Au Festival Séries Mania, la compétition officielle internationale met en avant des séries inédites, souvent dévoilées en avant-première mondiale. Ces productions d’exception, scrutées par un jury prestigieux, sont au cœur des débats et sélectionnés par le festival pour leur prestige. Cet événement incontournable est une fenêtre ouverte sur les pépites les plus audacieuses de la création sérielle mondiale.
Je les découvre toutes et suis ravie de partager avec vous mes impressions à chaud. Prêts à plonger ensemble dans cette expérience unique ?
EMPATHIE
(Canada– 10×60′)
Pitch : Suzanne, ancienne criminologue désormais psychiatre, atterrit à l’Institut psychiatrique Mont-Royal où elle rencontre Mortimer, un intrigant agent d’intervention avec qui elle se lie d’amitié, et des patients qui ne laissent personne indifférent.
Une dramédie touchante d’une femme qui fait ses premiers pas en psychiatrie et tente de remettre de l’humain dans la médecine. . Florence Longpré, fidèle à elle-même, illumine l’écran avec son talent : elle incarne des personnages à la fois bouleversants et drôles, souvent malgré eux. La comédienne forme un duo chaleureux avec Thomas Ngijol.
avis :
GENERATIONS
(Danemark – 6×58′)
Pitch : Le corps d’un nourrisson momifié est découvert lors de travaux de rénovation dans un immeuble de Frederiksberg à Copenhague. Dans ce même immeuble vit Martha, 87 ans. À la stupéfaction de sa famille et de ses voisins, Martha affirme que c’est elle qui a tué le bébé. Cet aveu inattendu est le début d’un voyage qui met à jour l’histoire complexe d’une famille sur plusieurs générations et des secrets enfouis depuis longtemps.
La mort d’un nourrisson soulève une multitude de questions, abordées avec finesse et intelligence, bouleversant les fondations d’une famille. Le choix de situer l’intrigue en pleine pandémie renforce l’angoisse d’un huis clos teinté de légères touches d’ésotérisme, contribuant à une atmosphère étrange. Un secret de famille qui, au-delà du drame, en dit long sur la condition féminine.
avis :
HAL & HARPER
(USA – 8×30′)
Pitch : Un frère et une sœur tentent de préserver leur enfance alors que leur père isolé les oblige à grandir trop vite.
C’est mignon et Cooper Raiff et Lili Reinhart assurent dans les rôles titres même Mark Ruffalo offre la meilleure des performances. on reste dans une production indépendante au ton très contemplatif, ce qui peut parfois rendre l’adhésion plus difficile avec un manque d’enjeux.
avis :
KABOUL
(Italie, Grèce, France, Belgique, Allemagne – 6×52′)
Pitch : Kaboul, 15 août 2021. À l’heure du retrait des troupes américaines, les talibans entrent dans Kaboul. La famille Nazany doit se résoudre à quitter le pays. Dans cette situation désespérée et chaotique, sur laquelle plane la menace d’un attentat par l’État islamique, policiers français, diplomates italiens, militaires allemands ou services secrets américains doivent tant bien que mal réussir à se coordonner pour gérer l’afflux de civils. Comment chacun va-t-il réussir à sauver sa vie ? Le compte à rebours est lancé.
La volonté de traiter un sujet aussi fort et nécessaire que celui de Kaboul mérite d’être saluée. Même si l’illusion d’une immersion au coeur de Kaboul est réussie sur le plan visuel et de l’atmosphère, il est tellement difficile de s’attacher aux personnages qui sont tous mis au même niveau, sans qu’on comprenne vraiment leurs enjeux personnels. Résultat : on perd le fil émotionnel, et l’ensemble sombre parfois dans une forme de chaos narratif.
avis :
LA RIVIÈRE DES DISPARUES
(USA – 8×60′)
Pitch : La rivière des disparues est une série à suspense qui raconte l’histoire de Mickey (Amanda Seyfried), un officier de police qui patrouille dans un quartier de Philadelphie durement touché par la crise des opioïdes. Lorsqu’une série de meurtres commence dans le quartier, Mickey se rend compte que son histoire personnelle pourrait être liée à l’affaire.
Amanda Seyfried propose une performance remarquable dans ce drame policier à l’ambiance pesante. Si la série ne révolutionne pas le genre, avec une impression de déjà-vu, surtout du côté des fictions américaines Néanmoins, le personnage de Mickey est suffisamment attachant pour braver les longueurs et l’accompagner dans la recherche de sa sœur, triste victime de la crise des opïodes et bien plus…
avis :
MUSSOLINI: SON OF THE CENTURY
(Italie– 8×50′)
Pitch : Inspirée du roman éponyme, la série M. Son of the Century raconte l’histoire d’un pays qui a cédé à la dictature et celle d’un homme qui a su renaître de ses cendres à maintes reprises : le Duce, Benito Mussolini. En huit épisodes, le réalisateur Joe Wright couvre la période allant de la création des Fasci Italiani en 1919 au tristement célèbre discours de Mussolini devant le parlement après l’assassinat du socialiste Giacomo Matteotti en 1925.
Consacrer une série à Mussolini, il faut le vouloir… Cette série en fait des caisses avec une réalisation de Joe Wright qui a visiblement décidé de s’exprimer dans tous les sens. Visiblement désireux de tout exprimer à la fois, le réalisateur multiplie les effets, dans une surenchère visuelle qui frôle parfois le grotesque. Sans doute voulait-il traduire la démesure et la folie du dictateur mais le résultat, lui, laisse surtout le spectateur épuisé par tant d’excès.
avis :
QUERER
(Espagne – 4×50′)
Pitch : Après 30 ans de mariage et deux enfants, Miren quitte son domicile et porte plainte contre son mari, à la surprise générale de leur famille et entourage. Ses accusations graves obligent ses fils désormais adultes à choisir entre croire leur mère et soutenir leur père qui clame son innocence. Un parcours familial émouvant, où chacun a le même objectif : découvrir la vérité.
Impossible de rester indifférent face à l’histoire de Miren. Cette série espagnole explore avec justesse, pudeur et sensibilité la mécanique insidieuse des violences conjugales, dissimulées derrière les apparences d’un couple et d’une famille en apparence sans histoires. La parole tardive de Miren résonne comme un sursaut vital : une quête de liberté, douloureuse mais essentielle, d’une femme brisée qui retrouve peu à peu sa voix. Une œuvre poignante, discrète mais puissante.
avis :
THE DEAL
(Belgique, Suisse, France, Luxembourg– 6×46′)
Pitch : Genève, avril 2015. Des négociations internationales sous haute tension s’ouvrent entre les USA et l’Iran, soupçonné de développer en secret l’arme atomique. Alexandra Weiss, cheffe de la mission diplomatique suisse, tente de maintenir un équilibre fragile entre les parties qui manœuvrent en coulisse. L’arrivée inattendue de son ancien amour, Payam Sanjabi, un ingénieur iranien dont la vie est menacée, va lui compliquer dangereusement la tâche…
une série où tout se joue dans les mots… et il y en a beaucoup. Très bavarde, elle tente de nous plonger dans les arcanes feutrées des grandes négociations diplomatiques. Si l’intention est louable, la fiction peine à rendre ces enjeux géopolitiques clairs et véritablement captivants. Heureusement, le personnage d’Alexandra Weiss apporte quelques éclats d’intensité : sa présence, furtive mais marquante, capte l’attention au milieu des dialogues parfois arides. Malgré son ambition, la série reste trop théorique pour totalement convaincre.
avis :
THE GERMAN
(Israël, États-Unis– 8×45′)
Pitch : À la suite de leur rencontre juste après la Seconde Guerre mondiale, un homme et une femme qui ont tout perdu finissent par tomber amoureux. 25 ans plus tard, Uri et Anna continuent de s’aimer. Dans un kibboutz au bord de la mer de Galilée où ils se sont installés et ont fondé une famille, ils mettent tout en œuvre pour oublier leur passé de survivants de l’Holocauste. Mais lorsque le Mossad recrute Uri pour une mission dangereuse en Allemagne, les souvenirs refont surface et viennent fissurer l’union si parfaite, tandis qu’une terrible suspicion s’installe chez Anna. Parallèlement l’un à l’autre, ils s’embarqueront dans un voyage secret qui bouleversera leur vie et dont ils ne pourront plus se défaire.
Malgré la force de l’histoire d’amour entre Uri et Anna, profondément marquée par l’horreur des camps de la Seconde Guerre mondiale, la série peine à captiver pleinement. La série tente de mêler drame intime et thriller d’espionnage, mais l’équilibre reste fragile. L’émotion est là, portée par le passé tragique des protagonistes, mais le suspense et l’intrigue ne parviennent pas toujours à tenir en haleine. Une ambition louable, mais une exécution qui reste laborieuse.
avis :
Cette édition, la compétition officielle internationale n’a pas fait émergé de coups de coeur, cependant, Querer, Generations et La Ravière des Disparues ont un fort potentiel.