The Society est un Netflix Original qui avait refusé par Showtime et qui se retrouve chez Netflix au final. C’est un pur teen drama à l’américaine. L’histoire est simple et peut-être déjà vue, ce sont des adolescents qui se retrouvent dans une ville où les adultes ont mystérieusement disparu…. Dès lors, ils doivent assurer la gestion de la ville à leur manière et créer une société composée uniquement d’adolescents. Mais attention ! Ce ne sont pas n’importe quels ados, ce sont des ados issues de familles riches tous du même lycée. En clair des ados, qui mettent rarement les mains dans le cambouis.
Avec un pitch pareil, deux séries viennent en tête. La première évidente : The Leftovers. Là ce n’est pas 2% de l’humanité qui a disparu mais les parents d’adolescents. Deuxième série qui vient à l’esprit : Under The Dome. Ces adolescents ont l’air d’être en fermé dans une cloche comme coupé du monde. The Society, si on devait comparer, pourrait être un bon mix de ces deux séries avec beaucoup de teen drama à la clef. Parce que oui, les ados, c’est clairement la cible de cette série et ce sont les héros de la série.
Sans révolutionner le genre des séries pour ado, The Society parvient à passer pour un plaisir coupable même pour un adulte averti. En fait, ce qui est intéressant dans cette série, c’est la manière dont des adolescents, adultes en devenir, arrivent à penser une société qui fonctionne comme les gens plus sages avant eux sont parvenus à le faire. Il y a des interrogations sur le sens de la propriété, le vivre ensemble, la gestion des ressources ou la notion de justice. Une mission pas si évidente à un âge bancal où l’être humain cherche son identité et surtout à savoir comment s’intégrer dans la société. Si on retire quelques gros clichés comme les opposants au système qui sont des mauvais garçons comme Campbell et qui n’ont aucun motif pour leurs actes ou les jeunes filles battantes un peu trop sûre d’elle comme Allie et Kelly, on obtient une société intéressante qui vaut le coût d’être découverte.
The Society est composée de 10 épisodes et cela traîne un peu en longueur surtout quand il n’y a pas d’événement marquant. Par exemple, le sort de Cassandra était nécessaire pour faire avancer l’histoire et la tarte d’Ellie a permis d’avoir quelques sueurs froides indispensables. C’est davantage des micro-histoires qui vont captiver que le fil conducteur principal à savoir trouver pourquoi ils sont dans cette situation. A l’intérieur de cette société d’adolescent se dresse des portraits d’ado intéressants même si s’attacher véritablement à l’un d’entre eux n’est pas si évident. Ce qui est intriguant même si le personnage leader est Allie, elle ne fait pas forcément office de représentante de The Society. L’actrice Kathryn Newton se défend très bien avec son personnage (quoique parfois agaçante à jouer les badass en carton, c’est le rôle qui veut ça) mais elle n’est pas pour autant la seule figure de proue de la série. Comme dans une société diverse, chaque ado représente la série. Certains estimeront que la figure de la série est Grizz ou Campbell ou Lexie ou Kelly ou Sam ou autres, tout comme Lexie. Je trouve ça assez fort et totalement en adéquation avec l’ADN de la série.
The Society ose un peu trop parfois aller dans le cliché mais le jeu du divertissement est assuré. Peut-être un peu moins de prise au sérieux serait la solution idéale pour poursuivre l’aventure en saison 2 déjà commandée par Netflix.