Quand arrive celle qui devait aider le foyer mais se révèle une « intruse » inquiétante, comment faire face ? Surtout quand on est une femme et mère fragilisée par un post-partum, que tout le monde renvoie à sa paranoïa. Alors quand le « côte-à-côte » se transforme en « face-à-face », doit-on faire confiance à son instinct ? C’est le calvaire que va devoir affronter Paula, 40 ans, qui arrive à la fin de son congé maternité. Elle doit reprendre le travail dans quelques jours. Mais elle n’est pas prête. Orso, son petit dernier, l’a épuisée, sans parler de ses deux aînés. Avec son mari Jérôme, elle recrute Tess, jeune fille au pair… Tess a l’air parfaite. C’est la perle rare. Mais Paula se sent rapidement mal à l’aise avec la jeune fille. Elle est pourtant la seule. Tout le monde adore Tess… Mais elle remarque des changements au sein de son foyer et la multiplication d’incidents qui la font passer pour une mauvaise mère… Elle sent que quelque chose ne va pas, mais personne ne la croit quand elle affirme que Tess leur veut du mal… On lui répond que c’est sans doute son baby blues qui la rend parano. A moins que Paula n’ait elle-même des choses à cacher ?   Quant à Tess, elle n’est pas arrivée là par hasard. Que cherche-t-elle en pénétrant dans ce foyer ? Quand une inconnue pénètre dans son intimité, il faut en mesurer les risques et les conséquences. Une famille, c’est souvent fatiguant, éreintant, pourtant, c’est quand on risque de la perdre qu’on mesure toute son importance. L’INTRUSE est une mini-série créé par Nathalie Abdelnour, co-écrite avec Nathalie Saugeon et réalisée par Shirley Monsarat.

Dans cette mini-série, Mélanie Doutey et Lucie Fagedet s’affronte dans un face-à-face redoutable mais derrière la caméra, l’ambiance est bien plus détendue ! Découvrez mon interview réjouissante et passionnante des comédiennes !

Avant de rencontrer les actrices, j’ai eu l’opportunité d’assister à une conférence de presse avec l’ensemble de l’équipe et notamment la scénariste Nathalie Abdelnour, la réalisatrice Shirley Monsarat et la productrice de Tetra Media Fiction, Léa Gabrié. C’est l’occasion d’en savoir plus sur les secrets de fabrication de la mini-série L’Intruse.

Tout d’abord, comme le dit Mélanie Doutey, L’Intruse, « est aussi une enquête de personnalité, pas juste une enquête policière. » En effet, on n’est à aucun moment sur du pur et dur policier car comme le dit à juste titre la scénariste Nathalie Abdelnour : « Ce n’est pas un duel de femmes pour un homme, c’est une rivalité pour le foyer. ». Cela permet alors d’explorer le genre comme elle poursuit en expliquant : « On voulait un thriller d’intrusion, mais sans jamais basculer dans l’horreur ou le too much.». Alors, j’ai demandé à la créatrice/scénariste et la réalisatrice leurs challenges sur cette mini-série.

Quels ont été les principaux défis en terme d’écriture et de réalisation ?

Nathalie Abdelnour : « Moi, c’était vraiment de garder les deux points de vue : celui de Tess et Paula et de comprendre les personnages et de comprendre le personnage de Tess. C‘est pour ça qu’on a ces flashbacks avec la relation qu’elle a avec sa mère et comment petit à petit, elle bascule vers l’horreur et d’être en empathie avec ce personnage pour ne pas avoir un personnage un peu cliché de meurtrière. C‘était important d’avoir mis des scènes aussi de couple, de quotidienneté, mais tout en gardant une tension d’écriture. C‘était avoir des personnages, avoir un quotidien et c’est ce qui m’intéresse. Mais sans tomber dans la chronique en gardant un fil hyper tendu, c’est ça qui me plaisait, que j’avais vraiment envie de garder le plus possible. »

Shirley Monsarat : « Moi, j’ai essayé de retranscrire ce qu’avait envie de raconter, Nathalie, et qui me parle aussi. Je ne suis pas maman, par conséquent, j’étais très extérieure. Je sais que Mélanie a plein de moments m’a ramenée à ça aussi, c’est-à-dire au post-partum, à la fragilité, à l’enfance, au rapport à l’enfant. C’est vrai que je connaissais un petit peu moins. Évidemment, je n’ai jamais ressenti ça, donc c’était différent pour moi. Mais j‘ai essayé de retranscrire au mieux ce face-à-face là, c‘est-à-dire qu’on essayait en mise en scène quand elles se parlent de jouer dans des cadres qui sont asymétriques. On ne l’a pas fait tout le temps, mais il y a plein de moments où finalement elles sont dans le même espace et les cadres sont asymétriques. Il y a aussi plein de moments où elles sont dans le même espace, dans le même plan, mais l’une derrière l’autre. On a aussi fait quelques plans séquences, le premier plan séquence qui ouvre la soirée et qui la ferme. C’était important pour moi de les mettre dans le même plan parce que finalement, leur destin est lié pour toujours à partir de là. Et il y avait aussi ce petit plan séquence, assez jubilatoire à tourner : le moment où Mélanie jette son verre de vin sur Tess. Il y avait plein de moments où j’avais envie qu’elle soit dans le même espace, dans le même cadre et plein de moments où elle s’affronte entre guillemets notamment la scène du podcast où elles sont toutes les deux face-à-face. C’est un jeu assez chouette qu’on a pu travailler avec Paul Morin, le chef opérateur. Et il y a l’escalier aussi, cette place où elle surplombe. Il y avait plein de moments assez chouettes à créer, un cadre à créer qui pouvait raconter ça. C‘est aussi pour ça que ça m’a plu. On essaie de faire une recherche, c’est un jeu cinématographique, comme c’est rare de pouvoir en faire, parfois en série. Et il y avait plein de choses qui passaient par les cadres aussi, par les silences, etc. Donc, j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir m’essayer à tout ça. »

L’Intruse est mini-série maîtrisée avec une bonne tension efficace et un duo de comédiennes remarquables offrant un face-à-face fascinant. Même si les motivations de Tess m’ont semblé parfois un peu forcées, l’affrontement pour le foyer entre ces deux femmes reste captivant et tient en haleine sur l’ensemble des quatre épisodes.

L’Intruse (4×52′) est à voir sur France 2 !