Propulser les Vikings au rang de stars de la télévision américaine, puis du monde entier, un pari fou qu’Alan Gasmer a relevé avec brio ! Ce producteur américain à qui on a dit que sa série était trop chère et ne marcherait pas aux Etats-Unis a réussi l’exploit d’amener le génie créatif anglais de Michael Hirst avec ses Vikings aux pays de l’Oncle Sam ! Un succès tel qu’Alan Gasmer a même produit le prequel Vikings : Valhalla sur Netflix. Néanmoins, Alan Gasmer, ce n’est pas uniquement des productions autour des Vikings, c’est des séries de renom : Mosquito Coast, A Spy Among Friends, Dublin Murders ou You Me Her. Lors du festival Italian Global Series, j’ai eu l’opportunité de parler séries avec ce grand producteur américain, Alan Gasmer, membre du jury de la compétition mini-séries du festival. Ce fut l’occasion de revenir sur son impressionnante carrière avec ses succès ainsi que de découvrir ses projets à venir tous aussi prometteurs !
rappelez-vous : on regarde la télévision, on voit des films
La recette d’une bonne série ?
Quand on rencontre un producteur majeur américain, on a envie de savoir quels sont, selon lui, les ingrédients pour produire une bonne série ? La recette magique ? Alan Gasmer livre les sien : « La première chose dont vous avez vraiment besoin, c’est une excellente base. Donc, en général, je commence avec une propriété intellectuelle (IP). Pour Vikings, j’ai commencé avec le film The Viking avec Kirk Douglas et Tony Curtis : je l’ai regardé et je me suis dit, ‘oh, on pourrait en faire une série télé’. Et puis, finalement, on ne s’est jamais servi du film. Mais c’est de là que je suis parti, en quelque sorte.
Pour The Mosquito Coast, on a commencé avec un excellent livre, et on est simplement retournés au livre, au lieu de faire un remake du film avec Harrison Ford.
Et pour Spy Among Friends, c’était aussi un excellent livre. Donc, en général, on commence avec ce qu’on pense être un bon livre, une bonne idée, un bon point de départ, quelque chose qui, espérons-le, va intriguer l’acheteur à qui vous essayez de le vendre, puis les spectateurs dans le monde entier.
Et ensuite, tout repose sur : qui allez-vous choisir au casting ? Et pour Vikings, à part Gabriel Byrne, la plupart des acteurs n’étaient pas vraiment connus. En tout cas, pas de moi. Mais ce qui est intéressant, c’est que la télévision a cette capacité de créer des stars. Parce qu’ils entrent dans votre maison, vous grandissez avec eux. C’est pourquoi la télévision est un média centré sur les personnages, alors que les films sont centrés sur l’intrigue. Il y a une distinction à faire. Quand vous invitez des gens dans votre maison, vous avez l’impression de les connaître, vous vivez avec eux. C’est une expérience différente que d’aller au cinéma pour voir un film, puis c’est terminé. Parce que, rappelez-vous : on regarde la télévision, on voit des films ».
Puis, pour prolonger sur son expérience sur Vikings, Alan Gasmer m’a confié être le seul américain sur le projet et c’est lui qui a convaincu la chaîne américaine History aux États-Unis d’acheter la série. C’est une série plutôt européenne de par sa sensibilité créative à commencer par le showrunner le britannique Michael Hirst. Alors, j’ai demandé ce qu’Alan Gasmer a apporté d’américain à la série Vikings : « Ils avaient cette idée fausse selon laquelle les Vikings avaient des casques à cornes, les cheveux dans le vent et tout ce genre de choses. Et l’objectif de Michael Hirst, c’était en quelque sorte de les humaniser. Je plaisantais souvent en disant que la série portait sur une famille de Vikings : ils violent, ils pillent, puis rentrent à la maison pour dîner. C’est un peu ce qu’ils faisaient, n’est-ce pas ? Donc, il faillait s’identifier à eux comme n’importe quelle famille aujourd’hui. Je pense qu’on pouvait s’identifier à ce qu’ils traversaient, aux défis qu’ils devaient relever dans un environnement aussi rude. C’était une époque totalement différente. Ce qui est aussi intéressant, c’est que les Vikings n’avaient pas leur propre langue écrite. Donc, tout ce qu’on sait d’eux, ce sont ceux qu’ils ont conquis qui l’ont écrit ».
pendant longtemps, la télévision était un peu le vilain petit canard.
Le pouvoir de la télévision !
Fort de cette expérience de Vikings qui date un peu et de toutes les superbes séries produites depuis, il a été ensuite question de sa vision de l’évolution de la télévision et Alan Gasmer répond : « C’est intéressant, parce que pendant longtemps, la télévision était un peu le vilain petit canard. Les séries ne coûtaient pas très cher à produire. On peut encore regarder les vieilles séries sur Netflix et voir à quel point elles étaient faites avec peu de moyens, voire comment elles étaient montées. Et puis la tendance s’est complètement inversée. Quand j’essayais de vendre Vikings, je me souviens que des amis dans différents studios et agences me disaient que je n’y arriverais jamais, que ce serait invendable parce que c’était trop cher. Et maintenant, c’est devenu bon marché comparé à ce qu’ils dépensent pour certaines séries aujourd’hui ». Il faut environ compter 4 millions de dollars pour un épisode de Vikings alors que maintenant les séries originales des plateformes de streaming sont à minimum 10 millions de dollars l’épisode allant facilement jusqu’à 20 millions et même 30 millions de dollars pour un épisode de Stranger Things.
La suite des aventures d’Alan Gasmer !
Enfin, Alan Gasmer m’a révélé la suite de ces projets à venir aussi bien en télévision qu’en cinéma et pour les deux projets il a commencé par me dire « Vous allez peut-être rire ». parce que ce sont des IP bien connues qu’il remet au goût du jour. Pour la télévision : « Dans les années 90, il y avait une série qui s’appelait Pacific Blue. Je l’ai revendue à Fox et on est en train de la développer en ce moment. Des flics sur la plage ! La série originale se passait à Venice Beach. Celle-ci se déroulera probablement là aussi. Et ensuite, elle peut se passer partout dans le monde. Vous pouvez faire des flics sur une plage en Australie, des flics sur la plage à Cannes. Tu peux faire Pacific Blue partout où il y a un océan« . La série sera proposée à la rentrée 2026 de la FOX. Pour le cinéma : « Je développe MacGyver : le Film ! On va repartir de zéro, en faire une version jeune de MacGyver. ersonne de l’ancienne série. Tout est complètement nouveau. Comme Mission Impossible, mais sans armes ». Alan Gasmer a uniquement les droits pour le cinéma différent de la télévision et pas de Lucas Till à l’horizon a priori. Je sais pas vous mais j’ai hâte de découvrir ces projets sur écran !
