« Je suis devenu spectateur de cette série« dit Kad Mérad en s’exprimant dans les médias ou bien à l’avant-première de la saison 2 de Baron Noir.
On la tient notre série politique française et elle s’appelle Baron Noir ! Déjà bluffée par les deux premiers épisodes vus en avant-première, Canal + m’a permis de voir l’intégralité de la saison 2.
Un premier tour passé haut la main et un second tour qui confirme l’élection de meilleure série française politique. Baron Noir propose un programme en saison 2 de huit épisodes de qualité ! Nous avons plus rien à envier à House of Cards, Baron Noir a assuré le statut de la France sur l’échiquier de la série politique.
La politique est un sujet qui peut devenir rapidement soûlant si on ne s’y intéresse pas plus que ça. Mais Baron Noir a su rendre la politique sexy et limite compréhensible de tous. 49:3, dissolution de l’assemblée et autres termes politiques sont devenus enchanteurs grâce à elle. Parce que même si il faut suivre Phillippe Richwaert dans ses longs et rapides cheminements politiques, tout semble limpide car en dehors du jargon politique, c’est une série sur les magouilles du pouvoir que l’on regarde et ça s’est passionnant. Mais aussi inquiétant car derrière de beaux discours, manigances et jeux de pouvoirs font loi. Baron Noir montre avec brio l’envers du décor celui d’hommes et de femmes politiques prêts à tout pour une situation avantageuse au détriment du peuple si nécessaire tant que le poste et la gloire est assurée que ce soit présidente, premier ministre, premier secrétaire, dissident numéro un…
Une présidente splendide
Jupitérienne peut-être, mais impressionnante Anna Mouglalis, c’est certain. L’actrice est parfaite dans le rôle de présidente de la République. Même si son personnage d’Amélie Dorendeu avait su montrer les crocs et s’affirmer en saison 1, en saison 2, ce personnage resplendi ! Amélie Dorendeu est une présidente qui sait où elle va même si les erreurs sont humaines, elle tient le pouvoir et d’une main de fer prouvant à tout détracteur qu’une femme au pouvoir, c’est possible et elle peut être une véritable dame de fer. Même notre anti-héros Philippe Rickwaert ne parviendra pas à la dévier de ses objectifs. Amélie prend conseil mais garde la main toujours. Anna Mouglalis incarne à la perfection la femme présidente idéale, celle qu’on rêverait de voir au pouvoir un jour peut-être… en France. L’actrice a une prestance remarquable dans ce rôle et son personnage en devient encore plus fascinant.
Homme politique un jour, homme politique toujours !
On ne l’appelle pas pour rien le Baron Noir, Philippe Rickwaert est une bête de politique ! Rester en dehors de la politique est impossible pour lui, même en prison, il pense qu’à ça. Ecarté du jeu politique, Philippe est toujours là dans les parages à conseiller, imposer ses tactiques politiques aux uns, aux autres. Ces plus fidèles clients Cyril Balsan et la présidente. Mais quand il le faut, il peut conseiller l’ennemi pour servir ses fins. Quand Philippe Rickwaert a un idée en tête, il ne la quitte plus peu importe les dommages collatéraux comme sa fille par exemple. Kad Mérad renfile le costume de Philippe Rickwaert avec aisance et délivre une performance tout aussi bonne qu’en première saison. Il est bon dans ce rôle d’homme pressé et assoiffé de politique. Il est un peu le marionnettiste de tous ces gens de la politique davantage dans l’ombre en saison 2, il tire les ficelles de cette belle mascarade. Mais, le Baron Noir ne peut en rester là, il rêve d’être sur le devant de la scène et pourquoi pas le président de la république…
La saison 2 de Baron Noir est une réussite voire elle est encore mieux que la saison 1 même si le niveau en saison 1 était déjà très bon. En saison 2, le niveau monte d’un ton à chaque épisode. La qualité des dialogues est remarquable et la réalisation est de haut niveau avec des effets de caméra très intéressants. Je confirme Baron Noir est une série politique française brillante !
Autres remarques
- La relation Pascale Carto et Philippe Rickwaert est très drôle à voir, le pauvre Carto se fait mener en bateau par Philippe. Leur relation permet de bien rigoler aux milieux des tensions politiques.
- Le cas Laugier a été bien traité. En effet, Niels Arestrup aurait voulu continuer mais il avait davantage d’ambition sur son rôle, or, du point de vue scénaristique, ce n’était pas envisageable à l’issue de la saison 1. Le personnage de Laugier est cité, utilisé et remercié comme il se doit. Toutes les mentions de son nom et rôle servent à l’avancement de l’histoire.
- Épisode 3 : Amélie parle de « choc de démocratie » et Philippe répond « c’est plus bandant que le choc fiscal ».
- Les allusions à la situation actuelle politique de la France sont habilement placées ainsi les termes de « jupitérien » ou l’évocation d’une troisième voie font écho.
- les nouveaux venus comme Constance Dollé (Aurore Dupraz), François Morel (Michel Vidal) ou Pascal Elbé (Thorigny) parviennent à s’immiscer sans difficultés dans le schéma politique de la série et apporte un vrai plus sur la construction de l’histoire.
- Véro sert de plus en plus à rien et c’est sûrement pour ça qu’on l’a mise dans une romance avec le premier secrétaire du parti socialiste.
Ping : DÉRAPAGES : Récit d'un homme en colère ! - Lubie en Série
Ping : BARON NOIR saison 3 : Moi, Président ! - Lubie en Série