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La fin The Americans

Ils se sont fait passer pour de vrais américains pendant 6 ans et c’est leur dernière mission. Elizabeth et Philip Jennings met un terme à leur contrat ! La superbe série The Americans lancée par FX et diffusée sur Canal + s’achève après six saisons réussies. Analyse de la fin de The Americans et retour sur cette série exceptionnelle peut-être sous-estimée par trop de monde…

 

The Americans : un statut particulier

Le saviez-vous ? The Americans n’auraient pas dû avoir autant de saison mais elle était la série favorite de John Langraf, patron de la chaîne FX. Ce n’est pas la série qui fait des records d’audience sur la chaîne voire celles-ci baissent de plus en plus au fur et à mesure des saisons. La saison 1 cumulée une audience moyenne de 1.80 millions de téléspectateurs pour finir à une moyenne de 0.66 millions de téléspectateurs pour la saison 6. Bien sûr, FX est une chaîne du câble et payante donc les audiences ont moins d’enjeu que pour les networks même la fameuse cible annonceur, les 18-49 ans, est moins vitale. Heureusement, John Langraf a vu le potentiel de la série qui avait beaucoup de choses à raconter et il a fait confiance à son ami Joseph Weisberg, co-créateur de The Americans. Par ailleurs, la série fonctionnait bien à l’international ce qui peut rattraper les audiences quelconques de la chaîne.

En tout cas, on peut remercier ce monsieur qui a vu la pépite qu’est The Americans. D’ailleurs, je me demande si nous en France, on l’a bien vu ? Personnellement, j’ai été séduite par The Americans dès le pilote et je n’ai plus jamais décroché. Émerveillée à chaque épisode par la qualité du scénario, de l’écriture des dialogues ainsi que la réalisation élégante. Je la compare volontiers à Breaking Bad en terme de qualité. D’ailleurs, les créateurs Joseph Weisberg et Joel Fields ont obtenu le même luxe que Vince Gilligan, showrunner de Breaking Bad, à savoir connaître le nombre de saisons attribués afin de raconter au mieux leur histoire avec un début et une fin qui fait sens. Parce que oui, la fin de The Americans est bluffante !

 

La saison 6 de The Americans

Peut-être que la saison 6 est la moins bonne hors dernier épisode de toutes les saisons de The Americans mais je dis ça car il faut choisir parmi six bonnes saisons. La 6 est peut-être celle un tout petit peu en-dessous. On sentait l’arrivée vers la fin et un peu essoufflement mais rien de catastrophique car tout était bien orchestré pour nous mener au final souhaité. Philip a enfin écouté son coeur, il a épousé son rêve américain et arrêté sa mission mais malheureusement, c’est un piètre businessman. Quant à Elizabeth, elle continue pour la cause et embarque sa fille Paige dans sa mission. Mais, les choses ont changé, le monde a changé et le KGB garde les mêmes méthodes mais ça ne fonctionne plus. Il est intéressant de voir comment une organisation secrète ne parvient pas à évoluer avec son temps. Elizabeth l’apprendra à ses dépens quand ses rapports seront modifiés pour servir les intérêts du KGB uniquement et non, celle de sa nation avec son nouveau leader Gorbatchev, peut-être moins drastique que son prédécesseur. Henry, le plus jeune des Jennings, lui est laissé de côté, envoyé faire des études loin de sa famille alors que sa soeur prend en main son nouveau destin. Elle semblait acquise à la cause comme sa mère, prête à faire du zèle si besoin. Mais, des scènes combats entre Philip et Paige comme celle de l’épisode 5 peuvent mettre le doute dans l’esprit de la jeune fille. Une scène splendide avec un Matthew Rhys remarquable dans la peau de cet homme qui souffre de voir son enfant emprunté un chemin qu’il regrette amèrement… C’est ce qu’il essaie de faire comprendre à Elizabeth :

We believed in something so big. And they tell us what to do and we do it, I get it, that’s how it works, but we do it. We do it, not them, so it’s on us All of it

On croyait en quelque chose de grand. Et ils nous disaient quoi faire et nous le faisions. Je comprends c’est comme ça que cela marchait, mais nous le faisions. Nous le faisions, pas eux, tout repose sur nous.

Le seul truc qui me chiffonne, c’est la manière dont Stan fait le parallèle entre ses affaires en cours et ses voisins. C’est comme si il avait éclairé par le Saint-Esprit et qu’il fait alors la corrélation entre les espions russes qu’ils pourchassent et ses voisins qui vivent à deux pas de chez lui.

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Comment The Americans se termine ?

La fin de The Americans est tout simplement sublime ! C‘est une savante alliance entre la surprise et la logique de l’histoire. Vu la tournure que prenait la saison 6, il était clair que Philip et Elizabeth allaient être démasqués et qu’on allait les voir retourner au pays, en URSS. D’ailleurs, c’était limite excitant de voir comment tout ça allait se goupiller. Tout commence par ces mots prononcés par Philip :

Things have gone topsy turvy at the office.

Les choses étaient sens dessus dessous au bureau.

C’est à partir de ce moment-là qu’Elizabeth et Philip doivent enclencher le plan de départ dans la précipitation car Philip s’est fait démasqué même s’il court assez vite, son visage a été vu et tout est une question de temps avant de le retrouver. Le départ fait parti de l’entraînement et donc notre couple d’espion sait exactement quoi faire. Mais, ils sont devenus de parfaits américains avec de parfaits enfants. La question de Paige est vite réglée, elle part en URSS et Henry est abandonné par ses parents. Un abandon nécessaire et pour le bien du jeune garçon qui ne sait rien sur l’identité de ses propres parents. C’est Stan qui fera office de père de substitution en plus de lui apprendre la vérité sur ses parents biologiques.

Un grand moment avec Stan et les Jennings dans le parking au moment du départ. Stan apprend qu’il s’est fait berné par son meilleur ami et pour Philip, son seul et unique ami. Jusqu’au dernier moment, on pense que Stan, agent du FBI intègre (quoique par amour ça reste à voir), allait les dénoncer et que c’était fini. Il va mettre fin au plan final mais ça aurait été trop cruel pour le téléspectateur. Puis, il y a Henry dans l’équation, Stan est la personne idéale pour être au côté du jeune garçon, le reste de sa vie aux Etats-Unis d’Amérique histoire que l’abandon ne soit pas trop cruel.

Si les échanges avec Stan étaient intenses, nous ne sommes pas au bout de nos surprises parce que la plus surprenante vient de Paige. Quelle scène poignante quand on voit Paige sur le quai de la gare, la jeune fille est descendue du train avant le passage de la frontière. Elle reste aux Etats-Unis pas si convaincue de ce qu’elle trouvera en URSS. Ses parents meurtris la voit s’éloigner au fur et à mesure que le train avance. On s’y attendait, on pensait que le contrôle d’identité était l’étape la plus dure à passer. Ce choix, cette surprise, venant de Paige est brillante et pose des milliards de questions passionnantes. Philip et Elizabeth ont rempli leur mission et perdu leurs enfants.

Tous deux se retrouvent dans un pays qui a évolué sans eux, un pays qu’ils ne connaissent plus et où ils devront réapprendre à vivre. Loin du confort des Etats-Unis, dans une dictature, dans un pays bien moins chaleureux où la faim est une préoccupation de tous les jours. Ils imaginent ce qu’auraient été leur vie avec leurs enfants : le travail à l’usine et peut-être une rencontre du couple dans le bus ? Tout est à refaire sans leurs enfants… Après tout cet épisode final est intitulé « START » qui veut dire « début » en anglais, le début d’une nouvelle vie.

La fin de The Americans est d’une richesse et d’une qualité incroyable. J’ai toujours admiré cette série de grand calibre peut-être sous-estimé par le public. Du début jusqu’à la toute fin, The Americans a été remarquable. Mon entretien avec Chris Long, producteur exécutif, n’avait que conforté ma passion pour cette série. Les six saisons étaient nickel pas besoin de plus quoique je serais curieuse de voir la vie de Philip et Elizabeth en URSS. Une très belle série que je garde dans mon palmarès des meilleures séries.

Mission accomplie pour The Americans !

Note de fin :

 

La question du statut de Renée ? Espionne ou pas ? Philip dit à Stan en partant qu’il a des doutes sur l’identité de Renée, il est probable qu’elle soit une espionne du KGB mais aucune certitude de la part des Jennings. On finit la série sans savoir le statut de Renée, il y a un flou. D’après ce que j’ai lu, c’est volontaire de la part des créateurs qui voulaient laisser la question en suspens et laisser les téléspectateur se faire une idée. Alors, pour vous espionne ou pas ?

 

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

Cet article a 4 commentaires

  1. Lubiie

    ou on laisse le chef d’oeuvre tel qu’il est 🙂 merci pour l »article 🙂

  2. Brault

    Une série qui méritait cet Article superbe et passionné.
    Renée : espionne c’est sûr
    Un spin off téléfilm sur leur vie en Russie, leur inadaptation à la nouvelle Russie et leur envie de revoir /récupérer leurs enfants….
    Un bon SUJET non ?

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