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OURIKA : quand le rappeur Booba se lance dans la série !

Le saviez-vous ? Le rappeur Booba alias Elie Yaffa ajoute une nouvelle corde à son arc : la série ! En effet, connu pour sa musique et notamment son rap, l’artiste est à l’origine de la création d’une série OURIKA qu’il a imaginé avec Clément Godart, un ancien flic devenu scénariste et créateur de série. La série est réalisée par Marcela Said & Julien Despaux, sur un scénario de Marine Francou (Engrenages) et a pour trame de fond les émeutes en banlieue parisienne en 2005.

2005, dans une cité de la banlieue parisienne en proie aux émeutes, la famille Jebli règne en maître sur le trafic de cannabis. Alors que les quartiers d’embrasent, un grand coup de filet des Stups fait exploser le clan. Driss, le plus jeune fils est contraint de reprendre l’affaire familiale alors qu’il se destinait à une carrière dans la finance. Face à lui, William, un flic de quartier débutant et ambitieux, est déterminé à le faire tomber. Leur ascension parallèle fulgurante va changer leur destin à jamais.

Ourika était en compétition au festival Séries Mania et l’équipe de la série est venue en nombre la présenter au public. Ainsi, en conférence de presse, j’ai pu écouter les acteurs Adam Bessa, Noham Edje, Sawsan Abès, Salim Kechiouche accompagnés de Clément Godart et sa scénariste Marine Francou et les réalisateurs Marcela Said & Julien Despaux.

 

OURIKA : de la réalité à la série !

Clément Godart est un ancien flic qui a choisi de laisser tomber le flingue pour la plume de l’écriture. Une envie de raconter les histoires d’un corps de métier qui a l’habitude de se taire, il avoue : « quitter la police parce qu’on est assez muselé sur ce que l’on fait, vous ne verrez pas des policiers parler. C’est ce que l’on ressent dans ce genre de corporation, ça me semble assez logique de continuer, de passer un message sur mon vécu et de dire comment on ressentait les choses à travers ça« . Alors, il imagine avec Elie Yaffa connu sous le nom de Booba la série Ourika pour Prime Vidéo pour revenir sur un événement clef les émeutes de 2005 en banlieue en France. Une idée qui a germé lors de sa rencontre avec le rappeur en 2007, il dit : « On a envie de faire cette série, de parler un peu de réalité, de parler de 2005 et de ce mouvement de notre France. Ça me semble évident d’écrire sur ce sujet là, et du trafic des stupéfiants qui est très présent aujourd’hui. » Booba est acteur dans la série et pourtant, il ne s’est pas rendu à Séries Mania pour présenter la série, « c’est quelqu’un qui veut laisser les acteurs représenter la série » et « quelqu’un d’humble » selon l’acteur Adam Bessa, interprète de Driss. Julien Despeaux, réalisateur, renchérit : « Il y a eu différent niveau de collaboration avec Booba au niveau de la direction artistique, de la mythologie de la série, une collaboration évidement sur la musique de manière générale sur toute la tonalité que l’on voulait sur la série. »

 

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Clément Godart & Elie Yaffa
©Mika Cotellon

 

Ourika nous emmène dans les banlieues et forcément le trafic de drogue devient un enjeu mais alors comment faire de cette série, une oeuvre originale autour de ce milieu de la drogue usé et réutilisé à maintes reprises dans de nombreuses séries. La scénariste Marie Francou apporte une : « Chaque série est unique, essentiellement parce ce qui fait les séries, c’est-à-dire les personnages, la manière dont ils ont été pensés et surtout, ils deviennent après, les êtres de chair et de sang, quand il sont incarnés. La spécificité, pour moi, elle est là, mais  dans le récit, peut être que ce face-à-face entre ce flic et ce voyou, qui est certes une figure classique du polar mais là, qui est tellement enchâssé dans ce principe. Ils sont tellement malins tous les deux qu’ils vont inventer un système qui va leur servir tous les deux, on n’est pas dans ce face-à-face classique : est-ce que le flic va vouloir croquer et se corrompre et devenir un pourri non, c’est pas ça, c’est beaucoup plus subtil et c’est vraiment venu de quelque chose que Clément a vécu, et qui est bien documenté, mais qui, dramaturgiquement est un truc fou qui nous est arrivé sur un plateau, c’est-à-dire que William a besoin de Driss pour devenir un flic brillant, et il est ambitieux et il ne se résout pas à l’impuissance mais entre ne pas se résoudre à l’impuissance et basculer dans l’orgueil il y a un pas qui est sa folie à lui et de l’autre côté, Driss qui finalement, replonge dans sa destinée familiale et veut aussi, comme il est très malin devenir très puissant. En fait, ils se servent l’un l’autre et il y a un engrenage qui est beaucoup développé et qui démarre à l’épisode 4 et qui culmine à l’épisode 7. Et là, on est vraiment au cœur, selon moi, de la spécificité du récit. » Puis, dans ce milieu de la drogue plutôt masculin, Ourika propose des personnages féminins originaux comme le souligne le comédie Salim Kechiouche : « C‘est un monde masculin a priori mais en fait il ne l’est pas tant que ça, parce qu’il y a quand même des personnages féminins qui sont très forts. […] Les personnages féminins, pour exister dans ce milieu difficile, pas que masculin, mais difficile, elles sont obligées d’être fortes. » Enfin, à travers cette série, Clément Godart a voulu raconter un vécu : « J’aimerais [que les téléspectateurs] retiennent le mécanisme d’engrenage et c’est pourquoi il faut regarder Ourika dans son entièreté parce qu’il y a un beau message et c’est comme ça qu’on l’a construit avec Booba. Le co-créateur de la série ajoute qu’Ourika est « une fresque » et la série a été construite sur plusieurs saisons.

 

Ourika (7×52′) est disponible sur Prime Video !

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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