Quand la mixité est arrivée à l’école, elle a chamboulé les années 60 en France ! Mais aussi la vie des acteurs de MIXTE, la série d’Amazon Prime Vidéo créée par Marie Roussin. Lors du Festival de Télévision de Monte-Carlo, j’ai eu la chance de participer à des tables rondes où j’ai pu soumettre une petite interro surprise à 5 comédiens de MIXTE : Nina Meurisse, Maud Wyler, Lula Cotton-Frapier, Baptiste Masseline & Gaspard Meier-Chaurand.
Qu’est-ce qui vous a plu dans votre personnage et la série MIXTE ?
Mademoiselle Couret
Nina Meurisse : « Je n’avais jamais joué avant un personnage aussi solaire, positif, maladroit, très féminin et très touchant. Le fait que ça m’emmène loin de ce que je fais d’habitude, mais tout de suite charmée. Et puis, dans l’écriture, moi, j’ai lu les épisodes. Je les ai dévorés. On les attendait ! on engueulait Marie (Roussin) en disant mais donne-nous la suite ? Mais qu’est ce qui se passe ? Comme ils ne voulaient pas nous spoiler. On était en train de lire, mais ils sortent ensemble au final. Et oui, je trouve qu’il y a un doux mélange entre à la fois une série qui est engagée et en même temps vraiment rafraîchissante ».
Jean-Pierre Magnan
Baptiste Masseline : « Sa complexité et son évolution tout au long de la série. C’est quelqu’un qui, au premier abord, dans les premiers épisodes, paraît assez distant, assez froid, assez strict. Mais au fur et à mesure de l’histoire, il va découvrir qu’il a une sensibilité de fou que lui aussi, peut avoir des chagrins d’amour et avoir des déceptions, des joies, des peines, des doutes. Et oui, c’est ça que j’ai aimé, c’est qu’en fait, il représente un peu le regard masculin à cette époque qui commence à évoluer. Au début, il voit plutôt Simone comme comme une expérience, plus que comme une réelle personne à aimer. Et au fur à mesure du temps. En fait, il va se rendre compte ou non. Je ne dis pas attention ! Il a des réels sentiments pour cette fille ».
Annick
Lula Cotton-Frapier : « Je n’ai pas fini le lycée, donc j’ai vraiment fini ma scolarité dans une association […] J’adore jouer une lycéenne parce que je le vis pour la première fois et que j’ai fait tout pour la première fois, que c’est génial de faire vivre une chose pour la première fois à un personnage parce qu’il n’a pas les codes ».
« Annick est un clown triste. Comme Pichon, on est des personnages qui ne sont pas à leur place, qui sont toujours en décalé. Elle est trop femme, pas assez enfant. Elle est trop intelligente, en même temps elle n’est pas assez masculine et en même temps si elle était trop masculine, elle ne serait pas assez femme. Elle n’est jamais au bon endroit. Mais, elle ne peut pas être au bon endroit ».
Madame Bellanger
Maud Wyler : « Moi, mon personnage est assez conservateur à sa manière. Parce que moi, d’emblée, quand je l’ai vu, je me suis dit OK, génial, intéressant à jouer et en même temps, il y avait quelque chose de moi, Maud, qui était assez en rébellion. Comment elle supporte ? Pour aller vers le personnage il fallait que je que je la comprenne organiquement. De quoi, de quelle peur elle était faite à ce moment là ? D’être homosexuelle en 1953. Il fallait que moi que j’arrive à soustraire certains acquis par rapport à ça et comprendre comment on est corsetée quand on est une femme ».
Laubrac
Gaspard Meier-Chaurand : « Quand on accepte un rôle, on accepte tout un projet qui va autour donc il y a les deux qui s’imbriquent. La première chose qui m’a séduit, c’est le scénario dans sa globalité et comment est-ce que chaque personnage arrivait à trouver une place. Comment ça arrivait à s’articuler pour ce se soit une série chorale et intéressante. Déjà, cette structure chorale et ses parcours de personnages j’ai trouvé ça très chouette. Après le parcours de Laubrac, déjà c’est un contre-emploi car je n’étais pas du tout comme ça au lycée : le gars au fond de la classe, un peu ténébreux sur sa mobylette. C’est l’inverse de moi au lycée. C’est un personnage qui porte plein truc parce que c’est un gamin de l’assistance. Ça parle de difficultés sociales, d’accès à l’éducation pour des franges populaires ».
Qu’est-ce qui vous a surpris dans ce retour dans les années 60 et cette révolution de la mixité ?
Lula Cotton-Frapier : « Ce qui m’a surpris c’est que la mixité ne soit pas voulue à l’époque ».
Nina Meurisse : « Avant ça, je ne pensais pas que c’était comme ça. Par exemple, le truc que Couret vient de divorcer et que son salaire ne lui soit pas versé. Une femme mariée ne dispose pas de son salaire. Ça me paraît impensable ».
Maud Wyler : « C’est la façon de se donner la parole, pour moi, c’est la grosse différence. Entre les années 60 et maintenant, c’est-à-dire que ce n’était pas du tout évident de prendre la parole en son nom. On pouvait le faire pour la patrie. Il y eu la colonisation, puis la Seconde Guerre Mondiale, puis la Décolonisation. À ce moment-là, la France est quand même empêtrée dans son Histoire et dans ce qui serait ses fondamentaux. Il faudrait être franco-français. Enfin, quelque chose comme ça, comme pour bien baliser le fait que c’est bon. On a survécu et on est là. Et c’est là que j’ai compris la pertinence de mai 68 en abordant cette série parce qu’effectivement ça doit exploser. Je crois beaucoup que le politique rejoint l’intime. Et quand l’intimité est étouffée comme ça et le désir parce qu’on est des êtres humains faits de désir. Et quand ça, est étouffé un moment donné, ça explose ».
Baptiste Masseline : « C‘est sûr que ça ouvre les yeux. Même pour les acteurs et pour ceux qui regardent la télé, ça ouvre énormément les yeux sur ce que c’était à l’époque. Et aujourd’hui, la chance d’être dans une société qui qui évolue, mais dont l’évolution n’est pas terminée. Bien évidemment, elle ne fait que commencer et on est sur une évolution constante. Et c’est ça qui est bien que les gens se rendent compte qu’on a la chance aujourd’hui d’avoir plus de droits ».
Gaspard Meier-Chaurand : « J’ai encore plus appris sur maintenant, lorsque j’étais avec des filles très, très chouette, qui sont extrêmement intelligentes et qui ont beaucoup de patience, besogneuses, et moi qui ai pas mal ouvert les yeux sur la situation actuelle, à laquelle j’étais sensible mais peut être pas tant que ça. Il y a eu un vrai lien qui s’est fait sur la situation actuelle parce que ça m’a permis avec ce retour entre les années 60 et ce qui se passe actuellement Il y avait des choses qui étaient presque similaires. C’est parce qu’il y avait énormément d’avancées, mais finalement, dans la dynamique de groupe, il y a encore beaucoup de choses qui en résultent. Le fait de retrouver des comportements des années 70, aujourd’hui, c’est presque le truc qui me fait penser qu’il y a beaucoup de ces comportements qui sont très, très ancrés ».
Les petites anecdotes secrètes de MIXTE
- Le grand-père de Baptiste Masseline s’appelle Jean-Pierre, il avait 17 ans et passé comme son personnage de Jean-Pierre Magnan par Saint-Jean-d’Angély pour aller à l’école.
- L’histoire d’Erwan qui devient borgne est une histoire qui est arrivée au collège de la showrunneuse Marie Rousssin. Une anecdote de sa propre expérience de collégienne/lycénne et ça ne serait pas la seule et l’unique dans la série.
- Comme Mixte est une série destinée à l’international, Nina Meurisse a suggéré que son personnage parle bien anglais comme en tant qu’actrice : « A vrai dire, il n’était pas question que je parle vraiment bien l’anglais. Et moi, je leur ai dit les gars. Cette série va aller partout, donc on va montrer que je sais parler anglais ».
Mixte – Amazon Prime Video
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