J’ai reçu de la part de National Geographic France, une petite disquette avec l’intérieur 4 épisodes (sur 6 épisodes de 60 minutes) de The Valley, le titre français de la version américaine « The Valley of The Boom ». Intriguée par ce programme avec au casting deux acteurs connus du milieu des série Bradley Whitford (Trophy Wife, The Handmaid’s Tale) et Lamorne Morris (New Girl), je regarde les quatre épisodes à la suite. Le sujet, c’est Internet ! Comment Internet est arrivé dans nos vies ? Quelles sont les génies derrière le phénomène ? Quels enjeux pour les entreprises ? Vaste question à décortiquer comme une toile d’araignée sur National Geographic France !
The Valley : Documentaire, série, docu-fiction ?
The Valley est un format hybride. La limite entre le documentaire et la série est floue. Et je me suis interrogée pendant tout le visionnage car ça ne ressemble pas à Un Secret d’Histoire de Stéphane Berne car les acteurs jouent véritablement une histoire comme dans une série historique et ils ne sont pas quasi muets comme dans Un Secret d’Histoire, présents simplement pour illustrer l’Histoire.
Par exemple dans The Valley, Michael Fenne est un homme qui existe qui s’appelle en réalité David Kim Stanley, il a été un temps à la tête de Pixelon. Cet homme est interprété par l’extravagant Steve Zahn et on assiste à un show. Le personnage est totalement délirant et on découvre à son délire avec un véritable jeu d’acteur de la part de Steve Zahn. C’est différent des documentaires historiques où l’acteur joue juste une personnalité sans faire dans la performance d’acteur. Les moments où Michael Fenne est en scène, on a l’impression d’être dans une série.
A côte de l’excentrique Steve Zahn dans la peau de Michael Fenne, il y a des acteurs qui s’adressent à vous directement face caméra. Ils font une pause dans le récit et vous explique des choses afin que vous puissiez suivre l’histoire car le développement d’Internet et les enjeux de la Silicon Valley, c’est pas si simple. Ainsi, l’acteur John Karna vous explique face caméra qu’il prétend être Marc Andreessen et que ce dernier ne va pas témoigner donc pour éviter un procès, il précise ne pas être Marc Andreessen mais joue son rôle. Puis, Lamorne Morris, lui, il joue Darrin Morris et il n’hésite pas à interrompre le récit pour vous expliquer deux-trois trucs.
Enfin, il y a les métaphores. The Valley aime faire des métaphores et vous prévient quand c’est le cas (heureusement car sinon, ça aurait été encore plus confus que ce ne l’est). Ainsi, quand Microsoft a tué le marché en s’imposant, on voit deux personnages mourir sous nos yeux mais c’est une métaphore pour dire que Microsoft les a tués. Autre exemple de métaphore, Todd Krizelman et Stephan Paternot en haut d’un immeuble prêts à se suicider pour montrer que leur business prend une autre tournure bien plus impressionnante.
Cependant, The Valley remplit les codes du documentaire. Dès les premières minutes, on a des intervenants qui sont face caméra et racontent leur expérience de l’époque. Le propos est intéressant car c’est l’explication du chamboulement d’Internet au sein de la Silicon Valley. Les témoignages sont instructifs et on apprend plein de choses passionnantes. Mais, le traitement est confus entre série et documentaire, on ne sait pas vraiment ce que l’on regarde et on finit par s’y perdre sur un sujet pas si évident à comprendre. En effet, cela implique des enjeux financiers et informatiques complexes. Si l’épisode 1 a réussi à me captiver, la suite a été plus difficile à suivre. En fait, je ne parvenais pas à savoir si les passages de fiction étaient réels ou une pure création fictive. Mais, est-ce que ce sujet aurait pû faire l’objet d’une série uniquement ? Pas certaine, c’est bien trop complexe et susciter de l’empathie sur ce genre de personnalité n’est pas évident. The Valley aurait dû être un bon documentaire tout simplement.