Infiltré un réseau criminel, un jeu de rôle dangereux ! INFILTRÉ(E) est une série qui réunit le duo auteur/réalisateur d’un Village Français Frédéric Krivine et Jean-Philippe Amar mais aussi la comédienne Audrey Fleurot. L’actrice y joue une chimiste dans la police, Aurélie, qui élève seule son fils depuis la mort de son compagnon. Quand le commissaire Max Vernet a recours à ses compétences pour enquêter sur l’UBH, une nouvelle drogue de synthèse, qui commence à faire des victimes, elle ne se doute pas qu’elle va se retrouver infiltrée au cœur d’un réseau de jeunes et dangereux trafiquants. Face au charismatique Jésus, qui tient le réseau depuis Marseille, a-t-elle une chance de mener à bien sa mission ? Pour sauver son fils, Aurélie n’a plus le choix. L’amour maternel est une drogue dure… Le flic Max Vernet est interprété par Thierry Neuvic, célèbre figure de nos séries françaises. Lors du festival de la fiction de La Rochelle, j’ai eu la joie de m’entretenir avec l’acteur et de parler de ce rôle dans Inflitré(e) qui lui tient particulièrement à coeur. Il vous dit tout dans cette interview où j’ai pu infiltrer ses pensées !
Leçon pour être l’infiltré idéal avec Thierry Neuvic !
Qu’est-ce qui vous a plu dans le projet de série Inflitré(e) ?
Thierry Neuvic : « C‘est la rencontre avec la production, l’écriture c’est Fred Krivine, Emmanuel Daucé la production, et Jean-Philippe Amar la réalisation. Dans un premier temps, le personnage tel qu’il était dépeint, c’est-à-dire j’étais un peu au début de la création de la série. J’ai assisté à toutes les phases, j’ai déjeuné pas mal de fois avec l’auteur Frédéric Krivine. C’est un personnage qu’on a construit, évidemment, il a piochait des choses chez-moi, des choses qu’on se racontait, on a dessiné ce personnage. Et puis tous les sujets qui sont abordés dans la série, tous les sujets propres à l’humain ou tous les sujets sociétaux : la notion d’engagement, la notion de parentalité, la notion de filiation. Il y a les migrants, il y a la politique menée contre les stupéfiants, comment c’est fait pour les bonnes ou mauvaises raisons. Il y avait tous ces thèmes qui étaient abordés qui me plaisait et comment ils étaient traités, et la manière dont voulait les traiter le metteur en scène. On a travaillé beaucoup en amont, ça s’est construit en communion. Donc, tout ça fait que moi, j’y vais en courant quand ça se passe comme ça ».
Qui est votre personnage Max Vernet ?
Thierry Neuvic : « C’est un personnage qui a vraiment cette notion d’engagement jusqu’au bout, qui fait que sa propre vie affective et personnelle, en a pris un coup. Il est habitué, au bout d’un moment, à une certaine solitude, parce que cet engagement est susceptible d’écarter plein de choses autour de lui, et la seule chose qui le raccroche à un monde joli, si on peut dire ça, c’est son enfant. Donc, sinon, il est assez solitaire, il a vraiment cette notion d’engagement avec son enfant, de la parole donnée, de l’accompagnement de vouloir offrir un espoir à cette plante qui née après lui, vis-à-vis du monde. Il est assez cinique, parce qu’il est extrêmement lucide, ce sont deux cousins. Il est partagé entre espoir et désespoir, c’est-à-dire qu’il lutte dans son engagement, tout en sachant que, de toute façon, si on arrache une mauvaise herbe, le lendemain, une autre pousse. Mais si on ne le fait pas, c’est un déséquilibre total. Il essaie de garder un certain équilibre, tout en sachant que le monde suit son cours et qu’il aura pas forcément mieux quoi qu’il fasse. C’est un personnage entre lucidité, cynisme, engagement, et son rapport à la paternité, qui est l’endroit où tout est un peu plus clair, plus bleu. »
Comment voyez-vous la relation entre Max et Aurélie ?
Thierry Neuvic : « C’est une relation assez complexe parce que, dans un premier temps, le lien n’est pas encore fait. Lui, il a juste une mission, un engagement, il a besoin de ses services, mais il n’est pas encore dans le rapport d’affect avec elle du tout. C’est vrai qu’il peut l’utiliser à ses fins et au fil de l’histoire comme il est très humain, il perçoit ses émotions à elle, ses désespoirs à elle, ses failles, et lui, il se retrouve dans une position assez bancale, c’est-à-dire qu’en plus, il a donné sa parole mais il se rend compte qu’Il pourra pas la tenir, mais qu’il est obligé d’aller au bout de sa mission. C’est toujours ce dilemme : on sauve une personne, on en condamne quatre cents, où on sauve quatre cents… Puis un moment, il est dans ce dilemme-là, et le choix est vite fait, parce que cet engagement est pris aussi par rapport à son enfant, par rapport à sa mission professionnelle. Il va aller au bout de ça, mais ça le déchire et il le prononce d’ailleurs qu’il se sent, à un moment donné, une merde de l’emmener là-dedans. Il est même limite de tout arrêter et lui dit : on peut, on peut tout arrêter, même si ça le rendrait dingue parce qu’il pourrait pas le bout du truc. Mais il est dans une position délicate et plus ça va, plus il la comprend et plus il voudrait être avec elle. Mais en même temps, il a cette mission à mener, son enfant. Et puis, je dis pas la fin, mais il est vraiment humain, ce mec-là ! »
Qu’est-ce que vous souhaiteriez que le public retienne de la série ?
Thierry Neuvic : « L’humanité des personnages, que cette notion d’engagement soit retenue. Quand on s’engage à quelque chose, c’est bien d’aller au bout. Cette notion de vouloir offrir à l’enfance c’est-à-dire au monde de demain, quelque chose de plus doux, de plus acceptable, de plus serein, de plus caressant. De s’engager même si on sait que ça va être compliqué, même si c’est vain, de donner un sens à un engagement. Si ça, ça peut être retenu, c’est super. »
Thierry Neuvic est une figure phare du petit écran : est-ce que le comédien a des envies d’écriture ou de réalisation ?
Thierry Neuvic : « C‘est dur d’écrire et puis, c’est un vrai métier. Moi, je griffonne des choses et je commence maintenant à essayer d’initier des projets. Je grifonne des choses, maintenant que je connais pas mal de gens, j’ai des amis scénaristes, des amis réalisateurs, des amis producteurs. À partir d’une idée, je vois avec des amis, des copains, si un projet commun qu’on peut faire ensemble, ceux qui savent écrire. Écrivons. Puis moi, je parle, on échange et puis on soumet une production. Si la production est d’accord, on se donne des rendez-vous, on essaie de construire ensemble. J’initie des projets. Participer aux projets, oui, peut-être à terme, oui, écrire, réaliser, c’est des choses qui me passionne. Je fais hyper attention à la réalisation mais ça aussi, c’est un métier fou, c’est un engagement aussi fou. On est capitaine de navire le premier jour jusqu’au dernier jour, on ne lâche pas le bateau. Peut-être un jour, l’envie est là. »
Infiltré(e) (6×52′) est à voir sur France 2