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Chambers : hantée par le coeur d’une autre…

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Après avoir vu les deux premiers épisodes Chambers avant-première au festival Séries Mania et après avoir écouté attentivement la séance de questions/réponses avec Uma Thurman, la créatrice Leah Rachel et la productrice Jennifer Yale, j’avais bien envie de poursuivre cette aventure. Celle de Sasha, une jeune femme qui, suite à un arrêt cardiaque, bénéficie d’une transplantation. Ce coeur, c’est celui de Becky Lefevre tout juste décédée. Mais, Sasha s’aperçoit rapidement que ce nouveau coeur va empoisonner sa vie…. Alors, dès que la série fut disponible sur Netflix, un binge-watching en un week-end s’imposait. Après avoir vu les 10 épisodes de Chambers, à moi de faire battre votre coeur pour cette série.

 

Surnaturel plus que série d’horreur

Si vous êtes comme moi pas des grands adeptes des séries d’horreur, n’ayez crainte Chambers tente de jouer le carte de l’horreur mais ça reste supportable. Vous n’aurez pas la chair de poule mais vous ne saurez pas forcément rassuré pour autant. Chambers joue beaucoup sur le mystère et la série a ce don de faire monter votre niveau d’angoisse très vite mais sans aller dans l’horreur. Après je ne vous cache qu’il y a des moments difficiles à regarder surtout ceux où la peau de Sasha est triturée. Les effets spéciaux sont efficaces et savent créer l’illusion. A part, ces petites moments gores qui sont peut-être là pour justifier la case « horreur », Chambers mise surtout sur le surnaturel et le mystère. Qui est Becky ? Est-ce une fille saine d’esprit ? Pourquoi Becky s’empare de l’esprit de Sasha ? La famille Lefevre était-elle une famille normale ? Il y a beaucoup d’interrogations. Peut-être trop au fur et à mesure que la série avance. Comme si la créatrice Leah Rachel s’était embourbée dans ses propres mystères. Parfois, on sent qu’il y a de la surenchère pour justifier le fait de continuer l’histoire de Sasha/Becky.

 

Vivre avec le coeur d’une autre

Leah Rachel déclarait à Séries Mania n’avoir jamais subi de transplantation cardiaque ou d’un autre organe mais c’est un sujet qui l’intéresse. Avec Chambers, Leah Rachel s’interroge sur une question que l’on peut se poser transplanté ou non, est-ce que la personne transplantée ressent les choses différemment avec le coeur d’un autre ? Est-ce que l’organe nouveau transforme son receveur ? Il y a un mythe dessus. Leah Rachel a exploité cette idée et elle a joué la carte de l’horreur. Ainsi, Becky prend de plus en plus le pas sur Sasha et lui fait faire des choses inimaginables. C’est un concept bien trouvé et intéressant autant humainement que surnaturellement parlant.

 

Une série sur le deuil

Afin de comprendre ce coeur qui n’est pas le sien, Sasha va se rapprocher des Lefevre. Une famille dévastée par la mort de Becky. Nancy, la mère de famille, interprétée par Uma Thurman, est totalement rongée par le chagrin. Sasha se sent forcément mal à l’aise d’avoir le coeur de celle qu’ils pleurent tous. En plus, Becky semble être une fille géniale en apparence et tout le monde l’adorait. La famille Lefevre cherche du réconfort avec Sasha quitte à remplacer la fille perdue mais il y a aussi un côté malsain dans cette famille. Puis, peut-on remplacer un être cher en le remplaçant par celle qui en possède une partie ?

 

Uma Thurman étrange ?

L’actrice américaine joue une mère anéantie par le chagrin dans Chambers. A la fois inquiétante et profondément triste, le personnage de Nancy est très perturbant voire flippant parfois. Uma Thurman est non seulement actrice dans la série mais elle est aussi productrice exécutrice. D’ailleurs, j’ai pu poser une question lors de la masterclass avec l’actrice sur la différence pour elle entre une série Netflix et une série de network qu’elle a faite comme Smash de NBC et voici la réponse d’Uma Thurman :

« La différence entre Chambers et la comédie musicale, c’est de ne pas avoir le script autant en avance. C’était un peu flippant pour moi comme si je sautais ce que je n’ai jamais fait. ça était une révélation pour moi. C’est quelque chose que j’essaie de processer encore, en ce sens, j’aurais voulu en savoir plus à l’avance. Je suis très fière de cette série. Je suis très fière des talents et l’équipe de production que nous avons pu réunir ».

Même si Uma Thurman fait le job en actrice confirmée et talentueuse qu’elle est, il y a quelque chose qui cloche à la voir dans cette série. Non pas que Chambers soit en dessous de ses standards mais comme si elle en donnait trop pour un rôle qui en nécessite pas autant. Parfois, je me surprenais à me dire mais c’est Uma Thurman, l’actrice de cinéma que je vois à l’écran. Je ne saurai caractériser mon ressenti mais comme si Uma Thurman n’était pas à sa place dans Chambers. Le reste du casting est très bien et l’actrice qui joue Sash, Sivian Alyra Rose très bien dans son rôle.

 

Oh Lilith !

Si vous avez vu la fin de Chambers, vous comprenez que Lilith se cachait derrière tout ces mystères. Pour rappel, Lilith est un démon associé au sexe et issu de la mythologie juive. Depuis peu, la créature démoniaque envahit nos séries et Chambers n’y échappe pas. Pour Netflix, c’est la deuxième série qui met Lilith au coeur de son intrigue. Si vous avez vu Les Nouvelles Aventures de Sabrina, la jeune sorcière fait face à Lilith elle aussi. Personnellement, ma première rencontre avec Lilith et son mythe ce fut dans True Blood.Vous vous souvenez de la femme pleine de sang qui mettait le souk au royaume des vampires ? Mais, elle est aussi présente sous une forme différente dans Shadowhunters ou comme la fille de Maléfique dans Once Upon A Time. J’avoue que découvrir que Lilth a investi le corps de Sasha et que Becky essayait de l’empêcher de prendre possession de son esprit et de son corps m’a un peu déçu. J’ai l’impression depuis True Blood qu’on nous sort cet être démoniaque à toutes les sauces parce qu’elle symbolise malgré elle la puissance au féminin, une femme émancipée et forte. Il y a sûrement d’autres représentantes, non ?

 

Malgré une bonne première impression, les épisodes de la fin me laisse un avis final global plutôt mitigé. La construction est bonne dans l’ensemble avec ce jeu habilement travaillé autour de l’angoisse et le concept du coeur d’une autre qui devient un vrai poison pour la personne en vie est intéressant et mérite d’être exploré. Mais, à partir de l’épisode 7 la série dérive sur des mondes parallèles bien trop loin de la réalité et on bascule dans une autre dimension moins plaisante. Comme si le concept ne se suffisait pas à lui même et il fallait rajouter une surenchère surnaturelle pour maintenir l’histoire viable.

Ma note :

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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