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Léa Drucker a tout SOUS CONTRÔLE promis juré !

Quand Léa Drucker se lâche cela donne une comédie décalée comme SOUS CONTRÔLE à découvrir sur Arte. La comédienne que l’on connaît plus dans le registre du drame en série (Le Bureau des Légendes, La Guerre des Mondes) surprend dans une comédie dont elle tient les rênes aux côtés de Samir Guesmi et Laurent Stocker. Cette série de Charly Delwart est réalisée par Erwan Le Duc raconte les péripéties de Marie Tessier, Dirigeante appréciée de la célèbre ONG Docteurs du Monde, Marie Tessier allie l’idéalisme à l’efficacité. Le président de la République lui demande de remplacer au pied levé le ministre des Affaires étrangères, qui vient de faire un burn-out. Secondée par son fidèle bras droit Harold, Marie est confrontée dès son arrivée à une prise d’otages menée par une organisation terroriste au Sahel : une affaire que le Président souhaite voir résoudre dans le plus grand secret. Plongée dans ce nouvelenvironnement dont elle ne maîtrise pas les codes, Marie tente de se persuader que tout est sous contrôle…

Sous Contrôle a remporté le prix de la meilleure série en compétition française au festival Séries Mania 2023. C’est à cette occasion que j’ai pu rencontrer en conférence de presse l’équipe de la mini-série : Léa Drucker (Marie Tessier), Laurent Stocker (Le Président), Samir Guesmi (Harold) ainsi que le créateur et auteur Charly Delwart et le réalisateur Erwan Le Duc.

 

La genèse de SOUS CONTRÔLE

Charly Delwart : « C’est cette vieille envie, avec des références un peu écrasantes des films d’ Armando Iannucci In The Loop ou ces séries The Thick of It ou son adaptation américaine Veep. Il y avait Chris Morris, qui avait fait We Are Four Lions qui se passait sur des djihadistes à Londres et avec une fin qui était un peu plus dramatique. Et je trouve qu’il y avait pas grand chose en politique, qui se faisaient en long-métrage ou en série. Et puis, j’avais commencé à réfléchir à l’idée qui était partie d’un article du Monde sur les otages d’Areva d’Arlit*, il y avait deux filières de négociation qui s’étaient mises en parallèle, sans que les négociateurs ni les terroristes soient au courant, et ils ne s savaient plus à qui s’adresser et je suis dit il y a un matériel de fiction là-dedans et il y avait plein de choses tant du côté des otages que du côté des politiques. C‘était de se dire : mais si on met des gens autour d’une table, des terroristes et des politiques, on arrive à une solution dans les cinq minutes. Tout le processus politique permettait d’avoir un time-lock, il y avait des gens fermés, dont le destin dépendait des intervenants, des négociations à l’autre bout, et d’autant plus en le complexifiant par un truc européen ou à la fois, il faut se mettre d’accord avec des terroristes et se mettre d’accord avec des partenaires européens.  Le but n’est pas de dévaloriser la politique. C‘est pas de faire un plaidoyer, maisde montrer que derrière les politiques se sont des hommes et des femmes, et d’autant plus en prenant quelqu’un qui vient de l’humanitaire, on se retrouve avec des logiques de fonctionnement différentes. Il y a un mode de fonctionnement qui est basé sur l’urgence, sur la valeur de la vie humaine, sur l’absence de compromis. Et tout d’un coup, ils se trouvent plongés dans un monde c’est l’inverse, c’était une sorte d’exhausteurs aussi, des codes politiques et de ce côté faillible qui renvoie aussi à ce qu’on se dit toujours : à sa place, j’aurais fait différemment. Tout le monde gère mieux les choses que Le Drian, que Macron et tout ça. Mais c’est de se dire à quoi ça ressemble, si on projette un personnage là-dedans et qu’elle doit se débrouiller avec ça, et qu’on a établi clairement que c’est une femme de terrain qui a des réflexes de terrain. L’idée est partie de de montrer que ça reste des hommes et des femmes faillibles qui n’ont pas le mode d’emploi de la fonction qui, encore moins quand dès le premier jour de son mandat de ministre, elle doit gérer une crise pareille. Et puis, parce que la politique, ça m’a toujours semblait être la chose horrible à faire, c’est-à-dire que se lever le matin avec 40 conseillers, qui vous briefent et vous êtes au ministère de travail, puis vous êtes nommé, à un autre ministère. Vous n’y connaissez rien, vous devez gérer le nucléaire. La seconde d’après vous allez voir Poutine, et je me dis ça, c’est vraiment tout ce que je ne voudrais pas faire. J’ai pris l’espace de la fiction pour m’y projeter et ne pas le faire dans la vie réelle ».

*ville au Niger

Un Veep à la française ?

Charly Delwart : « C’est une vraie source d’inspiration avec une différence de taille qui a été une vraie discussion. Veep, c‘est clairement un personnage qui veut toujours arriver sur la photo, qui n’y est pas, parce qu’elle est vice présidente, elle n’a rien à y faire et elle veut se greffer. Son job principal, c’est d’arriver dans l’agenda du président dans toute la série, et puis, elle est très cynique. C’est très satisfaisant le cynisme, en tout cas, moi, je trouve. Mais je me suis dit,  il y avait aussi une volonté de se dire,  il ne faut pas qu’on passe à-côté d’elle, il faut qu’on puisse l’aimer, la comprendre, qu’elle soit consistante, qu’elle ait un avis. On a veillé aussi à prendre le temps de l’installer dans l’épisode 1 et qu’on comprenne qu’elle gère les choses et le cynisme vient à un moment. Il n’y a pas de volonté de cynisme. Néanmoins, c‘était une vraie référence, tout en sachant qu’on avait des garde-fou par rapport à ce qu’on disait sur ne pas représenter la politique de manière vite fait. Ce n’était pas du tout le but de la série et parallèlement à ça que les actes qu’elle commet, qui ne sont pas dans la droite ligne, sont des choses qui viennent en-cours de route, parce qu’elle perd pied doucement. »

 

Laurent Stocker, Léa Drucker et Samir Guesmi

 

Léa Drucker une brillante comique !

Léa Drucker : « Je rêvais depuis quelques temps de jouer une comédie qui avait vraiment un esprit retors. C’est le cas de ce qu’a écrit Charly (Delwart) et surtout, qui a du sens. Ça raconte des choses qui ont du sens, avec des vrais enjeux dramatiques. Mais il y a quelque chose sur la façon dont se comporte les personnages les uns avec les autres et le fait que cette femme, Marie Tessier, qui est une femme d’action une femme de terrain, qui réagit à chaque fois, dans l’instant tout ça, je trouvais qu’il y avait quelque chose de très drôle dans le fait de se retrouver dans un ministère comme celui des affaires étrangères, sans s’en savoir user de diplomatie et avec ses outils, et on s’est beaucoup amusé, avec Erwan (Le Duc) aussi, à dessiner ce personnage, on aime physiquement Et c’est vrai que j’espérais pouvoir jouer dans ce registre depuis un certain temps, et j’étais ravie quand j’ai quand j’ai lu ces scénarios, que je trouvais en plus très audacieux. Il y avait un sorte de un truc un peu dangereux. Je savais que ça pouvait être quelque chose aussi de très collectif et qu’on allait essayer que tout ça tienne debout, pour que ça marche et pour que la comédie fonctionne. C’était une grande jubilation pour moi, en effet, c’est très physique, difficile, parce que c’est le rythme de la série, c’est énormément de scène, chaque jour, beaucoup de texte. Il y avait un affolement qui, parfois, est celui de Marie Tessier, qui, est parfois, le mien ».

 

Sous Contrôle (6×30′) est à voir sur Arte

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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