Je me suis mise dans la peau de Sam Fox pendant 2 jours avec un binge-watching des deux saisons de la série Better Things sur Canal +. Sam Fox, c’est une mère de trois filles, célibataire et dont le métier est actrice. Mais passée les 40 ans la carrière d’actrice ce n’est pas si évident et encore moins quand on a trois enfants à charge avec un ex-mari totalement absent dans l’éducation de ses filles. Puis, il faut voir quelles filles elle a, les trois ne sont pas très faciles à vivre. L’aînée Max est une ado de 16 ans en pleine crise et totalement irresponsable, Frankie, la cadette cherche son identité ce qui ne l’empêche pas d’avoir un avis sur tout et Duke, la benjamine est encore un bébé un peu capricieuse sur les bords. Sam doit jongler avec trois personnalités très différentes et qui ne font rien pour l’aider au quotidien. Nombreuses sont les fois où vous attendez Sam dire à ses filles « Y a-t-il quelqu’un pour m’aider »? et cette demande restée sans réponse. Oh, il y a la grand-mère, la mère de Sam qui habite juste à côté, très bavarde, très british et très envahissante. Voilà, vous avez le topo de l’ambiance qui m’avait déjà plu dans le pilote. Je voulais poursuivre cette série comique de FX écrite par Pamela Adlon, héroïne de la série (et Louie C.K mais on ne le dit plus trop depuis les accusations harcèlement sexuel qui pèsent sur l’homme). Lors de la saison 2, Pamela Adlon assurait plusieurs rôles : co-scénariste avec Louie C.K, actrice principale et réalisatrice de sa propre série qu’elle a créée. Comme elle appréciait l’aide de son feu camarade d’écriture, Pamela Adlon a engagé quelques nouveaux scénaristes pour l’aider sur la saison 3 comme Sara Gubbins (Transparent, I Love Dick et vue à Séries Mania), Joe Hortua (Bones & Leverage), Robin Ruzan, & Ira Parker (The Last Ship & Rogue). ça devrait le faire !
Pourquoi on aime Better Things ?
Déjà c’est une série très actuelle et en plus, Pamela Adlon s’appuie sur une réalité la sienne. En effet, l’actrice s’est retrouvée dans la situation de son personnage même si elle n’a pas été aussi célèbre que son personnage de Sam Fox dans sa jeunesse. L’actrice a une carrière honorable, avec un creux le temps d’éduquer ses filles, on suppose seule, mais elle n’a jamais été connue et reconnue pour un rôle emblématique. En réalité, elle est plus connue pour la voix d’un personnage dans la série Les Rois du Texas (1997) et ses talents d’écriture pour lesquels elle a remporté un prix au Writer Guild of America avec la série Louie. Bref, on est très proche d’une réalité. C’est surtout une réalité qui parle au commun des mortels car la situation de la mère de famille célibataire est de plus en plus courante, concilié un job exigeant et un rôle de mère est aussi courant et l’actrice passée 40 ans qui a dû mal à travailler dans un métier qui voue un culte à la jeunesse éternelle est une problématique toujours présente.
On se sent proche de Sam Fox et limite on ne comprend pas ses filles qui ne font rien pour aider leur mère dévouée corps et âme à ses petites. Nombre de fois, où on vous avez envie d’en claquer une, surtout Max et Frankie, qui sont très insolentes parfois. Mais avec le temps, elles deviennent attachantes et leur mère sait comment leur rendre quand l’une d’elles dépassent les bornes comme par exemple la vengeance sur Frankie dans l’épisode 8 de la saison 2. Il y a Duke, la petite dernière qui est beaucoup plus proche de sa maman mais pas non plus de là à l’aider non plus. Après il y a quelque chose qui me turlupine, c’est le prénom des filles qui sont très masculins et je suis même allée vérifier Max et Duke sont considérés comme des prénoms masculins, il y a juste Frankie qui est féminin. Est-ce l’expression d’un regret de ne pas avoir eu un garçon ? Bref, c’est un détail mais ça titille.
Aussi un point de fort de la série, c’est l’écriture. Les situations mises en scène sont à la fois drôles et dramatiques. Il est rare de ne pas rigoler lors d’un épisode de Better Things mais on est aussi ému car il y a une forme d’ironie. On ne peut qu’admirer le travail de Pamela Adlon sur ce point qui délivre des épisodes bien construits quoique un peu courts. En effet, au lieu d’un 22 minutes, un 30 minutes auraient été bien parce que parfois, on reste sur sa faim. En effet, les intrigues des filles plus secondaires sont parfois arrêtées comme en plein milieu comme Duke et le fantôme de la jeune femme dans l’épisode 9 de la saison 2. On sent que Pamela Adlon veut en dire plus mais que le temps est imparti.
Better Things est une bonne comédie assez juste et proche d’une réalité concrète pour le téléspectateur. Les histoires racontées sont celles d’un quotidien de mère travailleuse qui apparaît comme une véritable parcours du combattant. L’écriture et la justesse du propos font de cette série, une jolie pépite.