« Le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. »
La Peste – Albert Camus
Et si Albert Camus avait raison ? Si la Peste revenait en France en 2030 ? Que se passerait-il ? Un scénario imaginé à l’écran et dans une mini-série de quatre épisodes écrite par Gilles Taurand et Georges-Marc Benamou et réalisée par Antoine Garceau et en accord avec la famille d’Albert Camus. LA PESTE est narrée à l’écran par Frédéric Pierrot (Dr Bernard Rieux) accompagné des comédiens Hugo Becker (Sylvain Rambert), Johan Heldenbergh (Jean Tarrou), Judith Chemla (Lucie Ferrières), Pascale Arbillot (Juliette Rieux) et Sofia Essaïdi (Laurence Molinier).
Sud de la France, été 2030. Le docteur Bernard Rieux trouve le cadavre d’un rat sur son palier. Il est contacté par Sylvain Rambert, un journaliste venu de la capitale pour enquêter sur d’étranges disparitions toutes classées sans suite. Alerté par un employé de la mairie, Rieux suggère à Rambert de s’intéresser aux manœuvres du maire, prêt à tout pour sauver sa saison estivale, alors qu’une mystérieuse maladie commence à se répandre en ville …
Pourquoi regarder la mini-série LA PESTE ?
La Peste du roman à la mini-série ! Comment rendre ce célèbre roman d’Albert Camus actuel et notamment après le Covid ? C’est un pari fou qui nous plonge en 2030 où les citations du livre de Camus résonnent encore.
Un excellent casting pour l’adaptation en fiction d’un chef d’œuvre ! Frédéric Pierrot, Hugo Becker, Judith Chemla Pascale Arbillot et Sofia Essaïdi sont tous au rendez-vous pour livrer le meilleur de leur talent au service d’un classique de la littérature française. Ce casting fait vraiment la différence.
Imaginer un futur avec la Peste ! Cela n’avait pas de sens de reprendre le roman tel qu’il a été écrit par Albert Camus en 1947. Il fallait l’amener ailleurs, le moderniser. Le choix du huis clos au coeur d’une ville du Sud de la France et du futur proche en 2030 permet de créer l’angoisse et d’envisager un retour de la peste possible…
S’attaquer à un chef-d’œuvre est toujours un pari risqué. Malgré un casting excellent Fréderic Pierrot, Sofia Essaïdi, Hugo Becker, Judith Chemla, Johan Heldenbergh, ces talent ne peuvent pas combler une écriture laborieuse où les enjeux des personnages sont parfois très fragiles comme par exemple le personnage de Judith Chemla qui décide de rester pour donner des cours de piano à ses élèves, alors qu’on est en pleine peste ! Par ailleurs, on sent que Antoine Garceau, à la réalisation, a essayé de faire illusion avec le peu de moyens qu’il avait à disposition. Mais parfois l’illusion ne fonctionne pas à la caméra comme la scène des manifestants, on voit le manque de figurations qui rend cette manifestation grotesque. La Peste est un monument de la littérature française et il faut de l’ambition et des moyens pour rendre hommage à l’œuvre. Les citations du livre ne peuvent combler un scénario faible même en terme de dialogues. C’est une mini-série qui attire par son excellent casting, déçoit par son traitement.
La Peste (4×52′) est à voir sur France 2
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