C’est la deuxième fois qu’Amazon Prime Video s’attaque au monde des super-héros et c’est toujours avec un certain humour. Après la comédie déjantée, The Tick, Amazon vire dans l’humour cynique et trash avec The Boys. Adaptation d’un comics, cette série met à mal le mythe du super-héros et s’en moque allégrement. La saison 1 est composée de 8 épisodes de 52 minutes environ et la saison 2 est déjà commandée par Amazon.
The Boys : le comics
The Boys a été créé par Garth Ennis et plusieurs dessinateurs dont Darick Robertson ont participé au projet. The Boys est composé de 72 numéros publié entre 2006 et 2012. Il s’agit d’un comics récent qui est en phase avec notre société et ça se voit avec le marketing a outrance de The Seven. En fait, The Seven sont sept super-héros (Homelander, Black Noir, Queen Maeve, Mister Marathon, The Deep, Jack From Jupiter et The Lamplighter) admirés de tous mais qui en réalité sont corrompus, pervers et surtout immoraux. Ils sont tous des pastiches des super-héros traditionnels connus de tous comme Homelander, caricature de Superman, Queen Maeve, celle de Wonder Woman ou The Deep, celle d’Aquaman. Face à eux, The Boys, un groupe de marginaux qui souhaitent mettre fin au règne de ces super-héros dépravés par la célébrité et la gloire. Ils sont cinq justiciers de leur côté et ce n’est pas que des garçons : Billy « le boucher » (Billy Butcher), chef de l’équipe des « Boys », Hughie « le p’tit » (Wee Hughie), « La Crème » (Mother’s Milk), « Le Français » (Frenchie) et « La Fille » (The Female).
The Boys : du domics à la série
Une adaptation en série peut nécessiter des changements parce qu’il faut savoir trouver l’équilibre parfait entre contenter les fans du comics et intéresser un public novice. Cette équation subtile pas toujours évidente est nécessaire pour assurer le succès de la version sérielle du comics. Dans la série télé, les super-héros sont un peu différents : Homelander, The Deep, Queen Maeve, Black Noir sont présents mais Mister Marathon devient A-Train, le personnage de Translucent est ajouté (sorte d’homme invisible) et Starlight rejoint le groupe de The Seven et elle ne s’appelle pas Stella mais Annie à l’origine. Puis, l’acteur Karl Urban qui joue Billy Butcher dans la série a confirmé que The Boys ne prenait pas la substance Compound V et donc, il n’avait pas de super-pouvoirs comme dans le comics. Il a dit au New-York Comic Con : « C’est probablement l’une des différences entre le comics et la série. Eric Kripke, notre créateur, notre showrunneur et en quelque sorte notre auteur principal, voulait vraiment raconter une histoire à propos d’humains dotés de capacités non superbes et s’attaquant à l’élite, 1% des 1%. […] C’est l’équivalent du petit gars qui s’en prend au géant. Donc, à ce stade, aucun de nous, aucun des The Boys, n’a de super-pouvoirs ou n’est renforcé par le Compound V ». Ce sont les principaux changements même s’il y en a d’autres mais si vous débutez dans cet univers comme moi, c’est les informations à savoir entre le comics et la série. Un des producteurs est Seth Rogen, acteur, qui s’était lancé dans l’adaptation plutôt réussie de Preacher pour AMC. Eric Kripke, un nom qui peut vous dire quelque chose car c’est le créateur de la série Supernatural et co-créateur de Timeless. Côté casting, sachez que le créateur du comics Garth Ennis s’est inspiré de l’acteur britannique Simon Pegg pour le personnage de Hughes Campbell. Or, Simon Pegg joue le père de Hughes à l’écran.
Avis The Boys
J’ai fait un visionnage en deux temps, d’abord le pilote sur grand écran lors d’une avant-première organisée par Amazon Prime Video et Just Eat et le reste un mois après dans un second temps. Le pilote m’a tout de suite accroché. Faisant partie de ce groupe de gens qui en a un peu marre de voir des super-héros à toutes les sauces avec des scénarii très similaires où le super-héros triomphent toujours malgré un méchant toujours plus féroce comme The Flash, Arrow, Supergirl etc… Puis, les Marvel version Netflix (Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist) c’était sympa au début car le genre était revisité mais après on a vite fait le tour et on retombe sur les mêmes ficelles. The Boys propose une version originale avec des super-héros pas si glorieux. Alors, ce n’est pas nouveau la thématique des méchants super-héros que ce soit au cinéma (Hancock ou Deadpool) ou en série (The Punisher, Legion, Misfits) mais disons que The Boys a part d’originalité qui parvient à la distinguer des autres séries du genre. Dès le pilote vous serez mis dans l’ambiance avec la scène de Hughes et sa copine. C’est trash, irrévérencieux et avec un humour très cynique. Puis, ce partie pris de caricaturer les super-héros que l’on connait tous, est assez jouissive. Homelander est un véritable pastiche de Superman. Ce personnage est risible dans son style mais redoutable dans son caractère disons qu’il l’a main sur le coeur quand ça arrange ses intérêts. En fait, au-delà de la guerre que lance The Boys contre The Seven, l’aspect mercantile des super-héros et ce marketing outrageant autour d’eux est un reflet de nos sociétés qui sont dans l’excès. C’est intéressant et cela montre que derrière le super-héros, il y a un humain et lui est capable des plus grands vices.
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