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Ad Vitam : la jeunesse éternelle bonheur ou fléau ?

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Ad Vitam est la première série pour le célèbre acteur de cinéma Yvan Attal mais aussi pour sa partenaire de jeu, le jeune Garance Marillet (vu dans le film Grave). Le sujet de la jeunesse éternelle a attiré ce duo d’acteurs sur Arte pour une série de genre. Ce n’est pas la première fois que la chaîne se lance dans le genre et c’est limite la seule à oser franchir le pas en France. En effet, la série de genre fait encore peur aux producteurs et diffuseurs sauf à Katia Raïs. Après Trepalium, la productrice de Kelija revient avec un autre sujet de société la jeunesse éternelle. Dans Ad Vitam, les humains peut se régénérer et défier la mort. Bonheur ou fléau la série nous interroge ?

J’ai vu les 6 épisodes pour vous et questionner les différents talents du projet Ad Vitam afin de vous donner envie de voir la série sur Arte.

 

Ad Vitam plébiscitée à l’international

A Séries Mania, où la série a été présentée en avant-première, non seulement les gens ont fait la queue en masse pour voir la série mais en plus, Ad Vitam remporte le prix de la meilleure série française attribué par un jury international. Au Festival de fiction de La Rochelle, le public était également nombreux au rendez-vous ! Ad Vitam créé un effet de curiosité indéniable !

Hors des frontières de la France, Ad Vitam a été sélectionnée au TIFF à Toronto, un festival très reconnu Outre-Atlantique. Katia Raïs raconte son expérience : « La série a été très bien accueillie. Ce qui est très important pour nous, c’est que c’est une série de genre qui a été identifiée par un public américain au sens large comme de la science-fiction. On peut toujours craindre pour nous d’être comme les petits européens qui ne savent pas rentrer dans ce genre-là qui est quand même anglosaxon. Ils ont été extrêmement élogieux ».

La série de genre plus facile à exporter ? Katai Raïs dit : « A partir du moment où on est dans du genre et on ne dit pas, on ne sait pas où et on ne sait pas quand, ça devient universel. Dans ce qu’on aime, je me dis pas c’est français. J’espère que ça peut toucher un maximum. Trepalium, ça a marché parce que la problématique du travail, l’exclusion parle à tout le monde. Le jeunesse que l’on entend pas évidemment aussi. c’est plus comme ça que l’on réfléchit ».

C’est toujours flatteur de savoir qu’une série française séduit à l’étranger et on doit en être fier. Ad Vitam a réussi ce pari s’inscrivant dans la tendance Black Mirror.

 

Le vrai sens Ad Vitam

Le pitch de la série : Dans un monde où la jeunesse éternelle est un rêve devenu réalité, Darius, flic centenaire, enquête sur vague de suicides d’adolescents avec l’aide de Christa, jeune fille révoltée. Dérive sectaire, acte politique, cri d’alarme d’une jeunesse qui cherche sa place ?

Mais, Ad Vitam c’est un cri de la jeunesse. Tout est inversé dans Ad Vitam, le droit à mourir est devenu une revendication, on souhaite la mort car comme l’explique Thomas Caillet, créateur de la série : « La question c’est la perte du désir. Si on ne meurt plus, on ne désire plus rien. La vie allongée à l’infini, c’est une errance. Tout se vaut. On n’a pas envie de vivre dans une société où tout se vaut ». A méditer !

Clairement, le téléspectateur réfléchit beaucoup sur la jeunesse et la mort qui apparaît comme salvatrice. Comme dit Thomas Cailley dans Ad Vitam « les curseurs sont poussés à l’extrême » et volontairement, c’est justement ça qui incite le téléspectateur à réfléchir. Dans l’épisode 6 il y a une très belle illustration avec une scène dans un musée étrange où l’on assiste aux effets de l’âge. Cette scène est à la fois fascinante et angoissante. C’est un peu l’ambiance d’Ad Vitam.

 

Un polar d’anticipation ?

Il faut le rappeler Ad Vitam, c’est aussi une série dont le héros principal est un policier, certes centenaire, mais un policier, Darius qui enquête sur une vague de suicide et il est accompagné d’une représentante de ces jeunes Christa. Tous les deux sont à la recherche de la vérité dans cette affaire.

Durant 6 épisodes, le téléspectateur est invité à mener l’enquête dans ce monde étrange avec Darius et Christa. Il y a des interrogatoires, des manipulations, des meurtres et une solution à l’enquête. Pour les adeptes de polar, les mécanismes de l’enquête est bien présent et bien ficelés sauf qu’Ad Vitam vous propose d’enquêter dans un monde étrange voire anxiogène ce qui donne un petit côté noir à ce polar.

 

Un duo : le centenaire et la jeune

Ad Vitam repose sur un duo celui de Darius et Christa ou plutôt Yvan Attal et Garance Mariller. Dans la réalisation, il y a une attention particulière qui est mise sur ces deux personnages qui fait que le duo fonctionne bien. L’alchimie entre les deux comédiens se voit à l’écran et Yvan Attal parvient à prendre sous son aile Garance Mariller. Sur son duo avec Yvan Attal, l’actrice dit : « un partenaire, c’est hyper précieux et hyper fragile. Dans le sens, il suffit de rien pour que ça se casse. Il faut le traiter avec beaucoup de respecter et donc ça nécessite de ne pas être intrusif. Et donc de construire une vraie confiance et c’est ce qui s’est passé. Yvan a été un soutien crucial pour moi durant le tournage ».

Pour les deux comédiens, c’est leur première série autant Garance Mariller, on peut comprendre vu son jeune âge et sa carrière naissante mais Yvan Attal, c’est plus original. Alors, j’ai demandé à Thomas Cailley comment on arrivait à convaincre un acteur comme Yvan Attal de faire la série Ad Vitam : « Il a tout de suite eu très envie de le faire. Il est assez attaché au polar, il aime bien ça. Il a apporté plein de choses au personnage. C’est quelqu’un de très précis. On s’est fait les 300 pages de scénario ensemble. Il a noté plein de choses pour essayer de comprendre ce personnage. Qu’est-ce que ça veut dire d’avoir cet âge-là ? Qu’est-ce que ça imprime sur la façon de marcher, sur la façon de parler, sur la vitesse des battements de coeur. Est-ce qu’on est le même ? Qu’est-ce qui lui reste à devenir à ce personnage-là ? Qu’est-ce qui lui reste à affronter ? Il a été très convaincu ».

 

Ad Vitam et ensuite ?

Sachez-le la saison 2 Ad Vitam n’est pas prévue parce que comme l’explique la productrice Katia Raïs « ça n’a pas du tout été réfléchi comme ça. ça été réfléchi en 6 épisodes. » Garance Mariller rajoute : « Pour que les choses restent belles, il faut qu’il en est qu’une ». Katia Raïs confirme : « C’est un objet de 6 heures, ça était écrit et réalisé de cette manière-là ».

Mais, il semblerait que la série s’inscrit dans un trio qui a débuté avec Trepalium passe par Ad Vitam et s’achèvera ou pas avec le prochain projet de boîte de production Kelija sans titre pour le moment mais qui traitera « rapport homme / femme » selon les révélations de Katia Raïs. Je ne sais pas vous mais j’ai hâte de voir le résultat !

 

ad vitam yvan attal garance mariller

 

Ad Vitam est une belle série d’anticipation made in France avec une très belle image à l’écran, un bon casting, une musique prenante et qui s’appuie sur une idée originale. Cependant, je regrette le traitement en polar car au final, on suit Darius dans une enquête avec son acolyte Christa mais dans un monde où il est possible de vivre éternellement. Même si Ad Vitam pousse à la réflexion dans le bon sens du terme, il y a ce côté polar qui reste et qui rattache à une réalité que l’on connaît trop bien sur nos écrans. Alors, c’est aussi un moyen de séduire un public adepte du polar qui peut-être ne serait pas venu sur de l’anticipation sans cette dimension polar noir. Mais, c’est aussi un frein à la création autour de ce thème prometteur de la jeunesse éternelle. Il faut passer l’épisode 3 pour rentrer dans l’histoire ce qui est tout de même gênant pour une série de 6 épisodes. Puis, parfois on se perd dans cette histoire un peu trop conceptualisée à certains moments. Ad Vitam reste une belle initiative qui propose une série originale d’anticipation aux téléspectateurs. ça change de nos paysages des séries françaises et rien que pour ça, il faut avoir la curiosité de la voir ! Contrairement à nos héros, vous n’avez pas toute la vie pour voir la série, le temps vous est compté…

 

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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