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Au secours ! Sortez-moi de ces banlieues chics en séries !

Trop de séries sur les banlieues chics. Ça a commencé avec Desperate Housewives innovante pour son époque mais là ça frise l’overdose ?

The Mick est la série de trop celle qui m’a poussée à écrire cet article. Marre d’avoir cette sensation de commenter ce même style de séries chaque année encore et toujours. Un coup c’est la couleur (Black-ish) un coup la taille (American Housewife) un coup la forme avec des extraterrestres (The Neighbors) et même au paradis le lieu est le même (The Good Place). Toutes ses séries sont obnubilées par un même et unique lieu : la banlieue chic ! Ce lieu sacralise tous les clichés humains ou permet de s’autoriser les clichés.

Stéréotypes en séries

un plan bien défini

La banlieue chic américaine a un plan bien précis avec des maisons qui se ressemblent pratiquement toutes. Elles sont peintes en blanc ou rose saumon. Chaque parcelle a un jardin devant avec son arbre et derrière une porte de sortie au niveau de la cuisine traditionnellement donnant sur un autre jardin (où se trouve généralement la cabane à outils). La route serpente entre les maisons et un petit chemin de dalles blanches fait office de trottoir. C’est le classique (vérifiable aux Etats-Unis en vrai), même si quelques variantes existent. Certaines sont même appelées « gated community » ce que l’on peut traduire par « résidence fermée » en français, un lieu regroupant plusieurs demeures entourées d’un grillage ou mur avec des moyens de sécurité du type vidéosurveillance et gardiennage. Par exemple, dans The Mick, Mackenzie est accueillie par un gardien avant d’arriver dans le lieu de résidence de sa soeur.

Des personnages bien stéréotypés

Dans ce microcosme, les scénaristes de séries s’en donnent à coeur joie. La caricature est de bon goût. Ainsi, dans les banlieues chics y habitent souvent :

  • La blonde refaite (Dallas Royce de Suburgatory)
  • La mère au foyer maniaque qui fait des muffins (Bree Van de Kamp de Desperate Housewives)
  • le couple gay extravagant  (Bob Hunter et Lee Mcdermott de Desperate Housewives)
  • La lycéenne ultra pimbêche (Dalia Royce de Suburgatory ou Sabrina Pemberton de The Mick)
  • Le petit garçon intello tête-à-claque et coiffé trop proprement (Ray Dimeo de Speechless ou Chip Pemberton dans The Mick)
  • La vieille acariâtre (Mrs. McCluskey dans Desperate Housewives)

Et j’en passe parce que la liste des clichés et de ses exemples est bien trop longue. C’est comme si dans ce lieu seul et unique, le stéréotype était autorisé même recommandé. Alors, cela crée des personnages invraisemblables qui changent de l’ordinaire mais aussi à force de trop pousser le trait de caractère, une forme de lassitude s’installe dans ces protagonistes qui deviennent trop prévisibles.

La plainte du nouvel arrivant

Bien souvent le héros que l’on suit se plaint de son sort. En effet, son destin l’a contraint d’arriver dans cette banlieue chic. Tessa dans Suburgatory ne comprend pas la décision de son père de quitter New-York pour Chatswin dont elle critique la moindre personne. Katie, la American Housewife, relate sa vie dans sa banlieue chic dont elle déteste tout mais justifie sa présence pour la bonne éducation de ses enfants. Mickey, The Mick, se plaint du choix de vie de sa sœur et justifie le caractère imbitable de ses neveux par cet environnement.

Ce lieu, la banlieue chic est la source de tout ce que le téléspectateur est censé détester du moins, il y a toujours un personnage pour vous aider dans cette opération. Source de critique en permanence comme si ce lieu n’est pas normal et ne devrait pas exister. Peut-être, pourquoi pas mais si c’est exagéré, on comprend celui qui s’en plaint, non ?

La banlieue chic a des limites

La banlieue chic a un périmètre bien délimité géographiquement et côté scénario aussi. En effet, à part Desperate Housewives qui a su créer un véritable univers et des personnages plus profonds que leur apparences superficielles, les comédies de 22 minutes suivant la pionnière en la matière, parviennent difficilement à enchainer les saisons sur le long terme. Une fois que tous les clichés sont exploités, le tour est fait. Une histoire allant plus loin que les limites de la banlieue chic doit être imaginée pour créer un univers de série que ce soit le meurtre pour Desperate Housewives ou bien les valeurs culturelles pour Black-ish. Mais Suburgatory ou Trophy Wife ont souffert de ces limites trop restreintes. American Housewife ou The Mick semblent se diriger dans cette direction, celle du prétexte de la banlieue chic pour raconter une histoire qui risque de s’essouffler bien vite.

En fait ce que je déplore c’est cette impression de commenter tout le temps la même chose chaque année, un peu comme la série de super-héros, la série sur la banlieue chic est un inconditionnel de la rentrée. A chaque fois, je recherche l’originalité, elle est bien souvent trop mince pour parvenir à me donner envie de rester dans cette banlieue pourtant si chic de prime abord…

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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