La crise des opioïdes aux États-Unis, un véritable scandale sanitaire provoqué par les laboratoires de Perdue. PAINKILLER (traduction : Anti-douleur) est une série Netflix créée par Micah Fitzerman-Blue et Noah Harpster et réalisée par Peter Berg. La série offre un point de vue sur cette crise à travers ses auteurs, ses victimes et une avocate qui veut faire éclater la vérité.

Pourquoi regarder la série PAINKILLER ?

Comment un médicament devient une manne financière ? Comment l’oxycodone* est devenu un médicament phare des Etats-Unis grâce à une campagne marketing redoutable. Tout a étudié par le laboratoire Perdue et son chef le terrible Richard Sackler !

Une enquête dans la crise des opioïdes ! Celle qui mène l’enquête est Edie Flowers, interprétée par l’actrice Uzo Aduba bien connue de l’univers Netflix depuis Orange is The New Black. C’est la narratrice de l’histoire et celle qui va essayer de trouver le délit pour faire condamner Perdue. Elle s’engage dans une bataille acharnée.

Tous concernés ! La mini-série adopte différents point de vue afin de montrer l’ampleur du scandale. Mais aussi, des personnes réelles face caméra nous parlent de ceux qu’ils ont perdu à cause de l’oxycodone. Des témoignages lourds en début d’épisode mais nécessaire pour rappeler une réalité qui n’est pas toujours fiction…

Après avoir vu Dopesick, il est difficile d’apprécier Painkiller pour sa juste valeur. Il faut dire que Dopesick a mis la barre très haut et Painkiller apparaît comme une pâle copie. En effet, on a les mêmes points de vue :

• l’agent du gouvernement qui se bat vents et marées contre Perdue Pharma (Bridget Meyer vs Edie Flowers)
• le megalo Richard Sackler (Michael Stuhlbarg vs Matthew Broderick tous les deux charismatique dans le rôle)
• le/la commercial(e) prêt(e) à tout pour vendre l’oxy jusqu’à la remise en question (Billy Cutler vs Shannon Schaeffer)
• l’individu lamba qui devient accro à l’oxycodone (Betsy Mallum vs Glen Kryger).

Chez Dopesick, le point de vue de médecin est ajouté alors que dans Painkiller, les médecins sont bien  souvent des pervers qui veulent s’en mettre plein les poches mais il y a quand même un médecin valable qui voit l’oxycodone comme un poison. En fait, en regardant Painkiller, je n’ai rien appris de ce que j’ai déjà appris avec Dopesick. La crise des opioïdes a un côté aussi fascinant que terrifiant et il y a plusieurs façons d’aborder le sujet. Même si Painkiller a voulu proposer une narration plus pop avec des effets visuels explosifs pour nous en mettre plein la vue. Parfois, ils sont excessifs et perdent de leur effet comme le parallèle entre Shannon et Glen dans l’épisode 5 qui dure une éternité. Le choix de raconter l’histoire avec une voix-off avec celle de la talentueuse Uzo Aduba casse aussi la volonté de donner un côté pop/explosif à la narration. D’ailleurs, en parlant du personnage d’Uzo Aduba, Edie Flowers même si elle est attachante son histoire avec frère est trop artificielle comme s’il fallait la rendre humaine et lui coller un problème de famille.

En fait, même si j’aime beaucoup le travail de Peter Berg (co-créateur Friday Night Lights) et de l’acteur Taylor Kitsch (ce dernier signe un de ces meilleurs rôle depuis Tim Riggins), l’actrice Uzo Aduba et de Matthew Borderick. Il faut le dire Painkiller souffre de la comparaison avec Dopesick. Néanmoins, comme Netflix reste le leader des streamers, il est fort probablement que plus de foyers voient Painkiller que Dopesick, la série trouvera son public et fera sensation. Netflix propose son propre Dopesick et ça se tente. Mais quand on est un sériephile averti, Painkiller donne l’impression de déjà vu…

La mini-série Painkiller est disponible sur Netflix