Hugo Blick connaît le succès en 2014 avec la série The Honourable Woman récompensée d’un Golden Globes. Après deux saisons de Sensitive Skin avec Kim Cattrall et Black Earth Rising avec Michaela Coel, Hugo Blick embarque Emily Blunt et Chaske Spencer dans la série THE ENGLISH ! Il emmène les deux acteurs dans une série américaine en plein coeur du Far West (même si officiellement la série a été tournée en 15 semaines pour six épisodes en Espagne). Hugo Blick, comme à son habitude, assure trois casquettes : auteur, réalisateur et producteur. Lors du MIPCOM, j’ai eu la chance de discuter de son process de création autour de The English dans une table ronde tripartite.
Le pitch : États-Unis, 1890. À la recherche de l’homme qu’elle tient pour responsable de la mort de son fils, Cornelia Lock part pour l’Ouest sauvage. Cette aristocrate anglaise croise alors la route d’Eli Whipp, Amérindien Pawnee et ancien éclaireur de cavalerie. Ils vont chevaucher ensemble, traversant des territoires violents, construits sur des rêves… et du sang. Cornelia comme Eli ont une idée précise de leur destin, mais ignorent qu’il est ancré dans un passé commun. Leur route est longue et les obstacles nombreux, comme autant de défis physiques et psychologiques à relever. Mais chaque épreuve surmontée les rapproche de leur destination:Hoxem, nouvelle ville du Wyoming. C’est là, alors que le shérif de la ville enquête sur une série de meurtres, qu’ils vont comprendre que leurs histoires sont intimement liées. Le temps est maintenant venu, pour eux, de faire face à leur avenir.
THE ENGLISH à la conquête du Far West !
Pourquoi avoir choisi de partir à la conquête du Far West avec la série THE ENGLISH ?
Hugo Blick : « Le grand Jimmy Stewart a dit un jour que le western est la forme la plus pure de l’entreprise cinématographique. Et je crois savoir ce qu’il voulait dire par là : c’est parce qu’il s’agit d’un homme dans un paysage. Et plus le paysage est grand, plus la pression sur cet homme est forte. C’est donc la psychologie, la qualité élémentaire du film. Et je pense que c’est tout à fait exact. Et je pense que la différence pour The English dans ce projet, c’est que le fantastique Jimmy Stewart a été remplacé par deux personnes, une femme avec une sorte de pouvoir de vengeance, qui est normalement l’apanage du personnage de Jimmy Stewart, et un Amérindien. C’est un genre vénérable et fantastique techniquement. À mon avis, c’est le plus grand des genres dans lequel on peut s’engager et, vous savez, avoir la chance de le faire est un privilège dans ma vie. Cependant, ces personnages marginalisés, alors que dans ce genre vénérable, les femmes étaient normalement des prostituées ou des tireuses de cartes ou des choses dont on se méfiait, qui suscitent des soupçons. Et puis l’Amérindien n’est franchement pas représenté. »
Quel est votre processus d’écriture ? Comment avez-vous écrit ces deux personnages de Cornelia et Eli ? Quel a été le personnage le plus difficile à écrire ?
Hugo Blick : « L’histoire avant que je n’écrive doit être dans ma tête. La difficulté est donc interne. Ensuite, lorsque j’écris, je ne me bats avec aucun des personnages. Je ne peux donc pas vous dire quel personnage a été le plus difficile ou non, car j’ai déjà mené une lutte intérieure. Ne me regardez pas dormir au milieu de la nuit, parce que c’est ce qui se passe avant que je n’écrive, une fois que j’écris, c’est tout à fait fluide. En ce qui concerne l’histoire, la relation, l’intimité entre les deux personnages, ils se reflètent l’un l’autre dans leurs forces et leurs faiblesses. Eli possède toutes les prouesses physiques nécessaires pour survivre dans un monde plein de dangers. Mais parce qu’il survit depuis si longtemps, il n’a aucun ressort émotionnel pour le faire. Cornelia n’a pas la capacité physique de survivre à ce monde perfide, mais elle a un énorme capacité émotionnelle pour le faire. Ils sont unis dans la survie. Tous deux apportent les faiblesses et les forces de l’autre. Elle apprend à survivre physiquement grâce à sa présence, et il apprend la raison de survivre grâce à la sienne. Voilà ce qu’est le mariage. Et c’est pourquoi le genre cow-boy est axé sur la vengeance. Vous savez, il s’agit d’attraper le méchant qui a fait la mauvaise chose. C’est la nature peu conventionnelle de The English qui raconte l’histoire d’amour, la qualité épique, la qualité du Docteur Jivago, c’est l’amour. Il s’agit de cela, de ce mariage entre les forces et les faiblesses de ces deux personnes qui se découvrent l’une l’autre. Et c’est dans cette intimité que l’histoire est, je l’espère, tout à fait unique et qu’elle séduira le public parce qu’elle est toujours amusante. »
Interviews des acteurs Emily Blunt et Chaske Spencer
The English (6×52′) de Hugo Blick est à découvrir sur Canal +