Quand j’ai interviewé Jonathan LaPaglia, l’acteur avait fait le déplacement au festival de télévision de Monte-Carlo alors qu’il était en plein tournage de la saison 3 de Love Child.
Une série australienne qui cartonne dans ce pays et pour cause, elle éclaire le public sur une période sombre et souvent ignorée de l’Australie. Love Child suit les aventures de la pension Stanton House qui accueille des jeunes filles non mariées qui sont enceintes. Bien souvent envoyées par leurs parents pour avoir fauté, elles sont cachés dans cette pension au minimum 9 mois et lors de l’accouchement, elle ne voit pas leur progéniture qui sera envoyé au service d’adoption. L’action se déroule en 1969 d’où le côté colorée de la série.
Love Child aborde un sujet difficile car entendre les cris d’Annie à qui, on retire son enfant dès l’accouchement, est terrible. Une partie sombre de l’histoire australienne habilement traitée et ces couleurs chaudes de la fin des années 60 donnent un côté plus sympathique à la série et en quelques sortes plus facile à voir.
La saison 1 de Love Child est bien construite même s’il n’y a pas vraiment de surprises sur le scénario. On est pas étonné par les événements même s’ils font réfléchir comme le combat d’Annie pour récupérer sa fille ou bien l’incompréhension de Vivian emmenée de force par ses parents à la Stanton House.
Avoir un enfant en étant pas mariée est une honte pour les familles et ces maisons pour jeunes filles enceintes étaient la seule solution. Une conception rétro et la série propose une vision réaliste de la situation sans virer dans le mélodrame. Certes, il y a un côté soap sans exagération, la saison 1 se suit facilement.
Ce qui est surprenant c’est l’incrédulité des ces jeunes filles. Elles croient au grand amour, elles sont quasi ignorante sur la sexualité et le fonctionnement de leur corps et elles ne savent encore moins comment un accouchement se déroule. Étonnant mais véridique ce qui est étrange pour le téléspectateur actuel. Mais, elles ne le sont pas toutes car il y a Shirley, femme mariée à un soldat en guerre au Vietnam, qui est enceinte pour la deuxième fois mais avec un amant qui n’est pas son mari. Là aussi, elle doit cacher cette grossesse non désirée sauf par Johnny, le fameux amant et hippie plein d’espoir. Avec le cas de Shirley, il est intéressant de voir l’impact d’un premier abandon d’enfant sur sa vie de femme. Visiblement, la mémoire de l’événement reste intacte et affecte cette femme qui ne pourra ou peut pas oublier. Le concept de Stanton House est de faire revenir ces femmes à une « vie normale » comme si elles avaient vécu un petit incident de parcours. Faire abstraction du psychologique et ignorer la réalité.
Côté casting, la série établit toute sa communication sur l’actrice Jessica Marais dans le rôle de Joan Millar, qui est en effet, une femme magnifique et une actrice remarquable. Mais, ces collègues ont aussi du mérite comme Jonathan LaPaglia ou Gracie Gilbert par exemple. La saison 1 se focalise un peu trop sur Joan au détriment des autres rôles tout aussi intéressants.
Love Child est une série à adopter. Une histoire sombre de l’Australie qui vaut le coup d’être révélée et comme le dit Jonathan LaPaglia : » Les scénaristes ont trouvé le moyen d’exploiter le côté glamour de cette époque pour rendre la série divertissante tout en ne dépréciant pas son sujet« . Des couleurs pour un sujet sombre.