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Xavier Robic, Ana Girardot & Alassane Diong © Thibault Grabherr/CANAL+ Nina Meurisse © Rémy Grandroques/QUAD+TEN/CANAL+

LA FIÈVRE de l’interview à vivre avec Ana Girardot, Nina Meurisse, Xavier Robic & Alassane Diong !

La communication est un véritable pouvoir ! Découvrez ce pouvoir dans LA FIÈVRE ! Une série du duo Eric Benzekri (création et écriture) et Ziad Doueri (réalisation), connu pour Baron Noir, leur première série et succès ensemble. Même si la politique n’est pas loin dans LA FIÈVRE, cette création originale Canal + s’intéresse à l’art de la communication dans tous ses états ! Afin de communiquer au mieux sur la série rien de mieux qu’une interview des comédiens effectuée en conférence de presse, voici les éléments de langage de Ana Girardot, Nina Meurisse, Xavier Robic & Alassane Diong !

Le pitch : Comme à chaque fin de saison, la grande famille du foot français fête ses héros : sourires, selfies, récompenses – c’est la soirée des Trophées du foot. Tout bascule quand devant les caméras, Fodé Thiam, la star du Racing, assène un violent coup de tête à son entraîneur et le traite de « sale toubab ». « Toubab », cela signifie « blanc » en wolof. Sidération : la tempête médiatique peut commencer. Appelée au chevet du club, Sam Berger, communicante de talent mais dévorée par son hypersensibilité, pressent que cette fois la crise ne sera pas balayée par un nouveau scandaleplus « vendeur ». Depuis la scène de son théâtre toujours complet, Marie Kinsky instrumentalise l’événement en attisant les déchirures identitaires et sociales qui lézardent le pays. Sam craint d’autant plus Marie qu’elles ont été très proches… Les deux femmes « spin doctors » vont se livrer un combat sans merci ni répit pour orienter une opinion publique défigurée par la puissance des réseaux sociaux et leur culture du clash. Au coeur de ce combat, le destin d’un grand joueur, et avec lui celui de la France. Car cette fièvre, c’est avant tout la nôtre.

 

Qui sont nos communicants de La Fièvre !

Qui est votre personnage et quelle est sa force dans la série ?

Nina Meurisse : « J’interprète Sam Berger, qui est communicante passionnée par son travail et par l’observation de la société, qui est parfois tellement passionnée qu’elle allait à la limite de la folie… La force de Sam, c’est sa tonalité et le fait qu’elle est très instinctive, aussi intellectuelle qu’instinctivement et j’aime en tout cas chez les héros, c’est les gens qui sentent quelque chose et qui s’y accrochent. Et Sam, elle a des intuitions, à la fois des intuitions comme ça, mais aussi parce qu’elle connaît très bien la société, parce qu’elle fait des sondages de quali* depuis assez longtemps et qu’elle sent venir des choses dans la société. Il se trouve que ça arrive, ça vient alimenter la pensée qu’elle développe depuis plus de dix ans. »

Xavier Robic « Je joue Tristan Javier. Je suis le patron de l’agence, une agence de communication crise et de gestion d’image je travaille en collaboration avec Sam Berger, qui est une sorte d’associer plus plus mais on ne couche pas ensemble ! C’est quelqu’un d’assez carré, terre-à-terre, qui reconnaît tout le talent de son employé, même si elle est parfois sur sur le fil, et d’essayer toujours de la remettre sur les rails. Il y a beaucoup d’admiration et de d’affection entre nous. La force de Tristan, c’est d’avoir déjà une société aussi jeune et et d’être très bien entourée avec sa super équipe Kairos, et d’avoir quand même l’ouverture d’esprit de se dire que celle-ci [Sam Berger], il faut quand même la garder malgré toutes les bourdes qu’elle peut faire. »

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Alassane Diong (Fodé Thiam) & Nina Meurisse (Sam Berger)
© Rémy Grandroques/QUAD+TEN/CANAL+

Alassane Diong : « J‘interprète Fodé Thiam, j’interprète le footballeur star et aussi l’élément perturbateur de toute cette série. C’est sa sensibilité qui peut le jouer des tours aussi. Mais c’est aussi cette responsabilité, parce que quand on est gamin, surtout moi, j’ai pris un plaisir fou à jouer ce rôle, puisque j’ai toujours voulu être footballeur professionnel, ça n’a pas marché. Mais j’ai pris un plaisir fou, et cette responsabilité qui lui est infligé, par sa fonction et les symboles. C’est aussi sa force, mais c’est aussi sa faiblesse, on a l’impression puisqu’il exerce sa fonction qui n’est pas politique. Pour lui en tout cas. »

Ana Girardot : « J’interprète Marie Kinsky, une ancienne communicante, maintenant comédienne, actrice, qui a un spectacle où Marie aime bien un peu, mettre de l’essence sur les sujets brûlants et allumer la mèche. Marie kinsky, je dirais que sa force, c’est une virtuose de la communication. Elle est extrêmement douée dans ce domaine de la même façon que Sam, elle en joue beaucoup, elle monte en puissance et je pense qu’elle est un petit peu accro à cette puissance. Et s’il faut s’accrocher à elle, c’est peut être parce qu’il faut l’observer avec beaucoup d’attention parce qu’elle représente peut-être justement une forme de manipulation dont on est peut-être, nous, victimes et dont on doit se méfier très fort. »

Dans La Fièvre, Ana Girardot endosse un rôle très osé et à contre courant de ce qu’elle a fait jusqu’à présent comme elle le dit : « Je dois dire que j’ai toujours abordé des personnages plutôt gentils, doux, accompagnants pendant des années. À un moment donné, j’ai réalisé que j’étais souvent la femme de…, que j’étais cette femme accompagnante et douce » Marie Kinsky est tout l’opposé de ces personnages précédents, elle est même dangereuse ! La comédienne affirme : « J‘ai voulu m’orienter vers des personnages plus puissant, il fallait aller se mouiller ailleurs. » Ana Girardot qui explique avoir passé deux fois l’audition n’étant pas convaincue par sa légitimité dans le rôle de Marie Kinsky, elle n’a pas donné le meilleur d’elle lors de son premier passage. Puis, la rencontre avec le réalisateur Ziad Douari, a tout changé et elle est revenue auditionner avec une fièvre débordante pour défendre le personnage de Marie Kinsky et elle a décroché le rôle haut la main.

 

Deux femmes habitées par LA FIÈVRE !

Ana Girardot : « Ce qui était compliqué avec Nina, c’est qu’on a que deux scènes en commun dont une dans le passé. On doit construire cette relation qui a existé et cette confrontation dans la loge du spectacle de Marie Nina fait plus m’écouter que  se confronter à Marie. Mais, on a construire une relation avec peu de choses, et on s’est beaucoup parlé aussi. Avant, à la lecture, on s’est rendu compte qu’on avait des points communs, on buvait le même café au lait on s’est retrouvé des petites choses comme ça, et je pense que tout était dans le texte. Ça a été facile pour nous deux  de construire cette histoire. Et quand on a fait la scène dans le passé, en tout cas, pour moi, c’était très naturel, il y avait quelque chose d’évident qu’elles ont eu une histoire, qu’elles ont eu un idéal toutes les deux d’une société dans laquelle elles allaient évoluer, et qu’elles ont eu toutes les deux, à un moment donné, la même désillusion. Et il y en a une ça l’a fait partir dans une direction et l’autre dans l’autre. J’aimerais beaucoup que dans une saison deux, on découvre encore plus la relation qu’elles avaient. »

Nina Meurisse : « Je suis d’accord, je me souviens quand on a fait cette scène dans le passé, ça a été assez fondateur. Pour moi, c’est pas simplement une amitié grande de filles qui auraient fait des études ensemble et qui ont des désirs communs. Il y avait vraiment, et on l’a joué comme ça, quelque chose d’une presque une grande histoire d’amour c’est vraiment quelque chose de l’ordre de la sororité. Je pense qu’il y a de ça aussi dans les amitiés d’un coup, comme tu dis, on a un idéal de vie et quand on rencontre quelqu’un qui a la même pensée que soit sur, pour moi, le monde, il devrait être comme ça et on va le changer comme ça, et ça va fonctionner. Ça s’envole et quand ça s’arrête pour moi, c’est à la vie, à la mort, c’est-à-dire que, et d’ailleurs les deux scènes qu’on a faites, c’est vraiment ça, c’est l’amour passionnel de la sororité et d’un coup, le gouffre de la désillusion de se dire: mais comment on a pu aller d’une amitié si forte à une opposition aussi féroce alors qu’en vrai, c’est des femmes ? Et moi, je trouve que c’est ça, qui est intéressant dans la série. Elles ont plein de valeurs communes et pourtant, elles sont diamétralement opposées. »

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Nina Meurisse (Sam Berger), Ana Girardot (Marie Kinsky)
© Thibault Grabherr/QUAD+TEN/CANAL+

 

 

LA FIÈVRE, c’est quoi ?

Qu’est-ce que vous souhaitez que le public retienne de la saison 1 de la série ?

Ana Girardot : « J’ai l’impression qu’elle est importante parce qu’elle montre à quel point la manipulation d’informations aujourd’hui, elle a été complètement démocratisé, que les communicants, tout, ce vocabulaire, cette manière de les amener et de manipuler les informations, appartenait peut-être à une certaine élite politique avant et qu’aujourd’hui elle est accessible, peu à tous et  qu’on peut être facilement manipulable. On peut s’en rendre compte, notamment via les réseaux sociaux. On a l’impression qu’il y a quelque chose de très spontané dans ces échanges, dans les tweets, les Instagram, les posts, alors que, finalement, tout ça est pensé au préalable et vraiment réfléchi. Et ça, on le voit énormément dans la série. Et je pense que c’est très important d’avoir conscience de ça et qu’à travers la série, on puisse prendre conscience, et, que toutes les choses qu’on a apprises pour apprendre le scénario, nos personnages, le texte, qui nous paraissait peut-être un petit peu lointain pour nous au départ. Nous, on l’a digéré pour notre travail. Mais je trouve qu’à l’écran quand on voit la série, on le comprend, il est très accessible. Et de rendre tous ces concepts accessibles au public à travers le domaine du football, qui est un domaine qui réunit tout le monde, permet une ouverture sur ce monde qu’on ne connaît pas. Et ça, je pense que c’est d’utilité publique. »

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Xavier Robic (Tristan Javier)
© Thibault Grabherr/QUAD+TEN/CANAL+

Nina Meurisse : « Je trouve que c’est un peu aussi dans la veine de pas mal de films qui sortent en ce moment, on voit que la vérité, elle est protéiforme : il y a plein de vérités possibles. Ça a plusieurs sens, et j’ai l’impression qu’il y a plusieurs films, d’ailleurs que le public adore, parce qu’on n’est pas dogmatique, on n’est pas en train de dire : les gentils, c’est ça, il est méchant, c’est ça. Non, la vie est bien plus compliqué que ça. »

Xavier Robic : « En plus, elle est vachement prenant parce qu’elle est vraiment ancrée dans la société telle qu’on la connaît aujourd’hui. Il y a faire référence à des émissions télé qui existent, des présentateurs qui existent, des phénomènes comme les réseaux sociaux qui existent. On est vraiment là-dedans et on a l’impression que ça va être une réalité dominante, ou c’est palpable et tangible, mais on arrive vraiment à rentrer dedans. C’est très simple. »

*quali : raccourci couramment utilisé pour désigner une étude qualitative.

La Fièvre (6×52′) est à découvrir sur Canal + !

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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