et ce serait absurde que de dire non, cette table rase! Et je crois pas à la table rase. Je pense qu’on arrive avec ça et que ça nous rend plus fort et que c’est beau, et qu’on n’est pas obligé d’être dans cette sorte de d’efficacité permanente de la relation amoureuse. J’y crois pas. j’ai passé beaucoup de temps a vraiment essayé de les caractériser à la fois dans leur contradiction, parce que je voulais pas qu’Arthur soit parfait. Sa soeur lui dit quand même, tu joues sur les deux tableaux, et c’est vrai qu’il y a un moment où il a une forme de lâcheté ou il est un peu en train de entretenir deux trucs à la fois. Donc, je voulais pas que ces personnages soient parfaits, je voulais qu’il soit pétri de contradictions, parce que, dans la vie, on l’est et en même temps, je voulais essayer de peindre toute cette génération qui se posent ces questions là et qui, en même temps, essayent quand même de déconstruire les choses, ce qui était important pour moi. »
De l’écriture à la réalisation
Pourquoi avoir choisi Laure de Butler comme réalisatrice des épisodes 4 à 6 ?
Clémence Madeleine-Perdrillat : je connaissais le travail Laure, Arnaud (de Crémiers / producteur) m’en avait beaucoup parlé. C’est un choix qui se fait aussi avec la consultation de Disney. On n’est pas du tout tout seul, il faut quand même travailler aussi avec des gens qui ont la technicité pour tourner en un nombre de jours très réduits des épisodes qui demandent énormément de défis. Il y avait cette idée de travailler avec Antony Cordier (réalisateur épisode 1 à 3) sur le premier bloc, qu’il y avait une vraie expérience du 30 minutes et de la comédie par OVNI(s), sur laquelle j’avais aussi travailler. Il y avait une sorte de cousinage qui était amusant et moi, j’aimais aussi l’idée. par ailleurs, on a le même agent avec Laure. J’avais entendu énormément de bien, j’avais vu La Promesse. J‘avais trouvé que dans La Promesse, il y avait quelque chose du côté de la tendresse avec les comédiens qui étaient immenses. Ça m’intéressait de déplacer aussi Laure parce que moi, je sais, en tant que scénariste, que je me déplace à chaque projet, je choisis le projet d’après en fonction du précédent, pour faire exactement l’opposer. Après, En Thérapie, on m’a proposé que des trucs sur la psychanalyse. J’ai dit: non, c’est bon, je viens de le faire. Je ne vais pas y retourner parce que je pense qu’En France, on a un vrai problème avec les cases et on pose ces questions là, alors qu’on ne va pas les poser des anglo-saxons, des américains qui peuvent passer, dans des genres, extrêmement différents, et ça pose de questions à personne, parce qu’il s’agit juste de poser un regard juste sur des comédiens, quelle que soit la tonalité. J’ai trouvé ça formidable de pouvoir avoir cette continuité, cette fluidité, le pari de la petite sur six épisodes, tout en ayant, je crois, vraiment l’identité de réalisateur sur chaque. »
On vous connaît comme réalisatrice de séries plus sombres davantage dans les drames et polar, pourquoi ce pas de côté avec une comédie romantique chaleureuse ?
Laure de Butler : « C’est pas parce qu’il faut casser ces cases, il ne faut pas nous mettre dans des petites cases. Nous sommes des personnes, des êtres humains qui voulons raconter des histoires, quelles qu’elles soient. Laissez- nous nous exprimer. Laissez-nous essayer des choses, parce que la vie est tellement riche, le domaine des possibles est fou. Mais plus sérieusement, c’est vrai que j’adore le polar et j’y reviendrai. J’adore le drame et il n’y a pas de problème. Je trouve que c’est un endroit qui permet, de parler de la société aussi, qui est très intéressant, des complexités des rapports humains, des complexités sociétales. Il n’y a pas de problème là-dessus. En revanche, j’ai besoin et envie d’éprouver d’autres univers, parce que c’est comme ça qu’on s’améliore, parce que c’est comme ça que je conçois la vie et que, et que j’en avais envie et besoin de tenter de mettre en scène d’autres histoires, et c’est des passages un peu stratégiques, professionnels, où on décide de dire non à des projets qu’on nous propose, et c’est pas des choix qui sont liés à une qualité artistique, mais une envie de se déplacer, d’aller de se remettre en danger. Et après, Arnaud de Crémiers (producteur) et moi, on se suivait depuis longtemps, on avait envie de travailler ensemble. Quand on s’est rencontré avec Clémence et que j’ai lu Irrésistible j’ai eu un petit peu de coup de foudre. Je me suis dit : coup de foudre, comédie romantique, il se passe un truc, il faut y aller. »
Comment concevez-vous votre métier de réalisatrice ?
Laure de Butler : « Je considère qu’on est au service d’une histoire et d’un univers qu’on vous propose, et et et et mon métier, c’est de porter un regard sur cette histoire. Il y a une interprétation à faire. On est un peu des acteurs derrière la caméra et donc l’intérêt c’est de comprendre ce que Clémence avait envie de raconter, pourquoi, comment et de là, après, ramener une sensibilité, évidemment, et un regard, et et mettre tout ça en image. »
Irrésistible (6×30′) est disponible sur Disney +
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