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[SERIES MANIA S6] Interview Hagaï Levi – The Affair

Séduit par The Affair et sa passion dévorante ! Rencontre autour d’une table ronde avec Hagaï Levi, le co-createur de la série (avec Sarah Streem) lors du festival Séries Mania. Il revient sur la genèse de la série et son travail sur le projet.

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Pensez-vous que ça aurait été une autre série si vous l’aviez réalisée en Israël ?
Hagaï Levi : « Bien sûr, cela aurait été totalement différent. C’est difficile de dire comment. Mais, j’imagine que la partie thriller serait moins présente. En fait, l’enquête policière est tellement enracinée dans la culture américaine que c’était naturellement d’ajouter cet aspect. En Israël, l’histoire aurait été plus intimiste et sans l’enquête policière. Comme Israël est un petit pays, la communauté aurait un élément plus important : que pensent les gens et des trucs dans ce genre. J’imagine que la religion serait plus présente dans l’histoire. Le fait que tout le monde se connaisse et l’importance de la famille aurait rendu la série vraiment différente ».

 

D’où le choix des Hamptons ?
Hagaï Levi : « En effet, c’était l’idée de choisir un endroit petit. Ce n’est pas les Hamptons, c’est après les Hamptons, c’est Montauk, c’est vraiment petit. Vous voyez New-York, et Long-Island et c’est à l’extrémité de l’île. Sarah Treem (co-créatrice) a de la famille là-bas, c’est comme ça qu’elle connaissait le lieu ».

 

Est-ce important d’être un homme et une femme pour écrire la série ?
Hagaï Levi : « Oui, totalement. Quand j’ai parlé  de cette idée pour la première fois à Sarah (Treem), c’était évident que l’on formerait une bonne combinaison ensemble. Le premier jet, on l’a écrit ensemble : j’ai écrit la partie de Noah et elle, celle d’Alison. C’était très drôle et intéressant à faire. Après, elle a écrit seule parce que je pense que si vous faites une série aux États-Unis, un américain doit l’écrire. La télévision, c’est assez intime. La culture et le lieu sont dans les détails. Par exemple, si vous n’êtes jamais allé au New Jersey, vous ne pouvez pas écrire les Sopranos ».

 

favicon14Comment faites-vous pour ne pas vous emmêler les pinceaux entre deux points de vue proches mais différents pourtant ?

 

Hagaï Levi : « On a un grand tableau dans la salle des scénaristes et on sépare les deux Alison et Noah. Tout d’abord, dans chaque épisode, on doit trouver la scène semblable qui sera montrée de deux points de vue différents. Il est important d’établir la scène clef : comment et pourquoi. La question du ‘pourquoi’ est important : qu’est-ce que cela représente ? Pourquoi l’un d’entre eux veut s’en souvenir différemment ? Une fois cette scène clef établie, c’était plus simple d’établir le parcours de chaque personnage : ce qu’elle a fait avant, ce qu’il a fait avant et l’aboutissement ».

 

favicon14Qui devenons-nous croire ?

 

Hagaï Levi : « Les gens me disent qu’ils croient plus le point de vue d’Alison. Je pense que les femmes ont une meilleure mémoire dans ce genre de cas. La mémoire des femmes est plus détaillée et précise. Les hommes se souviennent des événements de manière vague et ils ont tendance à inventer ».

 

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The Affair montre comment il est facile s’inventer une histoire d’amour ?
Hagaï Levi : « En réalité, notre série est sur qu’est-ce que l’amour, qu’est-ce que le véritable amour ? Quand vous êtes un célibataire, ce n’est pas important si c’est votre grand amour ou juste de la luxure, les enjeux sont minimes. Mais quand vous êtes mariés, que vous allez tout perdre et que vous rencontrez cette femme : est-ce l’amour de ma vie ? Si ce n’est pas le cas, vais-je tout laisser tomber pour elle ? Mais, peut-être que le grand amour existe et peut-être que je dois y aller parce que c’est le grand Amour qui va perdurer et non juste un flirt ou de la luxure. Soudainement, à cause des circonstances, on voulait interroger cette idée du grand Amour ».

 

favicon14Cole et Helen sont assez sympathiques et ils se font tromper par leurs partenaires respectifs Alison et Noah ?

 

Hagaï Levi : « Les deux couples sont dans un bon mariage : il n’y a pas eu d’évolution dans le sens, c’est une pétasse et lui un salaud. Ça ne devait pas être le cas car ça aurait été trop facile. On voulait raconter l’histoire de gens qui aiment leur conjoint. Puis, ils essaient de comprendre pourquoi ils ont envie de partir. Ils leur manquent quelque chose. Et ils voient une promesse dans l’autre personne. C’était intentionnel de les rendre appréciables (Cole et Helen) et que leurs relations soient bonnes. L’objectif est évidemment que vous soyez attendri par eux. Le rôle de Cole et Helen sera encore plus important dans la saison 2 ».

 

Saviez-vous dès le début que Noah et Alison allaient finir ensemble à la fin de la première saison ?
Hagaï Levi : « Oui. C’était l’arc principal de la saison. Pour moi, l’anatomie de la série : c’est ce qui se passe à partir de la première jusqu’à la décision de partir ensemble. C’est un peu expérimental comme si on regardait au microscope comment cela peut arriver. Et dans la première scène, vous avez l’impression que ça n’arrivera jamais mais nous on le savait que ça allait arriver. Quand on a présenté la série, les gens étaient inquiéts se disant qu’est-ce qu’il y a à montrer ? Ils se rencontrent, ils couchent ensemble. Pour moi, c’était important de montrer tous ces détails, ces phases avant l’incroyable décision de quitter leur famille ».

 

Quelle est votre série du moment ?
Hagaï Levi : « Je ne regarde pas tellement la télévision et je ne m’inspire pas de la télévision. J’ai regardé Portlandia, la saison 2 de cette série intéressante appelée Rectify même si elle était moins bonne que la première elle reste néanmoins intéressante. J’apprécie le courage de raconter une histoire de manière lente et paisible. Je regarde Mad Men bien sûr. Je regarde principalement des films et je lis des livres. Je crois qu’il y a une bonne série tous les deux ans et une excellente série tous les cinq ans ».

 

Où en est la saison 2 ?
Hagaï Levi : « On tourne dans un mois. On a six scripts rédigés. Le format changera un peu car on aura plus de perspectives. Ce ne sera pas uniquement centré sur Alison et Noah mais sur leurs conjoints respectifs aussi. Ça sera une saison différente et un peu plus sombre ».

 

Pouvons-nous espérer une saison 3 ?
Hagaï Levi : « Vous pouvez vraiment espérer. Je suis assez optimiste dessus. Une quatrième, je ne sais pas ».

 

Quelques informations supplémentaires
  • L’idée de départ ce sont des gens biens qui pensent que tromper leur conjoint ne leur arrivera pas et les deux points de vue étaient un élément clef également.
  • La Musique du générique : l’idée c’est de ressentir le danger et la mort mais Hagaï Levi n’était pas présent lors du choix de la musique.
  • Sara Streem ne juge pas c’est personnage alors qu’Hagaï Levi lui avoue faire le contraire en disant ce type est bon ou mauvais.

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

Cet article a 4 commentaires

  1. Marion

    Je trouve pour ma part que si l’amour tient une place importante dans le récit, les histoires personnelle d’Alison et de Noah, qui sont chacune intense, prenne toute leur place dans l’intérêt du récit. Ils se sentent s’éloigner de leur conjoint, soit mais pas seulement par l’usure « naturelle » du couple. A certains moments la douleur d’Alison est palpable, presque insupportable pour une mère, et la scène ou elle explique en détail ce qui est arrivée à son fils est (selon moi) culte, et d’une émotion incroyable.
    Quand au personnage de Noah sommes toute un peu léger dans la saison 1 me semble plus complexe qu’il ne veut bien l’avouer, un rêveur, probablement très intelligent, avec une vraie conscience, qui se sens irrémédiablement attiré par la vie « normale des gens riches et bien pensants » et qui en épouse une pour être finalement rattrapé par ce qu’il n’a jamais eu l’audace de saisir, et qui lui manque, et qui transparaît pour lui en la personne d’Alison. je cheminement de leur relation est épique. S’il n’y a une excellente série que tout les 5 ans, alors on y est pour moi.

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