Quelle série décrochera la Nymphe d’Or au Festival de Télévision de Monte-Carlo ? Neuf fictions sont en lice, mais laquelle se démarquera vraiment ? Cette année, j’ai choisi de me consacrer exclusivement aux séries, laissant temporairement de côté les unitaires — vous savez combien j’apprécie le suspense et la richesse des formats épisodiques. Ces séries sont projetées en avant-première sur grand écran, en accès libre pour le public, dans le cadre prestigieux du festival.
DEEPFAKE (L’indétectable)
(Canada -6×43′)
Pitch : Avec des vidéos truquées d’un réalisme troublant désormais générées par l’IA, comment distinguer le vrai du faux, la réalité de l’illusion ? Deepfake explore ce phénomène émergent des deepfakes indétectables. La série pose une question cruciale : lorsque l’on ne peut plus faire confiance à ses yeux ni à ses oreilles, à qui – ou à quoi – peut-on encore se fier ? La vie de Stéphanie, 25 ans, bascule lorsqu’une vidéo compromettante de sa mère devient virale. Stéphanie est convaincue que la vidéo, qui a ruiné la carrière politique de sa mère et entaché la réputation de sa puissante famille, est un faux – malgré le consensus des experts qui l’affirment authentique. Mais qui a créé ce deepfake, et dans quel but ? En dépit de sa nature honnête, Stéphanie se fait embaucher sous une fausse identité par une start-up qu’elle soupçonne de posséder la technologie nécessaire pour produire de tels deepfakes indétectables. Plongée au cœur d’une conspiration dangereuse aux ramifications internationales, Stéphanie découvre que la vérité n’est pas ce qu’elle croyait – et que les mensonges parfaits ont un prix élevé.
Dans un monde où le deepfake fait loi, quelle valeur donnait aux images ? La série joue bien sur ce trouble et le choix de mettre en cause une politicienne est encore plus troublant. Faut-il croire la politicienne qui dit que c’est un deepfake alors que la politique est actuellement chahutée dans nos sociétés.
AVIS :
GOOD COP / BAD COP
(Australie/USA – 8×42′)
Pitch : « Bienvenue à Eden Vale – un petit coin de paradis sur Terre. » C’est ce qu’annoncent les panneaux à l’entrée de cette ville américaine en apparence idyllique. Mais derrière la façade se cachent des crimes teintés d’humour noir et des relations embrouillées, menaçant les efforts du chef de la police, Big Hank, pour faire d’Eden Vale la ville la plus sûre d’Amérique. Pour Hank, c’est une affaire de famille. Sa fille, Lou, est aussi sa fidèle adjointe, dotée d’un regard acéré sur les dessous de la ville. Lorsque son fils Henry revient de la grande ville pour décrocher son badge de détective, son absence totale de tact dérange rapidement tout le monde. Contraints de collaborer, Lou et Henry – la gentille flic et le flic brutal – commencent à soupçonner que les habitants excentriques d’Eden Vale, y compris leur propre père, cachent un sombre secret.
Cette série policière n’apporte rien de vraiment novateur dans le genre, avec son intrigue centrée sur une famille de flics dans une ville au coeur des terres américaines. Pourtant, on se laisse prendre au jeu et l’épisode un se savoure sans difficulté porté par un duo aussi efficace qu’attachant incarné par Leighton Meester & Luke Cook. De plus, on prend également plaisir à relever les nombreuses références à la pop culture et aux séries, qui parsèment le récit.
AVIS :
HUNDERTDREIZEHN
(Autriche/Allemagne – 6×45′)
Pitch : Lorsqu’un bus s’écrase sur une autoroute en pleine ville, laissant derrière lui un sillage de destruction, il déclenche une enquête complexe et à hauts enjeux, alors que les enquêteurs tentent de percer le mystère de ce qui s’est réellement passé. Mais l’accident a aussi un impact profond sur de nombreuses vies apparemment sans lien entre elles. Selon les recherches, 113 vies sont affectées lorsqu’une personne meurt dans un accident : proches de la victime, survivants, secouristes, témoins, et bien d’autres encore. À mesure que surgissent des vérités choquantes, des choix impossibles et des conséquences inimaginables, même les plus infimes interactions entre les personnages influencent le cours de leur destinée. Chaque intrigue apporte ainsi une pièce du puzzle. Et une fois l’image complète, une question persiste : y avait-il plus que le simple enchaînement fatal d’événements aléatoires derrière cette tragédie ?
Ce premier épisode est ultra efficace ! La brillante idée des auteurs s’appuyer sur ces statistiques qui disent que 113 vies qui sont impactés lors d’un accident. Les vies que l’on découvre à l’écran semblent riches en émotions et la première, celle du chauffeur est assez puissante pour en faire un pilote captivant.
AVIS :
SHERLOCK & DAUGHTER
(USA/Royaume-Uni – 8×42′)
Pitch : Sherlock Holmes est hors de sa zone de confort. Le célèbre détective se retrouve mystérieusement incapable d’enquêter sur une affaire sinistre sans mettre en danger la vie de ses amis les plus proches. Pendant ce temps, la jeune Américaine Amelia découvre que son père disparu pourrait être le célèbre détective, après le meurtre choquant et inexpliqué de sa mère. Sherlock est tiraillé entre son intellect et ses émotions lorsqu’il est confronté à cette jeune femme affirmant être sa fille. Malgré des origines et des attitudes radicalement différentes, Amelia se révèle indispensable pour résoudre l’affaire. Ensemble, ils s’attaquent à une conspiration mondiale, à l’énigme du meurtre de sa mère, et tentent de découvrir si Amelia est vraiment la fille de Sherlock. Sera-t-elle la clé de sa rédemption ?
Et si Sherlock Holmes avait une fille qui vient des États-Unis et en plus, elle est amérindienne. Un choix qui permet d’enrichir l’intrigue et d’apporter quelques réflexions. David Thewlis réussit à endosser le célèbre rôle. Pour une fois, on n’est pas sur une énième réécriture moderne du personnage mais sur une série d’époque. En revanche, c’est un pilote classique, pas très vif et très prévisible. Puis, personnellement, les œuvres autour de Sherlock Holmes me fatigue et celle-ci n’y échappe pas.
AVIS :
THE BOMBING OF PAN AM 103
(Royaume-Uni – 6×60′)
Pitch: Un drame factuel basé sur les événements réels entourant l’attentat de Lockerbie en 1988 et l’enquête conjointe menée par l’Écosse et les États-Unis pour traduire les responsables en justice. Le 21 décembre 1988, le vol Pan Am 103, reliant Heathrow à JFK, explose en plein vol au-dessus de la petite ville écossaise de Lockerbie, à cause d’une bombe placée dans la soute. L’attentat fait 270 victimes, dont 43 citoyens britanniques et 190 Américains. Il s’agit du plus grave attentat terroriste jamais perpétré sur le sol britannique et du premier de cette ampleur visant des citoyens américains. Lockerbie se concentre sur l’enquête menée des deux côtés de l’Atlantique, ainsi que sur les effets dévastateurs de la tragédie pour la petite communauté de Lockerbie et les familles des victimes. De la recherche minutieuse d’indices sur le sol écossais, en passant par les ramifications jusqu’aux États-Unis et à Malte, jusqu’au procès au Camp Zeist en 2000, ce drame retrace les faits jusqu’à la plus récente inculpation prononcée fin 2022.
Un pilote correct sur un fait réel passionnant que l’on étudie des deux côtés de l’Atlantique. Une bonne surprise, la présence de l’acteur américain Patrick J.Adams? Quant à Connor Swindells, c’est perturbant dans le voir dans un rôle aussi sérieux après Sex Education ou Rogue Heroes mais il assure le job. Malgré le potentiel du sujet, la série a tout de même un peu de difficulté à nous embarquer totalement ce qui est principalement dû à la construction narrative de ce pilote.
AVIS :
VANGUARD
(Suède – 5×45′)
Pitch : Vanguard raconte l’histoire d’un magnat des médias improbable et pionnier de la réforme technologique, tiraillé entre passion et devoir. C’est le récit d’un esprit entrepreneurial audacieux, d’un désir de changer le monde — et d’une rivalité fraternelle au sein d’une famille puissante, déchirée par de vieilles blessures. À 35 ans, Jan Stenbeck semble tout avoir : une brillante carrière chez Morgan Stanley, une vie glamour à New York, et une romance naissante avec la mondaine américaine Merrill McCloud. Mais lorsqu’un drame frappe sa famille en Suède, il se retrouve soudainement propulsé à la tête de Kinnevik, l’empire industriel familial. Armé d’idées audacieuses venues des États-Unis, Jan ne souhaite pas perpétuer l’héritage de l’acier et de la sylviculture. Il entreprend alors une transformation radicale, faisant d’un conglomérat conservateur une puissance des télécoms et des médias. S’ensuit une lutte à hauts enjeux entre tradition et innovation, alors que sa vision se heurte à la résistance de ses frères et sœurs. Sa détermination inflexible bouleverse le paysage nordique des télécoms et des médias : il brise le monopole téléphonique suédois, lance TV3 – la première chaîne commerciale de Scandinavie – et met en œuvre des stratégies qui inspirent le modèle de Sky TV de Rupert Murdoch et préfigurent l’essor de Vodafone. À son apogée, Jan pèse 800 millions de dollars, fonde entre 20 et 30 entreprises par an, et contribue à faire passer la Suède d’une société industrielle traditionnelle à un leader mondial des communications. Mais cette ascension fulgurante a un prix. Hanté par la solitude et les tensions familiales, la vie de Jan s’avère aussi tumultueuse que révolutionnaire.
La vie de cet homme paraît si surréaliste qu’elle en arrive à être fascinante ! Jakob Oftebro est remarquable dans le rôle mais le pilote pourrait être plus flamboyant à la hauteur de l’homme fantasque qui en est le héros.
AVIS :
N.B : Ceci reste des premières impressions qui se basent sur un seul épisode ce qui est évidemment bien trop léger pour juger une série.