Factice est la sixième production originale française 13ème Rue ! Une série qui nous propose une immersion dans le monde des faussaires de papiers avec Julien Messemackers à l’écriture et Julie Rohart à la réalisation. Un univers que j’ai pu voir de près puisqu’en mars 2024, je me suis rendue sur le tournage de la série ! Retour sur ma visite de tournage où j’ai découvert comment faire de faux papiers

Afin de mieux comprendre dans quel monde, vous pénétrez avec Factice voici le pitch de la série : Victoire, secrétaire médicale et graphiste à ses heures perdues, mène une vie de famille paisible dans une banlieue calme avec son mari Sofiane, ses deux adolescents Mila et Tom, et son frère Jérémie qui vit dans une dépendance au fond du jardin.
Le jour où Sofiane, victime d’un grave accident de travail, est hospitalisé pour une durée indéterminée, Victoire découvre que la vérité est toute autre : la famille croule sous les dettes. Mais elle cache, elle aussi, un secret, un talent qui lui a valu des ennuis dans sa jeunesse : un don naturel pour la contrefaçon.
Menacée d’expulsion, Victoire se lance donc, en tandem avec son frère, dans le commerce de faux papiers afin de renflouer les caisses familiales. Renouer avec un art dans lequel elle excelle est grisant, mais ce n’est pas sans risque : la petite entreprise va attirer l’attention de véritables criminels, dont la mystérieuse et dangereuse Edith..
L’idée de la série vient du scénariste Julien Messemackers (Dix Pour Cent, La Part du Soupçon) qui explique que l’histoire est partie « de témoignages de faussaires. J’ai trouvé ça intéressant. Surtout, qu’aujourd’hui on se dit les faussaires de papiers, est-ce que ça existe encore ? On est à l’époque du numérique. Puis, après c’était les personnages à construire autour de cette idée et jouer le point de vue d’une mère de famille qui est une madame tout le monde quelque part, mais qui a ce don démoniaque de la contrefaçon. Et à partir de là, ça a été développé un peu le concept de la série. »
Avec mes camarades journalistes, nous sommes arrivés en plein cœur d’un hôpital psychiatrique situé à Neuilly-sur-Marne. Vous allez me dire : ambiance ! Mais rassurez-vous, c’est juste un décor et le lieu est désaffecté donc idéal pour un tournage de série.

Ce jour-là, j’assiste à une scène de l’épisode 6 et dernier de la série. Le trio Caroline Anglade, Constantin Vidal (légèrement amoché pour les besoins du scénario) et Mhamed Arezki sont entrain de jouer une scène impliquant une camionnette et un cadavre. Pour ne pas vous gâcher le plaisir de la série, je ne dévoilerai pas les enjeux de cette scène qui rend super bien à l’écran. La réalisatrice Julie Rohart sur place dirigeait les comédiens et suivait de près la caméra qui filmait la scène sur plusieurs angles. Puis, il y a eu un petit fou rire entre comédiens à force de répéter la même scène et de s’emmêler les pinceaux les rires fusent. La réalisatrice me confirme lors du festival CreaTVty que l’ambiance sur le plateau était bonne : « Heureusement qu’il y a des fous rires sur les tournages, sinon on s’ennuie. Il y en a eu pas mal pour le coup, c’est pas ce qui manquait. Malgré le temps imparti. » Après avoir échangé avec les comédiens sur cette scène et leurs rôles, nous sommes allés dans l’entre des faussaires.
Dans une salle plutôt sombre où seul le travail du faussaire est éclairé, on découvre des petites mains qui s’affairent et réalisent les papiers que l’on va voir dans la série. Ce sont des spécialistes qui font ça dont une femme qui sert de doublure main à l’écran pour Caroline Anglade. Dans cet atelier, des faux papiers sont créés comme des cartes d’identité ou des faux bons au porteurs. C’est assez incroyable de voir la minutie des gestes et le résultats finals. Pour avoir vu les six épisodes de la série, l’illusion est totale à l’écran et en plus, on apprend des choses sur la technique.

Il faut savoir que les budgets des production de 13ème Rue ne sont pas faramineux mais la contrepartie, assez chouette, c’est la liberté aussi bien pour les scénaristes que les réalisateurs. D’ailleurs, la réalisatrice se réjouissait de faire un projet 13ème Rue pour cet atout rare sur le marché français actuel. Julie Rohart me confie : « C‘était un projet 13ᵉ rue. C‘était quelque chose qui m’intéressait beaucoup parce que 13ᵉ rue, on le sait, c’est des budgets serrés, c’est un timing très serré, mais en contrepartie, c’est beaucoup de liberté, donc ça permet de faire une série. C‘est une série qui me ressemble énormément, que ce soit dans le casting, dans l’esthétique, dans la musique, dans le montage. Donc, c’était une vraie chance !« .
Ce type de budget limite forcément le nombre de décor mais Julien Messemackers et Julie Rohart ont vraiment travaillé main dans la main afin que l’écriture et la réalisation soit sur la même longueur et fassent fi des contraintes. D’ailleurs, cela en devient une force puisque la réalisatrice dit : « On savait déjà où on allait tourner dans des décors limités, donc c’était des contraintes, mais qui ont rendu le processus très créatif finalement. » Julie Rohart qui a fait de son mieux pour profiter de ses décors puisqu’elle ajoute : « On a essayé d’utiliser au maximum tous les recoins des décors qu’on a eus pour dynamiser le montage et l’histoire aussi pour qu’on ne sente pas trop les contraintes. » À l’écran, on y voit que du feu, l’image est belle et la scène à laquelle j’ai assisté est toute transformé par la qualité de l’image et du montage. C’est la magie de l’audiovisuel !
Factice (6×45′) est à voir sur 13ème Rue et Universal Plus